Richer-Rossi Françoise

Professeure des Universités en civilisation espagnole

Responsable de la Mention de Master LEA
Responsable pédagogique du Master LCIN, Langues, Industries culturelles, Innovations numériques
Présidente de jury du Master 2 LCIN
Responsable de la civilisation espagnole en L3
Membre élue du Conseil de Gestion de l’UFR EILA
Co-directrice de l’axe 3 : Savoirs, circulations et représentations – Laboratoire ICT (Identités Cultures Territoires)
Ex-directrice adjointe du laboratoire ICT
 

francoise.richer@u-paris.fr
Université Paris Cité – Campus des Grands Moulins – Bâtiment Olympe de Gouges, Place Paul Ricoeur, 75013 Paris

Enseignement

Enseignement L3

Semestre 5 – UE5 Civilisation et oral de parcours – espagnol

ECUE Civilisation espagnole et oral

Pré-requis
Niveau C1

Compétences visées
Être capable d’appréhender les réalités de l’Espagne contemporaine et de produire une réflexion argumentée sur ses évolutions récentes.
Savoir prendre la parole en public ; argumenter dans une langue soutenue en s’appuyant sur des lectures et sur les cours

Compétences transversales
Savoir prendre des notes, chercher des informations, savoir analyser des documents, être capable de reformuler des idées, savoir présenter un commentaire de texte, écouter les autres, savoir enrichir les idées des autres.

Programme
L’Espagne de 1939 à la Transition démocratique : histoire politique, sociale et économique sous le franquisme puis à partir de la Transition. Sont traités les points suivants : franquisme (politique, économie, société et culture), la Transition (définition, bases institutionnelles, développement), la démocratie.

Bibliographie
Les lectures vivement souhaitées sont en gras.

ANSÓN Luís María, Don Juan, Barcelona, Plaza y Janés, Madrid, 1994, 478 p.
ARACIL Rafael, SEGURA Antoni, Historia económica mundial y de España, Teide, Madrid, 1995, 731 p.
CERCAS Javier, Anatomía de un instante, Barcelona, 2009, 463 p.
ELORZA Antonio, LOPEZ ALONSO, Carmen, Arcaismo y modernidad, Pensamiento político en España, siglos XIX y XX, Biblioteca Historia 16, n° 15, Madrid, 1989.
FERNÁNDEZ VARGAS Valentina, La resistencia interior en la España de Franco, Ediciones Istmo, Madrid, 1981, 320 p.
FUSI Juan Pablo, Franco, autoritarismo y poder personal, Taurus, Madrid, 1985, 326 p.
GALLO Max, Histoire de l’Espagne franquiste, 2 tomes, Marabout Université, Verviers, 1975, 503 p.
HERMET Guy, L’Espagne au XXe siècle, PUF, col. 1er cycle, Paris, 308 p.
HÜSLER Angelo, Du franquisme à la démocratie, effondrement ou évolution d’un régime ?, Editions L’Age d’Homme, Lausanne, 2003, 133 p.
LILLO Natacha, La petite Espagne de la Plaine Saint-Denis, 1900-1980, Autrement, Paris, 2004, 165 p.
MORÁN Gregorio, Miseria y grandeza del Partido Comunista de España, Planeta, col. « Espejo de España », Barcelona, 1986, 648 p.
MAURICE Jacques, SERRANO Carlos, L’Espagne au XXe siècle, Hachette Supérieur, col Carré d’Histoire, Paris, 1992, 253 p.
PAYNE G. Stanley, Franco, el perfil de la historia, Espasa Calpe, Madrid, 1993, 276 p.
PEREZ Joseph, Histoire de l’Espagne, Fayard, Paris, 1996, 915 p.
PREGO Victoria, Así se hizo la transición, Plaza y Janés, Barcelona,1995, 691p.
PRESTON Paul, Franco, Caudillo de España, Grijalbo, Madrid, 1994, 1043 p.
RICHER-ROSSI Françoise, « De Esa pareja feliz (1951) à Qué he hecho yo para merecer esto (1984) : l’humour et la dérision au service du réel » in Les Médias à l’épreuve du réel, Françoise Richer-Rossi, Anne-Marie Bernon-Gerth, Liliane Crips et Nicole Gabriel (éds.), Paris, Michel Houdiard Éditeur, 2012, pp. 83-95.
RUÍZ David (dirección), Historia de Comisiones Obreras (1958-1988), Siglo XXI, Madrid, 1993, 543 p.
SABÍN RODRÍGUEZ José Manuel, La Dictadura Franquista (1936/75), Textos y documentos, Akal Ediciones, col. España sin espejo, Madrid, 1997, 447 p.
TEMIME Emile, BRODER Albert et CHASTAGNARET Gérard, Historia de la España contemporánea, Ariel Historia, Paris/Barcelone, 1979/1982 (édition espagnole), 388 p.
TUÑON DE LARA Manuel (COLLECTIF), Textos y documentos de historia moderna y contemporánea (siglos XVIII-XX), (Tomo XII), Ed. Labor, Barcelona, 1985, 726 p.
TUSELL Javier, La dictadura de Franco, Alianza editorial, Madrid, 1988, 374 p.
TUSELL Javier, Juan Carlos I, Temas de hoy, Madrid, 1995, 597 p.
TUSELL Javier, La transición a la democracia (España, 1975-1982), prólogo de Juan Pablo Fusi, Madrid, 2007, 304 p.

