La Haute Maison
L’idée du campus Anthropocène Ile de France du Centre des Politiques de la Terre est de consacrer deux jours sur le terrain (« campus »), en réunissant différents acteurs afin de réfléchir plus précisément à la signification des données environnementales collectées au niveau d’un territoire de l’Anthropocène.
Le territoire choisi est celui du bassin versant de l’Orgeval, une région représentative de la Brie, autrefois laitière, un paysage ayant subi les assauts de 50 années d’agriculture intensive. L’objectif de ces journées est multiple. Pour le Centre des Politique de la Terre, ces journées sur le terrain sont l’occasion d’une immersion dans les travaux et les actions d’un observatoire de recherche de l’environnement caractéristique. Choisi par les hydrologues il y a 50 ans et financé de manière récurrente depuis par l’INRAE et le CNRS, cet observatoire, crée originellement pour comprendre la genèse des inondations dans le bassin parisien, a progressivement réunit la contribution de nombreux champs de recherche y compris en sciences sociales. Le deuxième objectif de ce campus est de réfléchir en commun, en croisant différentes perspectives, à la problématique de la donnée en environnement. Il s’agit plus généralement de s’intéresser aux modalités et infrastructures de collecte de données scientifiques, leurs différents traitement, mises en forme, et usages : comment sont collectées les données ? à quelle fin ? quelles représentations nourrissent-elles ? Quelle est leur traduction dans le contexte local ? Quel est leur lien avec les données « opérationnelles » ? Enfin, le dernier objectif de ce Campus Anthropocène est, dans un souci de réflexivité et d’inclusion, d’engager un échange avec différents acteurs de la vie locale; citoyens, élus, agriculteurs…
Ce Campus Anthropocène s’organise autour de la discussion d’exposés scientifiques sur les travaux de l’Observatoire donnant un aperçu du cumul impressionnant de savoirs dont ce bassin versant à fait l’objet, de groupes de travail sur la question des données (acquisition, représentation, traduction) et des visites de terrain (instruments, exploitation agricole bio).
Un trajet aller-retour via un car collectif depuis Paris est pris en charge ainsi que la nuitée au sein de la Ferme de la Petite Loge. Les participant·es logeront en chambre double.
Programme
Jeudi 9 septembre 2021
- Session 1 : L’accumulation des savoirs sur le bassin de l’Orgeval
- Paul Floury, Extra Lab
- Josette Garnier, U. Paris VI
- Hocine Henine, INRAE
- Jean-Marie Mouchel
- Agnès Rivière
Cette première session réunit un ensemble acteur·rices scientifiques issus de différentes disciplines (hydrologie, biogéochimie, hydrométéorologie…) qui ont investi l’Observatoire. Son objectif est de dresser un panorama du type de données réunies, des modalités de leur collecte et traitement ainsi que des principaux résultats qui en sont issus et de préparer la visite de terrain, une représentation par les scientifiques.
Visite de terrain à la station Avenelles de l’INRAE (Boissy-le-Châtel)
- Session 2 : Une infrastructure de données scientifiques
- Vazken Andreassian, ingénieur des eaux et forêt, INRAE Anthony
- Isabelle Braud, INRAE Lyon
Vendredi 10 septembre 2021
- Session 3 : Usages des données et modèles de la recherche : traduction et ré-approrpriation des données
- Giacomo Parinello, Sciences Po
- Elisabeth Vergès, CNRS
L’idée est de traiter de manière plus générale les questions et d’ouvrir des pistes de réflexions utiles à la fois aux scientifiques qui acquièrent les données ou aux acteur·rices des territoires sur l’utilisation de données et leur traduction sociétale. Il s’agit donc du lien entre la recherche et opérationnel, du lien entre les données collectées par les infrastructures de recherche et les acteurs du territoire au sens large.
Visite du moulin et de la ferme bio de Chantemerle, rencontre avec Eric Gobard, maire d’Aulnoy
- Session 4 : Tensions autour des données
Il s’agit dans cette session de s’intéresser à la contestation et aux nouvelles formes de production et d’usage des données environnementales. Quelle est la place des scientifiques (sciences expérimentales) dans la décision politique, est-ce une croyance, un leurre ? Comment concilier notre besoin de surveiller la Terre, de la comprendre tout en prenant les bonnes décisions pour gérer les territoires ? Comment mieux travailler l’acquisition de la données avec les porteur·ses d’enjeux ?