Post-doctorant·e·s

Le Centre des Politiques de la Terre soutient et valorise les travaux de ses chercheur.se.s post-doctoraux.les. 

© Zoé Sauvage

Actuellement 

Renata Freitas Machado

Renata Freitas-Machado est anthropologue, elle débute un projet de postdoctorat au sein du Centre de Politiques de la terre (CPT) et de la Cité du genre (CDG). Son post-doctorat a un double objectif : promouvoir et dynamiser un réseau de recherche au sein des deux instituts (CDG et CPT) sur les enjeux écologiques en tenant compte de la dimension du genre et, dans le cadre de son projet de recherche, analyser les limites imposées aux enchevêtrements de vies plus qu’humaines dans l’écosystème des mangroves – ces paysages constamment remodelés par le changement climatique, les polluants et les déchets.

Dans ses recherches en cours, elle s’intéresse aux relations inter-espèces au sein des mangroves. Plus précisément, elle réalise une ethnographie des femmes qui ramassent les coquillages et les crustacés. En même temps, elle cherche à comprendre comment les interactions du vivant, dans un territoire salé composent et transforment les paysages de la mangrove et de la forêt atlantique. Le sel, sous ses différents aspects (sel gemme, saumure, substance chimique, etc.), constitue ainsi le point de départ d’une analyse qui met en évidence les relations sources de multiples déséquilibres induits par l’activité d’une des principales entreprises transnationales de la chimie. En articulant les approches de l’anthropologie, des STS et de l’écoféminisme aux contributions récentes de l’écologie décoloniale, elle s’intéresse à la façon dont les activités de production et reproduction sociale de la vie s’imbriquent aux rythmes du vivant dans les mangroves. Elle mène ses terrains de recherches au Nordeste du Brésil et en Guinée-Bissau.

Elle est encore post-doctorante IFRIS à l’UMR PALOC (décembre 2021 – novembre 2023) avec le projet « Mangrove : une ethnographie des relations multi-espèces ». Sa thèse en Anthropologie Sociale a été réalisée en 2014 – 2019 à l’Université de São Paulo, avec un stage de recherche à l’EHESS (2017-2018), elle s’intitule « Les feuilles rouges de la mangrove : une ethnographie sur la mort, les morts et la marée ».

Publications

(à paraître, 2023) Machado Renata Freitas, « A maré e a casa: as raízes do mangue e do parentesco na constituição de pessoas e paisagens na Ilha de Matarandiba », Revista Mana.

(à paraître, 2023) Belaunde Luisa, Machado Renata Freitas, « Nos caminhos da lama: diálogos entre olaria e mariscagem através das fronteiras etnográficas sul-americanas », Revista de Antropologia da Universidade de São Paulo, Dossier Genre et politiques de la terre.

 

Germana Berlantini

Germana Berlantini est docteure de recherche en philosophie avec une thèse réalisée en cotutelle entre l’Université Paris Nanterre et l’Università di Trento. Ses domaines de recherche portent sur l’écologie politique et la philosophie de l’environnement, qu’elle aborde du point de vue des pratiques scientifiques et vernaculaires de connaissance de la nature, des enjeux sociaux qui les traversent, ainsi que de leurs impacts politiques et culturels. Sa thèse, intitulée L’Autre Partage. Georges Bataille et l’écologie, visait à pister l’influence des savoirs scientifiques et des conflits autour de la cosmovision hégémonique chez un auteur aux marges du canon de la pensée européenne. Au cours des quatre dernières années, elle a enseigné l’esthétique, la philosophie moderne et contemporaine, et la philosophie environnementale en français et en anglais à l’Université Paris Nanterre et à l’American University of Paris.

Pour le Centre des Politiques de la Terre, elle mène un projet de recherche intitulé « Une épistémologie située des sciences de la Zone Critique. Le cas d’étude d’OZCAR ». Le but de ce postdoctorat est d’enquêter, à l’aide d’une épistémologie située, sur l’impact des valeurs non épistémiques dans l’étude des dynamiques terrestres et plus en particulier dans l’étude de la Zone Critique, un champ de recherche transdisciplinaire né dans les derniers 15 ans. L’enjeu de ce projet est double : il vise en premier lieu à vérifier si certaines valeurs contextuelles telles que la justice interspécifique ou le souci des générations futures ont joué un rôle constructif pour les sciences de la Zone Critique, en stimulant la recherche de nouvelles méthodologies et en favorisant l’intégration interdisciplinaire. En deuxième lieu, il voudrait contribuer à interroger l’impact sur ce savoir en formation d’éventuels risques d’injustice épistémique liés à une distribution inégale des infrastructures de la recherche entre Nord et Sud globaux. Le projet se déroule comme une recherche philosophique de terrain assumant comme étude de cas l’infrastructure nationale de recherche OZCAR avec ses observatoires aussi bien français qu’extra-européens.

 

Précédemment

Romain Leclercq

Récemment admis comme chargé de recherches à l’IRD, lauréat du prix Pierre Massé en 2021, pour une thèse soutenue en 2020 à l’université Paris 8 et portant sur les inondations dans les banlieues de Dakar et d’Accra, les recherches de Romain Leclercq portent sur les catastrophes en milieu urbain. Par une démarche ethnographique et comparative, il cherche à comprendre les manières par lesquelles les catastrophes produisent, maintiennent, effondrent ou renouvellent la ville et les formes d’action publique qui lui sont associées.

L’enjeu de son postdoctorat au Centre des Politiques de la Terre – juin 2021/juillet 2023 – fut double. Il a d’abord visé à ouvrir des terrains de comparaison entre Nord et Sud, et notamment entre Dakar et la Seine Saint-Denis, en vue de mieux comprendre la circulation des modèles, des acteur.rice.s et des matières entre des villes soumises à des transformations environnementales plus ou moins lentes, plus ou moins violentes. En entrant sur ces terrains par le biais des transformations des eaux et des sols, il a en outre visé à produire un regard spécifique sur les paysages de l’Anthropocène, dont les quartiers précaires et les « méga-projets » semblent constituer deux figures paradigmatiques, mêlant hydrologie, sociologie et sciences des sols. 

Publications

(2023), « Une adaptation (infra)structurelle ? Des ingénieurs face aux inondations dans la banlieue de Dakar », Leclercq Romain, Critique internationale, 1:98, p. 95-115.

(2023), « État, habitants et ONG face aux inondations à Dakar. Expérimenter la co-production urbaine », Leclercq Romain, Diongue Momar, Mbenda Sarr Ndèye Fatou, Choplin Armelle, Métropolitiques.  

(2022), “How Does Water Behave? Unstable Milieu and Stable Agencements in Dakar’s Flooded Suburbs”, Leclercq Romain, Urban Planning, 7:1, pp. 21-31.

(2021), « Les ressources des quartiers populaires. Une revue de littérature sur l’à-côté des politiques urbaines », Leclercq Romain in Comprendre, Vulnérabilités et ressources des quartiers prioritaires, Observatoire national de la politique de la ville, RAPPORT 2020, Agence Nationale de la Cohésion des Territoires, pp. 96-120.

 

À (re)lire