Modalités de contrôle des connaissances détaillées
Première session :
– Évaluation intermédiaire (50 %) : un ou deux devoirs sur table par semestre ; interrogations orales, assiduité et participation active, pertinente et argumentée
– Évaluation finale (50 %) : épreuve écrite (commentaire de texte)

Etudiants DCC :
Examen 100% (même type d’épreuve)

Session de seconde chance :
100% examen

 

 

Enseignement M1

 

Semestre 8. UE3 Culture et sociétés

ECUE Espagne : pluriculturalisme, circulation des hommes et des savoirs  

Compétences exigées
niveau C1 minimum.

Compétences visées
Être capable d’appréhender les réalités de l’Espagne contemporaine et de produire une réflexion argumentée sur ses évolutions récentes. Approfondissement des notions de culture et d’histoire culturelle, de patrimoine matériel et immatériel.

Compétences transversales
Recherche d’informations, aptitude à l’analyse de documents, capacité de reformulation des idées, aptitude à la présentation d’un commentaire de texte, aptitude à la communication écrite et orale.

Programme
I. Du pluriculturalisme d’Hispania à 450 millions d’hispanophones : la langue comme enjeu politique
– Il s’agira d’expliquer les racines pluriculturelles de l’Espagne en donnant un bref aperçu de la Conquête musulmane (711) et de la coexistence pacifique des chrétiens, juifs et musulmans. Nous verrons comment la fin de la Reconquête (prise de Grenade par les Rois Catholiques en 1492) scella le début de l’intolérance religieuse (expulsion des juifs la même année, expulsion des musulmans dix ans plus tard), la difficile assimilation des morisques (musulmans convertis) et la situation compliquée des marranes (juifs convertis accusés de continuer à pratiquer la religion de leurs ancêtres).
– 1492 correspond également à la découverte du Nouveau Monde et à la parution de la première grammaire en langue vulgaire (espagnol) où l’auteur prédisait que la langue doit être « la compagne de l’Empire ». L’espagnol devient alors la langue d’un empire immense. Franco reprit à son compte la préférence pour le castillan que sa propagande glorifia et protégea ; il censura les langues régionales.
– Messianisme chrétien : l’Espagne se sent investie de la mission d’évangéliser le monde. Cette idée de «peuple élu» refit surface dans les périodes d’isolement de l’Espagne, jusqu’au franquisme qui exalta tout particulièrement une Espagne catholique anti-communiste, et même une idée de « race » espagnole. Franco a écrit, sous un pseudonyme, le scénario d’un film intitulé Raza.

II. Circulation des hommes et des savoirs
Au cours de leur histoire, les Espagnols – guerres, émigration – ont investi plusieurs pays d’Europe, d’Afrique, d’Asie et surtout d’Amérique, un continent qu’ils ont découvert et colonisé pour une large part.
Nous nous pencherons sur l’expansion de la langue espagnole et sur ses variantes en insistant sur leur richesse linguistique et leur intérêt socioculturel ; différences magnifiées par tant d’auteurs latino-américains récompensés par des prix Nobel de littérature.
En nous appuyant sur différents supports : extraits d’ouvrages de littérature, de critiques littéraire, d’art et de cinéma, de discours, d’articles de presse, de documentaires et de films, nous nous intéresserons aux différentes manifestations et représentations de l’influence exercée par l’Espagne à travers ses lettrés et artistes et nous réfléchirons au concept (récent ?) de politique culturelle.

Bibliographie
Bartolomé Bennassar, Histoire des Espagnols, VIe-XXe siècles, Paris, Armand Colin, 1985
I. Fernand Braudel, La Méditerranée et le monde méditerranéen à l’époque de Philippe II, Paris, Colin, 1990
Jean-Claude Carrière, La controverse de Valladolid, Paris, Pocket, 1992
Pierre Chaunu, “La légende noire antihispanique” in Revue de psychologie des peuples, XIX (1964), pp. 88-233. Cristobal Colon, Diario de a bordo, EDAF, 2006
Ricardo García Cárcel, La leyenda negra. Historia y opinión, Madrid, Alianza, 1996
Bartolomé de Las Casas, Brevísima relación de la destrucción de las Indias, Madrid, Cátedra, 1982, édition d’André Saint-Lu Salvador de Madariaga, Le déclin de l’empire espagnol d’Amérique, Paris, Albin Michel, 1986
Joseph Pérez, Charles Quint, empereur des deux mondes, Paris, Gallimard, 1994
Joseph Pérez, L’Espagne de Philippe II, Paris, Fayard, 1999
Hugh Thomas, El imperio español de Carlos V, Madrid, Planeta, 2010
Bernard Vincent, Historia de los moriscos, vida y tragedia de una minoría, Madrid, Alianza, 1985 (en coll. avec Antonio Dominguez Ortiz). II. Felipe Buitrago Restrepo, Iván Duque Márquez, La Economía Naranja, una oportunidad infinita, Banco Interamericano de Desarrollo, 2013
Patricia Goff, “Cultural Diplomacy” in The Oxford Handbook of Modern Diplomacy, Oxford University Press, 2013
Arnaud Lionel, Agir par la culture. Acteurs, enjeux et mutations des mouvements culturels, Toulouse, Éditions de l’Attribut, coll. « La culture en questions », 2018
Koichiro Matsuura, discours durant la « Journée internationale de la diversité culturelle pour le dialogue et le développement », 2005
Edgar Montiel, « La Cultura, recurso estratégico de la politíca internacional », contribution lors de la Rencontre andine sur la diplomatie culturelle. Séminaire organisé par l’UNESCO et le Ministère des Affaires étrangères de la Colombie, septembre 2007
Unesco, Re/penser les politiques culturelles, 2018. https://fr.unesco.org/creativity/global-report-2018 http://www.fundacionalternativas.org/public/storage/publicaciones_archivos/b5486a66778ecb59cfd0e6f2fba931fb.pdf

Modalités de contrôle des connaissances détaillées
Première session :
Travaux personnels (50 %)
Devoir sur table en fin de semestre (50 %)
Étudiants DCC : examen 100%

Session de seconde chance :
Oui

 

Semestre 8. UE4 

ECUE Gestion de projet de recherche

Compétences exigées
niveau C1 minimum.

