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Appel à contributions

*** English follows ***

Intermédialités : histoire et théorie des arts, des lettres et des techniques

« Confier / Entrusting »

n° 40 (automne 2022)

Sous la direction de :

Frédérique Berthet (Université de Paris), Marion Froger (Université de Montréal)

Date de soumission des propositions : 30 novembre 2021

Annonce des résultats de la sélection des propositions : 15 décembre 2021

Soumission des textes complets aux fins d’évaluation : 15 mars 2022

Publication des textes retenus par le comité de rédaction : automne 2022

Intermédialités est une revue scientifique semestrielle qui publie en français et en anglais des articles inédits évalués de façon anonyme par des pairs.

Les propositions d’articles (350–400 mots) doivent être acheminées avant le 30 novembre 2021. En plus du résumé de la proposition, une bibliographie préliminaire (cinqlivres ou articles) ainsi qu’une brève notice biographique (programme d’études, champs d’intérêt, 5–10 lignes) sont demandées. Les propositions seront évaluées par le comité scientifique de la revue, en fonction de l’originalité de l’approche et de la pertinence de la problématique.

Elles devront être envoyées aux adresses suivantes :

marion.froger@umontreal.ca

berthet.frederique@wanadoo.fr

Les articles définitifs seront à soumettre le 15 mars 2022. Ils devront avoisiner les 6 000 mots (40 000 caractères, espaces comprises) et pourront comporter des illustrations (sonores, visuelles, fixes ou animées), dont l’auteur·e de l’article aura pris soin de demander les droits de publication.

Il est demandé aux auteur·e·s d’adopter les normes du protocole de rédaction de la revue, disponible à l’adresse suivante :

[FR] http://cri.histart.umontreal.ca/cri/fr/intermedialites/protocole-de-redaction.pdf

[EN] http://cri.histart.umontreal.ca/cri/fr/intermedialites/submission-guidelines.pdf

Pour de plus amples informations sur la revue, consultez les numéros accessibles en ligne sur la plateforme Érudit : http://www.erudit.org/fr/revues/im/

Appel à contributions

Si la confiance ne cesse d’être interrogée par les économistes et les sociologues comme un phénomène sociétal dont on mesure le degré, étudie les variations à l’échelle de l’histoire, déplore le manque ou loue le règne, le geste de faire confiance et de confier reste peu étudié en tant que tel. Geste de médiation par excellence aux enjeux multiples, il implique des situations critiques, des choses vulnérables, des êtres aux destins liés, un moment et un lieu propices. Il vise une situation relationnelle, un état, un trait de caractérisation propre tout en étant sans cesse sur le fil et menacé de revirements. On confie son cœur, son âme, sa vie, ce que l’on a de plus cher, ce qui ne peut subsister sans veille. On peut être obligé de faire confiance ou choisir de le faire. On perd en assurance ce que la foi nous donne. L’acte de confier transforme une relation en pari pour l’avenir, au risque de la perdre. On fabrique des secrets, des promesses, des asiles, mais aussi des trahisons, des périls, des chagrins. Il suffit parfois d’une nuit tiède pour aligner les âmes et les corps tels les astres, et d’une autre pour que tout s’effondre.

Mais a-t-on toujours pris la mesure de la dimension médiale du geste ?

Faire confiance semble relever d’une recherche de relation sans médiation. Point besoin de contrat ou de pacte. Le lien à l’autre devient le seul garant de la

bienveillance et de la vigilance de ceux qui se font confiance, réciproquement. Pourtant, il s’agit bien de « faire », donc de fabriquer les conditions qui permettent à un tel lien de s’établir, de produire « l’air » où la confiance (l’ouverture à l’autre, l’engagement) se respire. Comment instaurer la relation là où elle manque sinon, d’abord et avant tout dans le langage, comme premier médium ?

Comme tous les gestes, celui de confier se voit aussi façonné par son environnement sociotechnique. Confier quelque chose prend une tournure différente quand cela est fait oralement, corporellement ou au moyen de supports matériels. Ce qui est confié est toujours susceptible d’être partagé, déplacé, transmis, remédié, diffusé par toutes sortes de médias. Rapporter le geste de confiance à l’histoire des techniques (et en particulier des techniques engageant un geste artistique) permet alors de prendre la mesure de cette interdépendance et de voir évoluer les termes mêmes de la relation, entre abandon et contrat, rapport intime et ouverture créative au monde.

