José Ocariz est coordinateur du projet LA-Conga physics pour Université Paris Cité. Il nous évoque le projet européen, la collaboration avec les partenaires d’Amérique latine, les pratiques pédagogiques ainsi que les bénéfices d’une telle formation.

José Ocariz est professeur à Université Paris Cité, membre de l’expérience ATLAS et coordinateur européen de LA-CoNGA physics.

Comment avez-vous vous intégré le consortium européen ? Connaissiez-vous préalablement les partenaires du consortium ?

Nous nous connaissons très bien, depuis de nombreuses années. Notre nouveau projet LA-CoNGA s’inscrit dans la continuité d’une collaboration de longue date entre l’Europe et l’Amérique latine. C’est un atout important de notre projet.
Ma thématique de recherche est la physique expérimentale des hautes énergies. Nous travaillons sur la base de grandes collaborations internationales, nous avons l’habitude de travailler avec des collègues du monde entier. Ainsi l’expérience ATLAS au CERN, à laquelle je participe, regroupe plus de quatre mille chercheurs de 38 pays différents sur tous les continents (dont plusieurs établissements d’Amérique latine).

 

Que vous a apporté votre participation à ce projet européen en termes de réseau, de pratiques pédagogiques et scientifiques ?

En nous apuyant sur notre expérience collaborative en recherche, notre objectif est de la mettre en valeur dans la modernisation des stratégies pédagogiques pour l’enseignement supérieur. Chaque établissement du consortium possède ses compétences, ses ressources humaines. En les mutualisant, le consortium LA-CoNGA acquiert un potentiel qu’aucun des partenaires latino-américains du réseau ne peut atteindre seul. Il s’agit d’une proposition innovante. Nous devons mettre en place une plateforme d’enseignement délocalisée et interconnectée, et installer des laboratoires de travaux pratiques reliés à la plateforme. Pour nos partenaires en Amérique latine, qui ont des ressources souvent limitées mais surtout très diverses et fluctuantes, la stabilité qu’apporte le soutien de l’Europe est déterminant, notamment pour la pérennisation de notre initiative, au-delà du financement sur trois ans du projet actuel.

 

Ce projet a t-il fait évoluer vos approches et vos pratiques pédagogiques ?

Tout à fait, même si ce n’était pas prévu à très court terme ! La situation sanitaire actuelle, du fait de la pandémie, nous a tous obligés à modifier rapidement nos démarches pédagogiques, notamment en remplaçant les activités en présentiel par d’autres en distanciel : cours et évaluations par visioconférence, suivi des étudiants, continuité pédagogique et accès aux ressources, tout en tenant compte des différences de connectivité des étudiants, dans un contexte souvent difficile et inattendu pour tous.C’est justement un aspect au coeur de notre projet LA-CoNGA : mettre en valeur, par un travail collaboratif en distanciel, les atouts de tous nos partenaires, sur un réseau délocalisé et multinational.

 

Qu’est-ce qui vous a donné envie de coordonner le projet ?

C’est un défi très stimulant ! Notre objectif va au-delà des trois années de soutien financier de l’agence européenne. Notre ambition est de montrer, avec le master LA-CoNGA Physics comme exemple, que la stratégie de mutualisation délocalisée des ressources et compétences est valable pour toute discipline, et est tenable dans la durée. Nous comptons mettre notre plateforme d’enseignement à disposition d’autres thématiques et d’autres établissements en Amérique Latine, voire ailleurs.

Quels sont les trois bénéfices principaux des projets européens de formation ?

Il y a bien sûr la stabilité et la marge de manœuvre qu’apporte le soutien financier de l’Union Européenne.

Mais plus important encore à mes yeux, c’est le gage de qualité qu’apporte le label européen. L’offre pédagogique de notre projet est jaugée selon le protocole de Bologne. Comme nos unités d’enseignement sont mesurées en ECTS, les futurs titulaires d’un master labellisé LA-CoNGA,qu’ils viennent de Colombie, d’Equateur, du Pérou ou du Venezuela, pourront valoriser facilement l’équivalence de leurs acquis pédagogiques.

Enfin, le succès à long terme de notre proposition se traduira, nous pensons, par une harmonisation croissante de l’éducation supérieure en Amérique Latine et en Europe. Dans la plupart des disciplines, ni Licenciatura ni Maestría ne correspondent directement à nos licences et masters. En gommant ces sources de confusion, la collaboration entre les deux continents s’en verra grandement favorisée, que ce soit sur l’enseignement supérieur, sur la formation par la recherche, ou sur la recherche.

 

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