Programme

Méthodologie de la recherche. Aide à l’élaboration du projet de recherche. Accompagnement et suivi étape par étape.
Préparation de la communication de la Journée d’étude internationale annuelle : programmation, affichage, promotion sur les réseaux.

Bibliographie
Donnée en cours.

Modalités de contrôle des connaissances détaillées
Première session :
Travaux personnels (100 %)

Session de seconde chance :
Oui

 

Enseignement M2

Semestre 9. UE1 Langues et Culture

ECUE Communication culturelle – Espagnol

Compétences exigées
Niveau C1

Compétences visées
Approfondissement des notions de culture et d’histoire culturelle, de patrimoine matériel et immatériel.
Acquisition d’une compétence fondamentale de lecture et d’expression orale dans les domaines de la culture et des échanges internationaux lors de présentations individuelles et lors de la prise de parole en groupe.
Maîtrise d’un lexique spécialisé dans les deux langues (équivalences et définitions). Précision et élégance des deux langues.

Compétences transversales 
Curiosité intellectuelle, travail en groupe, écoute à l’égard des autres, capacité à enrichir les idées des autres.

Programme

Analyse des politiques culturelles (années croisées entre pays, exportations des musées tels le Louvre Abou Dhabi, le centre Pompidou Malaga, le Guggenheim Bilbao…), examen des patrimoines matériels et immatériels ainsi que de différentes manifestations et représentations culturelles (expositions, festivals, salons) à travers des supports variés : discours, articles de presse, documentaires et films, critiques d’art et de cinéma.
Définitions du mécénat, sponsoring et fundraising.
Présentation de la communication interne et externe d’une entreprise avec exemple de plan de communication.
Examen de la promotion et de la diffusion des biens et des services culturels (événementiel) par l’intermédiaire du numérique et de l’internet (blogs, réseaux sociaux, etc.), aux niveaux national et international.

Travaux individuels ou en groupe, exemples :
Enquêtes sur l’industrie culturelle espagnole et sur la communication culturelle dans le public et le privé : expositions, arts vivants, prix littéraires, années croisées, festivals, foires…
Les industries culturelles : identifier les valeurs culturelles des biens et des services.
Réflexion sur les notions d’«échange», de «partage», de «contribution» et de «dialogue» au-delà de celles de «vente» et de «promotion».
Les industries culturelles et créatives et la Covid : une communication de crise ?
Recherche sur la communication culturelle au cinéma : représentations des villes, monuments, paysages naturels espagnols.

Bibliographie
Les pages et suppléments Culture des grands quotidiens, les revues spécialisées : Le Monde, Le Figaro, Libération, Courrier international, National Geographic, Connaissance des Arts, El País, El Mundo, Cambio 16, Arte y Parte.
Bourdieu Pierre et Darbel Alain, L’Amour de l’Art, les musées d’art européens et leur public, Paris, Les éditions de Minuit – coll « le sens commun », 1969.
Buitrago Restrepo Felipe, Duque Márquez Iván, La Economía Naranja, una oportunidad infinita, Banco Interamericano de Desarrollo, 2013.
Chastel-Rousseau Charlotte, des Cars Laurence, Font-Réault Dominique de, Le Louvre Abu Dhabi, nouveau musée universel?, Paris, PUF, 2016.
Escande Gauquié Pauline et Naivin Bertrand (éd.), Comprendre la culture numérique, Dunod, 2019.
Goff Patricia, “Cultural Diplomacy” in The Oxford Handbook of Modern Diplomacy, Oxford University Press, 2013.
Lionel Arnaud, Agir par la culture. Acteurs, enjeux et mutations des mouvements culturels, Toulouse, Éditions de l’Attribut, coll. « La culture en questions », 2018.
Mairesse François et Nassim Aboudrar Bruno, La médiation culturelle, Paris, Presses Universitaires de France – coll « Que sais-je », 2016.
Martel Frédéric, De la culture en Amérique, Paris, Flammarion, 2006.
Matsuura Koichiro, discours durant la «Journée internationale de la diversité culturelle pour le dialogue et le développement», 2005.
Montiel Edgar, « La Cultura, recurso estratégico de la politíca internacional », contribution lors de la Rencontre andine sur la diplomatie culturelle. Séminaire organisé par l’UNESCO et le Ministère des Affaires étrangères de la Colombie, septembre 2007.
Unesco, Re/penser les politiques culturelles, 2018. https://fr.unesco.org/creativity/global-report-2018.\\
Vaïsse Maurice, Diplomatie française. Outils et acteurs depuis 1980, Paris, Odile Jacob, 2018.
Warnier Jean-Pierre, La mondialisation de la culture, Paris, Éd. La Découverte, 2008.

À écouter podcast de plusieurs émissions de France Culture :
« Virtuel vs Réel, la confusion des genres et des sentiments » documentaire d’Alain Lewkowicz, 18/06/17.
« Ce que le numérique fait à l’art : l’explosion des expositions immersives », Soft power par Zoé Sfez, 29/12/19.