Et puis, il y a ce qui se dépose dans les médias, ce qu’ils recèlent sans qu’il y ait eu parfois intention de leur confier quoi que ce soit. Et sans doute a-t-on appris à se méfier des médias d’enregistrement et de restitution mécanisés, pas toujours si anodins, trahissant parfois l’inconscient ou transformant en continuum sonore insipide ou indistinct ce qui avait été, une fois, à la pointe de toute une vie. Les médias offrent des modalités inouïes de présence des êtres au travers de leurs voix et images enregistrées, avec d’innombrables effets sur ceux qui les entendent et/ou les voient. C’est la matière même de bien des œuvres qui émeuvent ou embarrassent — celles dont le matériau fabrique des récits de vie (fictive ou réelle) et renvoie à la confiance dont elles sont les fruits.

Du côté des chercheurs, c’est une éthique même de la confiance qui peut être convoquée pour éclairer méthodes, mises au point épistémologiques ou parcours scientifiques résonnant au-delà des communautés savantes. On pense ici particulièrement à la recherche sur archives, qui, à travers l’analyse rigoureuse des documents, vise également les êtres de chair et de sang (qui ont pu eux-mêmes faire le choix actif de confier les traces de leur travail ou de leur vie) et dont les fragments d’existence affleurent dans les supports médiatiques; on songe également à ce courant bibliographique ou à ces entretiens multimodaux (forment-ils un genre en soi sous la

coiffe extensible de l’« ego-histoire » ?) où le chercheur se raconte, se confie, pour mieux éclairer le réseau dans lequel ses travaux et sa vie ont été ou sont pris.

Cette approche intermédiale a pour ambition de croiser les perspectives sur le geste de confier afin d’en mesurer l’importance au regard même de sa ténuité. On pourra l’aborder au travers d’études ciblant les aspects suivants :

  • Les dispositifs et ambiances qui favorisent la confidence; la relation différentielle, voire dissymétrique qui s’établit entre celle/celui qui confie et celle/celui qui reçoit; le rôle des médiations (techniques d’enregistrement, supports matériels de stockage et de restitution) dans le retournement ou la transformation des rapports instaurés.

  • La scène — imaginaire et réelle à la fois — qui fait du geste de confier un lien qui libère d’une souffrance ou qui, au contraire, en génère; les fictions contemporaines qui en explorent les mystères, les bris, les ressorts dramatiques ou les criminels abus; les moyens utilisés pour la médiation de cette expérience dans différents médias.

  • L’acte de créer en tant qu’acte de confier. Comment les œuvres réfléchissent-elles sa dimension médiale singulière ? Qui confie quoi, à qui et comment dans le champ artistique ? L’acte de confier informe-t-il un type d’œuvre en particulier (comme le traitement du réel, par exemple) ? Comment le travail scientifique d’analyse des œuvres doit-il se transformer pour en prendre acte et y répondre ?

  • Ce qui déborde le présent et finit par lier les vivants et les morts. Sur quelles puissances des médiums l’action de transmission des héritiers peut-elle compter ? L’acte de confier est-il historicisable, permet-il de revivifier le passé, d’écrire et de penser l’histoire ? Combien de temps faut-il pour apprendre à confier ?

  • La confession à des tiers, dans l’espace médiatique qui transforme la socialité : confier et se confier, est-ce une nouvelle injonction, une modalité de restauration des liens et des êtres, un acte de résistance ? Quelle communauté se construit sur la base de ces actes ? Quel impact sur notre rapport à la collectivité ?

  • Que veut dire confier quelque chose à une machine ? Qu’est-ce que la médiation de la machine répare ou abîme dans le rapport de confiance entre êtres humains ? Quels enjeux éthiques sont liés à la disparition du geste de confiance de personne à personne au profit de la sécurité promise par la machine ?

• Comment confier l’avenir de la planète à ceux-là mêmes qui l’ont compromis ? Quel rôle de médiation les arts peuvent-ils jouer pour nous disposer à cette tâche, pour redonner confiance au « nous », malgré tout ce que les humains ont fait s’effondrer dans l’histoire en se retournant contre leurs semblables (comme l’illustrent les génocides du 20e siècle) ou contre la nature à qui ils doivent d’être vivants ?

