Gloria Jean Watkins, plus souvent connue sous son nom de plume bell hooks, est une professeure d’Université, théoricienne et militante du féminisme afro-américain. Récompensée de nombreuses distinctions tout au long de sa carrière, elle a offert dès 1981 et la publication de son premier ouvrage Ain’t I a Woman : Black Women and Feminism, un immense héritage pour le Black Feminism. 

Gloria Jean Watkins (bell hooks) © bell hooks Institute
1952-2021
Américaine
Théoricienne et militante

Née en 1952 à Hopkinsville, ville ségréguée du Sud des États-Unis, Gloria Jean Watkins étudie dans le lycée réservé à la population noire. Issue d’une famille ouvrière, bell hooks est l’une des rares femmes noires et de classe populaire à intégrer la licence d’anglais de l’Université de Standford en 1973. En 1976, elle obtient sa maîtrise à l’Université du Wisconsin puis son doctorat en littérature à l’Université de Californie. Après avoir soutenue sa thèse sur Toni Morrison elle devient professeure d’études africaines et afro-américaines à l’Université de Yale. Au cours de sa carrière, elle enseignera à l’Université de Californie, l’Université d’État de San Francisco, à Oberlin College, au City College de New-York à la South Western University et au Berea College. Elle s’appuiera sur une forme d’enseignement en particulier : la pédagogie engagée.

En même temps que ses études, elle écrit son premier ouvrage Ain’t I a Woman : Black Women and Feminism publié pour la première fois en 1981. Ce ne sont pas moins d’une trentaine d’ouvrages qui suivront cette première œuvre dont Féminist Theory: From Margin to Center en 1984 ou Feminism is for Everybody en 2000.

Dans ses articles et ses ouvrages puis lors de diverses conférences, elle dénonce l’absence des femmes noires dans le champ académique en tant que sujet et objet de recherches. Plus largement, elle développe une critique de l’ensemble de la société et notamment des mouvements féministes focalisés sur des femmes blanches, hétérosexuelles, issues des classes bourgeoises. Elle dénonce ainsi l’exclusion des femmes racisées qui ne retrouvent ni dans ces mouvements ni dans celui des droits civiques qu’elle qualifie de sexiste. Elle défend le concept d’intersectionnalité avant que celui-ci soit proposé par Kimberlé Williams Crenshaw en appelant à prendre en compte l’imbrication de l’oppression de sexe, de classe et de race c’est-à-dire la diversité des expériences vécues par toutes les femmes. Elle consacre également une partie de ses recherches aux rapports amoureux et à la masculinité patriarcale comme dans The Will to Change Men: Men, Masculinity and Love paru en 2004.

Llargement récompensés au cours de sa carrière et traduits dans de nombreuses langues, ses travaux sont toujours repris aujourd’hui par un grand nombre de théoriciens et théoriciennes. Décédée le 15 décembre 2021, elle laisse derrière elle un immense héritage pour le Black Feminism.                                                                                      

 

 

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