Modalités de contrôle des connaissances détaillées
100 % contrôle continu sous forme de 3 ou 4 évaluations de travaux différents pendant le semestre (travaux individuels et de groupe).

 

Semestres 9 et 10. UE2 Politiques culturelles

ECUE Les industries culturelles et créatives : représentations, diffusion et promotion

Compétences

Pré-requis
Langue de travail : français niveau C1 minimum.
Intérêt pour tous les domaines des industries culturelles aux niveaux national et international – arts graphiques, musique, cinéma, télévision, radio, spectacle vivant, presse, édition, jeux vidéo – et des industries dites créatives – architecture, design, publicité, artisanat, mode, tourisme culturel.

Compétences visées
Réflexion sur les notions de culture et d’histoire culturelle, sur les acteurs et les enjeux des industries culturelles et créatives.
Acquisition d’une compétence fondamentale de lecture et d’expression orale dans les domaines de la culture et des échanges internationaux lors de présentations individuelles et lors de la prise de parole en groupe.

Compétences transversales
Curiosité intellectuelle, travail documentaire individuel et en groupe, écoute à l’égard des autres, capacité à enrichir les idées des autres.

Programme
La notion d’industrie culturelle (au singulier) a été forgée par Theodor W. Adorno et Max Horkheimer dans leur ouvrage écrit durant leur exil aux États-Unis et publié à New York en 1944, dans lequel ils élaborent la théorie de l’industrialisation de la production culturelle et critiquent la culture de masse (traduction française parue en 1974 sous le titre La Dialectique de la Raison). En 1962, avec L’esprit du temps, le sociologue français Edgard Morin réplique que la culture de masse n’est pas une forme de culture « dégradée » par rapport à la culture « savante ». Aujourd’hui, il est inconcevable ou presque de critiquer la démocratisation culturelle.
Nous verrons d’une part comment, au pluriel, le concept d’ « industries culturelles » se tourne vers une analyse économique des modalités de production et de diffusion des biens et des services culturels, déclinée par branches : arts graphiques, musique, cinéma, télévision, radio, spectacle vivant, presse, édition, jeu vidéo ; et d’autre part, comment l’économie de la culture s’est progressivement déployée jusqu’aux industries dites créatives qui incluent l’architecture, le design, la publicité, l’artisanat, la mode ou le tourisme culturel.
En plaçant l’ensemble que forment désormais les Industries Culturelles et Créatives (ICC) au centre de la réflexion, il s’agira d’analyser et de comprendre, à l’intersection entre l’économie et la culture, leur nature double : économique (elles génèrent richesse et emploi) et culturelle (elles transmettent connaissances et valeurs, donnent du sens, contribuent à la prise de conscience des identités). Nous étudierons comment l’utilisation des deux dénominations permet de mieux mettre en exergue la spécificité des biens et services culturels qui possèdent, en plus de leur valeur économique, une valeur sociale contribuant au bien-être collectif, et qui véhiculent des contenus symboliques : voilà pourquoi nous attacherons une attention particulière aux représentations culturelles à l’échelle internationale.
NB : Certaines séances sont en partie consacrées à des conférences données par des professionnels des industries culturelles et créatives. Ces conférences sont suivies d’un moment d’échange avec la salle. Leur calendrier est en ligne dès la fin du premier semestre.

Bibliographie
Adorno Theodor W, Horkheimer Max, La dialectique de la raison, Paris, Gallimard, 1983 (1974), 281 pages.
Benhamou Françoise, Économie du patrimoine culturel, La Découverte, 2012.
Bouquillon Philippe, Les industries de la culture et de la communication. Les stratégies du capitalisme, Grenoble, PUG, 2008, 312 pages.
Bouquillon Philippe, Miège Bernard, Moeglin Pierre, L’industrialisation des biens symboliques. Les industries créatives au regard des industries culturelles, Grenoble, Presses universitaires de Grenoble, 2013.
Busson Alain, Evrard Yves, Les industries culturelles et créatives. Économie et stratégie, Paris, Vuibert, 2013, 240 pages.
Chantepie Philippe, Le Diberder Alain, Révolution numérique et industries de la culture, La Découverte, 2010.
Miège Bernard, Les industries culturelles et créatives face à l’ordre de l’information et de la communication, Grenoble, Presses universitaires de Grenoble, coll. Communication en +, 2017 (2000), 192 pages.
Morin Edgard, L’esprit du temps, Paris, Armand Colin/Institut national de l’audiovisuel, Coll. « Médiacultures », 2008 (1962).
Péquignot Bruno (dir.), Les industries culturelles et créatives dans la mondialisation, Paris, L’Harmattan, 2019, 84 pages.
Richer-Rossi Françoise (éd.), L’Autre et ses représentations au cinéma : idéologies et discours, Paris, L’Harmattan, 2013, 263 pages.
Richer-Rossi Françoise, Patin Stéphane (éd.), Centres pluriculturels et circulation des savoirs (XVe – XXIe siècles), Préface de Jean-Michel Benayoun, Paris, Michel Houdiard Éditeur, 2015, 251 pages.
Richer-Rossi Françoise (éd.), D’une culture à l’autre. Bras de fer et brassage(s), Préface de Luis Alberto de Cuenca – Real Academia de la Historia (Madrid), Paris, Michel Houdiard Éditeur, 2017, 248 pages.
Richer-Rossi Françoise (éd.), Les métissages culturels. Patrimoine, arts, langues, Préface de Barbara Honrath, directrice du FICEP, Paris, Michel Houdiard Éditeur, 2018, 219 pages.
Richer-Rossi Françoise, Patin Stéphane (éd.), La culture dans tous ses É(é)tats. Stratégies de communication. Logiques artistiques et logiques économiques, Paris, Éditions des archives contemporaines, 2020, 307 pages.
Richer-Rossi Françoise, Patin Stéphane (éd.), Les industries culturelles et créatives. L’art et la manière, Paris, Éditions des archives contemporaines, 2021.
Throsby David, Economics and Culture, Cambridge, Cambridge University Press, 2001, 228 pages.
Vogel Harold L., Entertainment Industry Economics, Cambridge University Press, 8e édition, 2011.