Bibliographie

AGAMBEN Giorgio, Nudités, trad. Martin Rueff, Paris, Payot & Rivages, coll. « Bibliothèque Rivages », 2009.
BÉGOUT Bruce, Le concept d’ambiance. Essai d’écophénomélogie, Paris, Seuil, 2020, p. 257–314.BENJAMIN Walter, Sur le concept d’histoire [1940], Paris, Payot, 2017.
BERTHET Frédérique, Never(s), Paris, P.O.L, 2020.
BERTHET Frédérique et FROGER Marion (dir.), Le partage de l’intime. Histoire, esthétique, politique : cinéma, Montréal, PUM, 2018.
BOUCHERON Patrick, Ce que peut l’histoire, Paris, Fayard/Collège de France, coll. « Leçons inaugurales du Collège de France », 2016.
BUTLER Judith, Precarious Life: The Powers of Mourning and Violence, New York, Verso, 2004.
CAMPAN Véronique et al. (dir.), Qu’est-ce qu’un geste politique au cinéma ? Rennes, PUR, coll. « Le Spectaculaire-Cinéma », 2019.
CASSIN Barbara et al. (dir.), Vocabulaire européen des philosophies : le dictionnaire des intraduisibles, Paris, Seuil; Le Robert, 2004.
COQUIO Catherine, Le mal de vérité ou l’utopie de la mémoire, Paris, Armand Collin, coll. « Le temps des idées », 2015.

DERRIDA Jacques and FATHY Safaa, Tourner les mots. Au bord d’un film, Paris, Éditions Galilée/ARTE Éditions, 2000.
DESPRET Vinciane, Au bonheur des morts. Récits de ceux qui restent, Paris, La Découverte, coll. « Les empêcheurs de penser en rond », 2015.FARGE Arlette, Essai pour une histoire des voix au dix-huitième siècle, Paris, Bayard, 2009.
FEDIDA Pierre, Le site de l’étranger : la situation psychanalytique [1995], Paris, PUF, coll. « Quadrige », 2009.FOUCART Jean, «Transaction sociale et confiance. Angoisse et impossibilité transactionnelle. Le point d’horreur », Le Portique, vol. 42, 2018, disponible sur OpenEdition Journals, http://journals.openedition.org/leportique/3476 (consultation le 21 Octobre 2021).
FOUCAULT Michel, Mal faire, dire vrai. Fonction de l’aveu en justice : cours de Louvain [1981], Louvain, Presses universitaires de Louvain, 2012.
FROGER Marion et MAAZOUZI Djemaa (dir.), « Inclure (le tiers)/Including the Third Term, » Intermédialités, n° 21, printemps 2013, https://www.erudit.org/fr/revues/im/2013-n21-im01011/ (consultation le 21 Octobre 2021).
HENIN Clément, « Confier une décision vitale à une machine, » Réseaux, Janvier 2021, n° 225, p. 187–213, disponible sur Cairn.info, https://doi.org/10.3917/res.225.0187 (consultation le 21 Octobre 2021).
HORVILLEUR Delphine, Vivre avec nos morts, Paris, Grasset, 2021.
KITTLER Friedrich, Gramophone, Film, Typewriter [1986], trad. Frédérique Vargoz, Paris, Les Presses du réel, 2018.
LAPIERRE Nicole, Sauve qui peut la vie, Paris, Seuil, 2015.
LINDEPERG Sylvie, La voie des images : quatre histoires de tournage au printemps– été 1944, Lagrasse, Verdier, coll. « Histoire », 2013.
MBEMBE Achille, Politique de l’inimitié, Paris, La Découverte, 2016.
MCCABE Colin, Studio: Remembering Chris Marker, Londres, OR Books, 2017.
MÉCHOULAN Éric, Lire avec soin. Amitié, justice et médias, Paris, ENS éditions, coll. « Perspectives du care », 2017.PIÉGAY Nathalie, Une femme invisible, Monaco, Éditions du Rocher, 2018.
PONTHUS Joseph, À la ligne. Feuillets d’usine, Paris, Éditions de La Table ronde, coll. « Vermillon », 2019.
SARR Felwine, Afrotopia, Paris, Éditions Philippe Rey, 2016.
SPIVAK Gayatri Chakravorty, «Can the Subaltern Speak?», Cary Nelson and Lawrence Grossberg (dir.), Marxism and the Interpretation of Culture, Champaign, Illinois, University of Illinois Press, 1988, p. 271–313.
STAM Robert, Reflexivity in Film and Literature: From Don Quixote to Jean-Luc Godard, Ann Arbor, Michigan, The University of Michigan Press, 1985; reimpression : New York, Columbia University Press, 1992.
WIEVIORKA Annette, Mes années chinoises, Paris, Stock, coll. « Puissance des femmes », 2021.
ZAOUI Pierre, La discrétion : l’art de disparaître, Paris, Autrement, coll. « Les grands mots », 2018.
ZoneZadir (collectif), dossier « Zones à dire. Pour une écopoétique transculturelle », Littérature, vol. 201, n° 1, Armand Colin, mars 2021, p. 38–65, https://zonezadir.hypotheses.org/dossier-ecopoetique-transculturelle (consultation le 21 Octobre 2021).