Modalités de contrôle des connaissances
100% contrôle continu sous la forme d’une présentation orale et d’un dossier à rendre sur le thème de son choix (Artbooks, ballets, opéra, séries, le cinéma d’animation…).

 

Semestre 9. UE4 Gestion de projet de recherche

Compétences exigées
niveau C1 minimum.

Programme
Méthodologie de la recherche. Aide à l’élaboration du projet de recherche. Accompagnement et suivi étape par étape.

Bibliographie
Donnée en cours.

Modalités de contrôle des connaissances détaillées
Première session :
Travaux personnels (100 %)

Session de seconde chance :
Oui

Semestre 10. UE7 Mémoire de recherche

Compétences exigées
niveau C1 minimum.

Programme

Suivi et correction des étudiants sous ma direction. Dates de remises des travaux, échelonnées au cours du semestre jusqu’à l’été. Soutenances mi-septembre.

Modalités de contrôle des connaissances détaillées
Première session :
Travaux personnels (100 %)

Session de seconde chance :
Oui

 

Domaines de recherche

Échanges culturels, Espagne moderne et contemporaine.
Traductions et auto-traductions. Impact du monde espagnol  en Italie. Réseaux éditoriaux. 
Récits de voyages. Découverte et conquête de l’Amérique.
Représentations cinématographiques de l’Espagne.

Livres édités

Monographie

Alfonso de Ulloa, historiographe. Discours politiques et traductions de Françoise Richer-Rossi
Préface Augustin Redondo, postface Jean-Michel Benayoun, directeur de collection Jean-Michel Benayoun
Michel Houdiard éditeur, 2018, 478 pages.

 Ayant quitté l’Espagne, son pays natal, vers 1545, Alfonso de Ulloa s’installe adolescent à Venise pour y rester jusqu’à sa mort. Pendant plus de vingt ans, il écrit sur des thèmes extrêmement variés, mais c’est à l’histoire qu’il consacre ses ouvrages les plus personnels, à une époque particulièrement troublée : affrontements de Charles Quint, puis de Philippe II, avec la France et les Turcs ; lutte contre les protestants ; Concile de Trente ; soulèvement des morisques ; révolte des colons d’Amérique …

Alfonso de Ulloa fut un homme passionné par l’histoire de son temps, celle de l’Espagne, de l’Italie, de l’Empire ottoman, du Nouveau Monde. Mais ce qui fait l’unité de ces livres de nature si différente – biographies, Commentaires, traductions -, c’est le but qu’il poursuit : apparaître comme un médiateur entre sa patrie d’origine, l’Espagne, et sa terre d’adoption, Venise. Dans ces ouvrages, le polygraphe déploie ses talents. Écrivain, il offre aux lecteurs des textes aboutis qui ne laissent rien aux hasards politiques. Traducteur, il reformule, remanie, amende. Bilingue, il passe de l’espagnol à l’italien et de l’italien à l’espagnol, cherchant à satisfaire, dans un contexte politique tendu, les attentes de lecteurs variés.

« Françoise Richer-Rossi apporte des réponses très éclairantes, après plusieurs années d’une investigation assidue, de même qu’elle met bien en évidence les spécificités du rôle de passeur qu’a joué cet Espagnol implanté à Venise dans une perspective qui lui permet de valoriser sa propre activité, mais aussi la politique menée par son pays d’origine, tout en ménageant les intérêts de la cité qui l’a accueilli. » Augustin Redondo

 

 

Ouvrages collectifs

Presentación monográfico

Minorías y marginación social (monográfico) de Françoise Richer-Rossi (ed.).
Publications of eHumanista University of California, Santa Barbara, Minorías eBooks 9, 2023

Hace dos años (2021), nació la red Minorías en los mundos hispánicos. Siglos XV-XXI que reúne siete universidades francesas –Université de Picardie Jules Verne, Université Paris-Est Créteil, Université de La Sorbonne Nouvelle, Le Mans Université, Université Rouen Normandie, Université Paris Nanterre, Université Paris Cité– gracias al empeño y a la dedicación de sus siete coordinadores, entre los cuales se destaca la profesora Rica Amran a quien debemos esta sugestiva idea y quien dirige el grupo. La meta de esta nueva red universitaria es ampliar, profundizar y fomentar el estudio de las minorías, centrado en los ámbitos literario, histórico, político, social, religioso y artístico, no solo en la España medieval y moderna, sino en vastos espacios que solemos llamar los mundos hispánicos: América latina, por cierto, pero también los territorios bajo la tutela o la influencia del Imperio español en los siglos de su hegemonía política y militar (Santo Imperio romano germánico, Italia, Filipinas, África del norte, Turquía, comunidades sefardíes u originarias de la diáspora judía…). También, además de un espacio geográfico más extendido, nuestra temática alcanza un marco temporal que llega hasta nuestros días y sin dejar de interesarse por las minorías religiosas (judíos, judeoconversos, mudéjares, moriscos…) también abarca las minorías étnicas, nacionales, culturales, lingüísticas, sexuales, de género, de la tierna edad (una minoría temporaria poco estudiada).