 

Call for papers

« Entrusting / Confier »

no. 40 (Fall 2022)

Intermediality. History and Theory of the Arts, Literature, and Technologies / Intermedialités. Histoire et théorie des arts, des lettres et des techniques

Editors:

Frédérique Berthet (Université de Paris) Marion Froger (Université de Montréal)

Deadline to submit proposals: 30 November 2021

Announcement of selected proposals: 15 December 2021

Submission of completed texts for peer review: 15 March 2022

Publication of the texts approved by the Selection Committee: Fall 2022

Intermédialités/Intermediality is a biannual journal, which publishes original articles in French and English evaluated through a blind peer review process.

Proposals (350–400 words) in English or French should include an abstract, a preliminary bibliography (fivebooks or articles) and a brief biographical note (academic program, fields of interest, 5–10 lines). Proposals will be evaluated by the journal’s scientific committee, based on the originality of the approach and the relevance of the problematic.

They should be sent before November 30th, 2021 to Marion Froger and Frédérique Berthet at the following email addresses: marion.froger@umontreal.ca

berthet.frederique@wanadoo.fr

Completed texts should be sent before March 15th, 2022. They should be no longer than 6,000 words (40,000 characters, including spaces) and can incorporate illustrations (audio, visual, still or animated) whose publication rights should be secured by the authors.

Authors are requested to follow the submission guidelines available at:
[FR] http://cri.histart.umontreal.ca/cri/fr/intermedialites/protocole-de-redaction.pdf

[EN] http://cri.histart.umontreal.ca/cri/fr/intermedialites/submission-guidelines.pdf

For more information on Intermédialités/Intermedialities, please consult the journal issues available through the online portal Érudit: http://www.erudit.org/revue/im/apropos.html

Albert Lamorisse, Le ballon rouge (The Red Balloon), 1956. © Films Montsouris production.

Call for papers

If trust never ceases to be questioned by economists and sociologists as a social phenomenon whose scale is measured, whose variations throughout history are studied, whose lack is deplored or whose rule is praised, the act of entrusting or confiding as such has received little attention. An act of mediation with multiple stakes, entrusting implies critical situations, vulnerable objects, beings whose fates are interconnected, an auspicious place and time. It seeks a relational situation, a particular state, an identifying trait, while being constantly on edge and threatened with reversal. One entrusts one’s heart, one’s soul, one’s life, what one holds most dear, what cannot endure without vigilance. One can be forced to trust or choose to do so. What we gain in faith, we lose in confidence. “Entrusting” transforms a relationship, at the risk of losing it, into a wager on the future. We invent secrets, promises, sanctuaries, as well as betrayals, perils, sorrows. Sometimes all it takes is one warm night for souls and bodies to align like stars, and another for everything to fall apart.

But have we always grasped the medial dimension of this act?

To trust seems to come from the quest for a relationship without mediation. There is no need for a contract or a pact. The connection to the other becomes the only guarantee of the benevolence and vigilance of those who reciprocate one another’s trust. However, it really is a question of “doing”—as in the French, “faire confiance”—and therefore of inventing the conditions that allow such a connection to be established, of producing the “air” where trust (in the sense of openness to the other, of commitment) is breathed. How to establish a relationship where one is missing, if not, before all else, through language, the first medium?