Este monográfico, nacido de la jornada de estudio del 20 de junio 2022, en el Colegio de España de París, reúne cinco estudios y, si los une el mismo interés por el concepto –tan difícil de delimitar– de minoría, cada uno ofrece una perspectiva diferente y un sugestivo conjunto de marcado carácter interdisciplinar y complementario que entrelaza historia, religión, sociedad, representaciones, con, en tela de fondo, la misma discriminación sea hacia cristianos nuevos, pícaros, niños, mujeres, gitanos.

Les langues et les industries culturelles. Représentations et traductions de Françoise Richer Rossi et Stéphane Patin (dir.), Collection «Culture et Numérique».
Editions Orbis Tertius, 2022, 294 pages

Eu égard au phénomène de mondialisation, nous assistons aujourd’hui à la démocratisation croissante des objets de culture via leur numérisation et leur diffusion sur internet. Films et séries de tous les horizons et de toutes les cultures – dont ils sont le reflet plus ou moins fidèle et conscient – véhiculent des récits universels.

Les auteurs de cet ouvrage collectif livrent réflexions, constats et interrogations sur des valeurs communes et des rapports de force non seulement entre peuples éloignés et différents mais aussi dans l’espace délimité d’États où cohabitent des populations aux origines ethniques et religieuses diverses. À travers les représentations de nombreux personnages de tous âges, de toutes origines sociales et d’orientations sexuelles, s’expriment les idéologies différentes véhiculées par réalisateurs, scénaristes ou producteurs, qui toutes témoignent d’un regard pluriel porté à un moment donné.

L’ouvrage se penche aussi sur la problématique de la langue-culture dans l’activité de traduction ou de localisation de produits culturels divers et variés, et apporte des réponses éclairantes sur les façons de traduire le culturel, d’adapter un jeu à un public cible vivant sous d’autres latitudes, ou encore de mettre en place des stratégies digitales afin de valoriser ou de créer un produit culturel.

L’art et la manière – Quelques réflexions sur les industries culturelles et créatives de Françoise Richer-Rossi, Stéphane Patin (éd). Préface de Benjamin Ringot, Adjoint au directeur scientifque du Centre de recherche du château de Versailles.
EAC éditeur, 2021, 176 pages.

Indéniable facteur d’attractivité et de richesse, le monde de la culture et de la création ne cesse de se diversifier et de monter en puissance, notamment grâce à la démocratisation d’internet et aux nouveaux modes d’accès numériques.
Professionnels du monde de la culture et enseignants-chercheurs livrent leurs réflexions, constats et interrogations dans cet ouvrage collectif polarisé autour de deux objets complémentaires – la médiation culturelle et la communication – qui permettent de mettre en lumière autant de moyens de créer, de représenter, de promouvoir, de diffuser la culture sous toutes ses formes dans un contexte national et international, et aussi, de la protéger.
Les contributions s’imbriquent, se complètent, favorisant un ensemble d’interactions tant le travail des auteurs participe à la fois de la création et de la médiation et tant l’art doit compter avec le politique et considérer objectifs éducatifs et paramètres économiques.
L’année 2020 et la pandémie due à la Covid 19 ont malmené le secteur culturel, entraînant de multiples fermetures ; dans le même temps, se sont mises en place des propositions alternatives. Les libraires, véritables médiateurs culturels, ont reçu l’appui du public. Les musées et les institutions culturelles n’ont cessé de communiquer et d’offrir leurs collections à des visites virtuelles. Le numérique, qui accélère création et diffusion, apparaît comme un médium artistique et communicationnel privilégié. L’offre des plateformes de films et de séries a explosé et, si les échanges et manifestations en présentiel se réduisent, nul doute que les États ont besoin que les biens et les services culturels s’adaptent et se multiplient car les professionnels des arts, des spectacles, de la communication participent du soft power, contribuant au rayonnement des nations et à leur influence indirecte à travers leurs exportations commerciales et culturelles.

La culture dans tous ses É(é)tats.
Stratégies de communication, logiques artistiques et logiques économiques
de Françoise Richer-Rossi et Stéphane Patin (éd.)
Préface Djamella Berri, Chef du service de la régie des oeuvres. Département des Sculptures du Louvre, directeur de collection Jean-Michel Benayoun
EAC éditeur, 2020, 307 pages.

 Sous les coups de boutoir de la mondialisation selon les uns, grâce à l’impulsion de volontés plurielles selon les autres, la culture des États s’étend bien au-delà de leurs frontières respectives et, protéiforme, se décline en une infinité d’événements. Nul ne peut ignorer aujourd’hui son statut de soft power, un pouvoir décuplé parfois, qui fait des émules, suscite des controverses aussi, quand il ne provoque pas de secrètes jalousies…
Cet ouvrage collectif, auquel collaborent professionnels de la culture et enseignants chercheurs, s’intéresse à différentes stratégies de promotion de la culture et aux logiques artistiques et économiques qui y président en fonction de paramètres variables : existence d’une paix ou d’une fracture au sein d’un État, avec ses corollaires, des inégalités, des problèmes identitaires, ou encore, le multiculturalisme.
De la culture des États aux états de la culture, ces pages proposent une réflexion sur les moyens mis en œuvre pour faciliter l’accès d’une société à son patrimoine culturel, ensemble de biens matériels et immatériels sur lesquels repose une culture pluridimensionnelle : depuis l’archéologie, en passant par les arts, les traditions, le folklore, mais aussi les livres, jusqu’aux technologies récentes comme les médias et le numérique. Elles n’éludent pas pour autant un aspect plus pernicieux du phénomène : la marchandisation de la culture.
Face à l’existence ou à l’absence de politiques culturelles des États, les contributions de cet opus passent en revue les moyens économiques, politiques et humains dont disposent les créateurs et les promoteurs des produits culturels d’un pays. Sont ainsi déclinées politiques culturelles publiques et privées : part des particuliers dans les activités artistiques et culturelles, subventions des États, prise en charge de la distribution des biens culturels par les médias. À pas feutrés, adulé, cajolé, le soft power conquiert les foules : les musées s’exportent ; les expositions voyagent à l’international ; les saisons croisées d’un pays à l’autre s’intensifient.

Les métissages culturels. Patrimoine, arts, langues Françoise Richer-Rossi (éd.)
Préface Barbara Honrath, directeur de collection Jean-Michel Benayoun
Michel Houdiard éditeur, 2018, 219 pages.

 Les métissages culturels ne sont pas une utopie moderne : loin du phénomène de mode, ce concept anthropologique protéiforme résiste à se laisser enfermer dans un champ d’activités restreint.
Écrites en français, en anglais et en espagnol, les quinze contributions de cet ouvrage doivent beaucoup à la mondialisation tant les voyages et les médias numériques accélèrent et multiplient les contacts et l’éventail des possibles. Elles témoignent de plusieurs cultures, de plusieurs formes d’art – peinture, sculpture, cinéma, photo, publicité… – et de supports – festivals, expositions, collections… Elles analysent la notion de métissages culturels à partir d’une variété d’approches : métissages entre nations voisines ou éloignées, métissages entre différentes expressions artistiques, métissages des représentations et métissages des messages délivrés. Au travers d’analyses objectives et d’aires géographiques variées – France, Espagne, Royaume-Uni, Colombie, Pérou, Afrique du Sud -, professionnels du monde de la culture, amateurs et enseignants-chercheurs fournissent non pas des exemples de rencontres et de parcours parallèles mais d’interactions : autant de stratégies de création sous-tendues par le désir et le besoin d’échanges adaptés à un monde globalisé, qu’il s’agisse de formes d’art, de pensée, d’écritures cinématographiques ou encore de supports publicitaires.
Comme les moucharabiehs du MUCEM qui ornent la couverture de l’ouvrage, les métissages culturels savent jouer de l’ombre et de la lumière. Patente, la consommation accrue de biens culturels produit des effets bénéfiques pour l’ensemble de la société et l’on assiste à des politiques culturelles de plus en plus inventives auxquelles on reproche, cependant, de s’intéresser parfois plus aux dividendes qu’au profit équitable d’une population en retrait de ces actions éducatives et d’ouverture sur le monde.

D’une culture à l’autre. Bras de fer et brassage(s) Françoise Richer-Rossi (éd.)
Préface Luis Alberto de Cuenca – Real Academia de la Historia. Madrid, directeur de collection Jean-Michel Benayoun
Michel Houdiard éditeur, 2017, 248 pages.

 Quand les cultures se rencontrent, quand les regards se croisent et que les valeurs se mesurent à des aunes différentes, quand la découverte se révèle source d’interrogation, de défiance mais aussi d’enthousiasme et de richesse, s’ouvre alors le large éventail des approches entre crainte et séduction, médiation et négociation, bras de fer et de brassage(s). Les échanges culturels se trouvent au cœur de cet ouvrage. 13 enseignants-chercheurs et professionnels du monde des arts y livrent des réflexions et des témoignages sur l’engagement intellectuel et politique en Afrique, Amérique, Asie, Europe. Ils soulignent la part du dialogue tant sur le plan humain qu’économique et social et nous invitent à la pluralité des regards. Aussi le livre prend-il divers chemins ; il nous emmène du musée d’Orsay à l’Art Institute de Chicago, mais aussi à la Galleria civica d’arte moderna e contemporanea de Turin. Il fait une pause dans la rue où le street art égaie le quotidien en racontant leur ville aux passants. Il donne des exemples d’engagements culturels ambitieux dans des continents lointains et même dans des pays en guerre. Il se penche sur la problématique des langues dans le cadre d’œuvres cinématographiques et de publicités qui transportent des stéréotypes culturels via la globalisation des marchés.
Il n’y a pas de cultures individuelles mais une seule Culture qui les englobe toutes, depuis l’Islande des sagas à la Russie de La Geste du prince Igor, depuis l’Amérique du Popol Vuh au Japon millénaire de Madame Murasaki ou aux grands poètes chinois de la dynastie Tang. C’est pour cette raison que la traduction existe : elle unifie des traditions diverses, elle facilite l’entrée en des lieux inaccessibles, elle suscite des mouvements littéraires ou artistiques, elle agite sans cesse le shaker du génie humain pour en tirer le cocktail qui tonifie les esprits et les cœurs de tous.
Luis Alberto de Cuenca, Real Academia de la Historia, Madrid

Centres pluriculturels et circulation des savoirs (XVe – XXIe siècles) Françoise Richer-Rossi et Stéphane Patin (éd.)
Préface Jean-Michel Benayoun, directeur de collection Jean-Michel Benayoun
Michel Houdiard éditeur, 2015, 251 pages.