Like all practices, trust is also shaped by its socio-technical environment. The act of confiding takes a different turn when it is done verbally, physically or by other material supports. What is entrusted is always prone to be shared, moved around, transmitted, remediated and disseminated by all sorts of media. Referring trust to the history of technics (and especially those engaging with an artistic gesture) makes it possible to measure this interdependence and to observe how the very terms of the relation have evolved, between contract and abandon, between an intimate rapport and a creative opening to the world.

And then there is what the media retain, the sediments or deposits they gather, often without anyone’s intentions to entrust them with anything. Undoubtedly, we have learned to be wary of mechanized recording and playback media—media that are not always innocuous, and that at times betray the unconscious or transform into an insipid

or indistinct sound continuum what once was at the centre of life. The media offer us astounding modalities of presence through recorded voices and images, exerting myriad effects on those who hear and/or see them. This is the very substance of many works that move or perplex us—works whose material invents life stories (fictional or real) and evokes the trust they bring to fruition.

With regard to researchers, an ethics of trust that can be called upon to elucidate methods, epistemological developments or scientific paths that resonate beyond scholarly communities. We are thinking specifically here of archival research, which moves from the rigorous analysis of documents towards beings of flesh and blood (who have made the active choice of entrusting the traces of their work or their lives), the fragments of whose existence surface within media supports; we are also thinking of that bibliographic trend or those multimodal interviews (do they form a genre in themselves under the voluminous heading of “ego-history”?) where the researcher tells his or her story, confides in others, in order to better illuminate the network in which his/her work and life have been or are embedded.

This intermedial approach aims to make distinct perspectives converge on the act of entrusting in order to gauge its importance in regard to its tenuousness. Topics of interest include, but are not limited to, the following:

• The dispositifs and ambiences that favor trust; the differential, even asymmetrical, relation established between those who confide and those who receive; the role of mediations (recording devices, material supports for storage and playback) in the reversal or transformation of the established relations.

  • The scene—at once imaginary and real—that transforms the act of entrusting into a connection that frees one from suffering or, on the contrary, generates it; the contemporary fictions that explore its mysteries, broken pieces, dramatic turning points or criminal abuses; the means used for the mediation of this experience through various media.

  • The act of creating as an act of entrusting. How do artworks reflect its unique medial dimension? Who confides what, to whom and how in the artistic world? Does the act of entrusting inform a particular type of artwork (in its rendition of the real, for instance)? How should scholarly analysis of artworks change so as to account for and respond to it?

  • That which exceeds the present and ends up binding the living to the dead. What are the powers of media that the heirs’ acts of transmission can count upon? Is entrusting historicizable, does it allow for the revival of the past, for writing and thinking history? How long does it take to learn to trust?

  • The confession to third parties, in the medial space that is transforming society: Is the act of trusting or confiding a new injunction, a way of restoring connections and beings, an act of resistance? What kind of community emerges from the foundation of these acts? How does it impact our relation to a collective?

  • What does it mean to entrust something to a machine? What does the mediation of the machine repair or damage in relations of trust between human beings? What ethical issues emerge when the sense of security promised by the machine replaces interpersonal connections where one person confides in another?

  • How can we entrust the future of the planet to the very people who have compromised it? What mediating role can the arts play in preparing us for this task, in restoring confidence in the collective “us,” despite all that humans have done

throughout history to cause this collective’s collapse by turning against their fellow human beings (as evidenced by the genocides of the twentieth century) or against the natural world to which they owe their very existence?

Bibliography

AGAMBEN Giorgio, Nudités, trans. Martin Rueff, Paris, Payot & Rivages, coll. “Bibliothèque Rivages,” 2009.
BÉGOUT Bruce, Le concept d’ambiance. Essai d’écophénomélogie, Paris, Seuil, 2020, p. 257–314.BENJAMIN Walter, Sur le concept d’histoire [1940], Paris, Payot, 2017.
BERTHET Frédérique, Never(s), Paris, P.O.L, 2020.
BERTHET Frédérique and FROGER Marion (eds.), Le partage de l’intime. Histoire, esthétique, politique : cinéma, Montréal, PUM, 2018.
BOUCHERON Patrick, Ce que peut l’histoire, Paris, Fayard/Collège de France, coll. “Leçons inaugurales du Collège de France,” 2016.
BUTLER Judith, Precarious Life: The Powers of Mourning and Violence, New York, Verso, 2004.
CAMPAN Véronique et al. (eds.), Qu’est-ce qu’un geste politique au cinéma ? Rennes, PUR, coll. “Le Spectaculaire-Cinéma,” 2019.
CASSIN Barbara et al. (eds.), Vocabulaire européen des philosophies : le dictionnaire des intraduisibles, Paris, Seuil & Le Robert, 2004.
COQUIO Catherine, Le mal de vérité ou l’utopie de la mémoire, Paris, Armand Collin, coll. “Le temps des idées,” 2015.