Cet ouvrage invite à la pluralité des regards et à leur renversement. S’y multiplient des approches historiques, civilisationnelles, sociologiques et linguistiques qui éclairent rencontres et replis, dialogue et incompréhension, résistance et domination. Venise ou Naples, Madrid, Barcelone ou Séville, centres actifs et reconnus, « villes-monde » au sens de Fernand Braudel, deviennent les lieux privilégiés d’enjeux culturels, de véritables foyers de diffusion de connaissances, des plaques tournantes d´échanges intellectuels. Le pluriculturalisme, forcé, fortuit ou volontaire, mais dans tous les cas, inhérent à ces carrefours culturels et à l´espace urbain, est la conséquence d’un contexte économique et politique : des individus, des communautés fréquentent les mêmes lieux, observent ensemble des règles, participent parfois à un même projet. Cet ouvrage met en exergue les enjeux à l’œuvre dans ces ensembles de configurations et fait découvrir des cas emblématiques d’échanges intellectuels, artistiques et politiques en analysant leur dynamique. Les auteurs considèrent ces lieux de convergences, mais de contradictions aussi, entre Ancien et Nouveau Monde, Orient et Occident, Nord et Sud, selon une diversité de points de vue, en les situant dans le temps et dans l’espace tout en rendant compte de leur rôle dans la circulation des savoirs et de la complexité de leurs dialectiques. Qu’il s’agisse d’échanges linguistiques, économiques, littéraires ou culturels, tous sont les reflets des influences qu’ils exercent ou qu’ils subissent. Et le tissu urbain n’en est pas simplement témoin. Il en porte la trace et y participe. Enrichi de sonorités nouvelles, le texte urbain se répand, dans toute la tessiture de ses rencontres plurielles, pour mieux transmettre une histoire, une culture, et diffuser des connaissances inédites vers d’autres lieux et d’autres espaces de création.

Minorités ethniques et religieuses ( XVe – XXIe siècles ) La voie étroite de l’intégration Françoise Richer-Rossi (éd.)
Préface Patrick Renaud et Ivan Bajomi, Postface Bartolomé Bennassar, directeur de collection Jean-Michel Benayoun
Michel Houdiard éditeur, 2014, 252 pages.

La gypsy girl du Musée des mosaïques de Gaziantep orne la couverture de cet ouvrage. Son regard anxieux de près de dix-huit siècles envoûte, nous poursuit, et renvoie à une inexorable actualité. Parce que les minorités ethniques et religieuses sont au cœur du débat actuel sur l’identité, la nation ou le multiculturalisme, cet ouvrage s’attache à étudier le sort de diverses communautés, le plus souvent victimes de conquêtes ou de bouleversements politiques, et leur difficile intégration dans des États soucieux de « normalisation sociale ». Pour mieux comprendre le présent, appréhender le passé est nécessaire. Aussi les contributions de cet ouvrage embrassent-elles une période qui s’étend du XVe siècle jusqu’au nôtre. De l’Europe à l’ancienne Perse, en passant par l’Afrique du nord, elles recouvrent ces immenses espaces pour mieux souligner la volonté de domination des États et leur soif d’uniformisation qui nient sans appel les droits politiques des minorités. En partant de l’hypothèse foucaldienne d’une tentative, constante, de « normalisation sociale », cette étude compa-rative multiplie les exemples de domination exercés, depuis le Moyen Âge, sur les populations qui se sont déplacées ou ont été déplacées pour des raisons diverses (économiques, sociopolitiques, et/ou culturelles et religieuses). Elle analyse comment le pouvoir politique exerce sa violence normalisatrice par une série de mesures administratives afin d’établir des sous-groupes hiérarchisés auxquels il attribue des droits spécifiques. Cette étude souligne ainsi l’une des stratégies des États pour contrôler les populations sédentarisées ou non : discriminer l’Autre pour mieux le « minoriser » et l’exclure.

L’Autre et ses représentations au cinéma. Idéologies et discours sous la direction de Françoise Richer-Rossi
Préface Vincent Lowy, postface Michel Prum, directeur de collection Michel Prum
L’Harmattan, 2013, 265 pages.

 Altérité, disparité, ethnocentrisme, taxinomie, racisme… autant de concepts protéiformes que les auteurs de cet ouvrage ont creusés en révélant la richesse d’œuvres cinématographiques de différentes aires culturelles et linguistiques de quatre continents : Afrique, Amérique, Asie, Europe. Les films analysés abordent la colonisation des continents africain et américain (Man to Man, Alba de América), les guerres, l’oppression des dominants et la haine de l’ennemi intérieur ou extérieur (Bruegel, le moulin et la croix, Capitaine Alatriste, Les quatre cavaliers de l’Apocalypse, Mare nostrum, ainsi que des films de propagande nazie), l’exclusion (Hijack stories, The wooden camera, White Wedding, Latcho Drom), l’incompréhension sous toutes ses formes (Esquilache, Gatsby, Les femmes du 6e étage, Big shot).

Autochtone déshumanisé et chosifié, ennemi ou occupant, indésirable, être difforme ou mystérieux, l’Autre voit son image brouillée par l’ignorance, par une absence de (re-)connaissance, et la mise à distance.

Véhicule d’objets sémiologiques menant à l’universel et à l’atemporalité du discours, le cinéma appartient aux langues officielles que reconnaît l’O.N.U. Sa mise en image(s) présente et représente, suggère, engage et dénonce. Elle participe ainsi à l’éveil de la conscience d’un spectateur métaphorisé, cet Autre pour lequel on écrit et on filme.