DERRIDA Jacques and FATHY Safaa, Tourner les mots. Au bord d’un film, Paris, Éditions Galilée/ARTE Éditions, 2000.
DESPRET Vinciane, Au bonheur des morts. Récits de ceux qui restent, Paris, La Découverte, coll. “Les empêcheurs de penser en rond,” 2015.FARGE Arlette, Essai pour une histoire des voix au dix-huitième siècle, Paris, Bayard, 2009.
FEDIDA Pierre, Le site de l’étranger : la situation psychanalytique [1995], Paris, PUF, coll. “Quadrige,” 2009.FOUCART Jean, “Transaction sociale et confiance. Angoisse et impossibilité transactionnelle. Le point d’horreur,” Le Portique, vol.42, 2018, available at OpenEdition Journals, http://journals.openedition.org/leportique/3476 (accessed 21 October 2021).
FOUCAULT Michel, Mal faire, dire vrai. Fonction de l’aveu en justice : cours de Louvain [1981], Louvain, Presses universitaires de Louvain, 2012.
FROGER Marion and MAAZOUZI Djemaa (eds.), “Inclure (le tiers)/Including the Third Term,” Intermédialités, no. 21, Spring 2013, https://www.erudit.org/fr/revues/im/2013-n21-im01011/ (accessed 21 October 2021).
HENIN Clément, “Confier une décision vitale à une machine,” Réseaux, January 2021, no. 225, p. 187–213, available at Cairn.info, https://doi.org/10.3917/res.225.0187 (accessed 21 October 2021).HORVILLEUR Delphine, Vivre avec nos morts, Paris, Grasset, 2021.
KITTLER Friedrich, Gramophone, Film, Typewriter [1986], trans. Frédérique Vargoz, Paris, Les Presses du réel, 2018.
LAPIERRE Nicole, Sauve qui peut la vie, Paris, Seuil, 2015.
LINDEPERG Sylvie, La voie des images : quatre histoires de tournage au printemps– été 1944, Lagrasse, Verdier, coll. “Histoire,” 2013.
MBEMBE Achille, Politique de l’inimitié, Paris, La Découverte, 2016.
MCCABE Colin, Studio: Remembering Chris Marker, London, OR Books, 2017.
MÉCHOULAN Éric, Lire avec soin. Amitié, justice et médias, Paris, ENS éditions, coll. “Perspectives du care,” 2017.PIÉGAY Nathalie, Une femme invisible, Monaco, Éditions du Rocher, 2018.
PONTHUS Joseph, À la ligne. Feuillets d’usine, Paris, Éditions de La Table ronde, coll. “Vermillon,” 2019.
SARR Felwine, Afrotopia, Paris, Éditions Philippe Rey, 2016.
SPIVAK Gayatri Chakravorty, “Can the Subaltern Speak?,” Cary Nelson and Lawrence Grossberg (eds.), Marxism and the Interpretation of Culture, Champaign, Illinois, University of Illinois Press, 1988, p. 271–313.
STAM Robert, Reflexivity in Film and Literature: From Don Quixote to Jean-Luc Godard, Ann Arbor, Michigan, The University of Michigan Press, 1985; reprint: New York, Columbia University Press, 1992.
WIEVIORKA Annette, Mes années chinoises, Paris, Stock, coll. “Puissance des femmes,” 2021.
ZAOUI Pierre, La discrétion : l’art de disparaître, Paris, Autrement, coll. “Les grands mots,” 2018.
ZoneZadir (collective), series “Zones à dire. Pour une écopoétique transculturelle,” Littérature, vol. 201, no. 1, Armand Colin, March 2021, p. 38–65, https://zonezadir.hypotheses.org/dossier-ecopoetique-transculturelle (accessed 21 October 2021).

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