Projets financés par l’Institut

Au cours du premier semestre 2020, l’Institut a lancé un appel à projets visant à financer et cofinancer des actions de recherches interdisciplinaires. Cinq projets interdisciplinaires ont été sélectionnés sur les thématiques de ses 4 axes.

Enjeux et effets des dispositifs numériques sur la relation médicale au prisme du traitement du syndrome des apnées du sommeil en période de Covid-19 - Cristina Lindenmeyer (UP)

Le syndrome d’apnées du sommeil est traité en première intention par ventilation en pression positive continue (PPC). Depuis cinq ans les machines de PPC sont « communicantes », dotées de technologie permettant d’envoyer quotidiennement les données directement vers des serveurs consultables par les médecins, et réciproquement, de modifier le réglage de la machine à distance par le médecin ou les prestataires de santé à domicile. 

La pandémie de SARS-coV-2 a été un puissant accélérateur de la mise en œuvre de ces dispositifs. Dans le cadre de PPC, il est prévu d’y introduire des techniques d’intelligence artificielle pour former un système à initiative mixte : la machine fournit à l’humain des informations ou des estimations concernant la « bonne » décision et l’humain décide au final.

Cette étude a comme objectif de mener une analyse interdisciplinaire des enjeux et effets des dispositifs numériques dans la relation médecin/patient, spécialement dans le cadre d’une maladie chronique, en prenant avantage de l’augmentation du recours aux dispositifs de télémédecine à l’occasion de la pandémie Covid-19.

 

Équipe : Jean-Michel Besnier, professeur émérite de philosophie à Sorbonne‐ Université. Grégory Bonnet, MCF HDR en informatique, GREYC, Université de Caen Normandie. Eric Dagiral, MCF en sociologie, CERLIS, Université Descartes, Université Paris Cité. Membre de l’ILPEM. Jean-Marc Deltorn, Chercheur au Centre d’études internationales de la propriété intellectuelle (CEIPI) de l’Université de Strasbourg. Aloïse Quesne, MCF en droit , CRLD, Université Paris-Saclay, Evry Val d’Essonne, membre associé de l’Institut Demolombe, Université de Caen Normandie. Armen Khatchatourov, Laboratoire DICEN – IdF (Dispositifs d’Information et de Communication à l’Ere Numérique) / Université Gustave Eiffel. Cristina Lindenmeyer, MCF-HDR en psychologie, CRPMS, Université Paris Cité(ex-Diderot).. Membre de l’ILPEM. Marie-Pia d’Ortho, médecin, professeure à l’Université Paris Cité (ex-Diderot). Directrice scientifique du Digital Medical Hub, directrice du service de physiologie, explorations fonctionnelles de l’hôpital Bichat – Claude‐ Bernard, AP‐HP. Geneviève Vidal, MCF HDR en Sciences de l’information et de la communication, LabSic, Université Paris 13. Béatrice Arruabarrena, MCF en Sciences de l’Information et de la Communication CNAM, Laboratoire DICEN-IDF.

Monde subjectif, inner world, Lebenswelt - Bernard Pachoud (UP), Arnaud Plagnol (Paris 8)

Ce projet s‘appuie sur un séminaire de philosophie de la psychiatrie, porté par cinq équipes de recherche, qui associera en 2020-2021 clinicien·nes et philosophes autour de problèmes épistémologiques relatifs à la notion d’univers subjectif et à sa portée pour les soins.

Toute attribution d’un trouble implique une affirmation sur un monde subjectif, tandis que la relation psychothérapeutique nécessite la rencontre du monde d’autrui. De fait, de multiples cadres cliniques recourent de façon inchoative à la notion de monde subjectif, un tel monde s’enrichissant souvent en « univers de mondes possibles » : fantasme, rêve, imaginaire, fiction, récit, virtuel… sont au cœur des principales approches en psychothérapie. Au-delà de la santé mentale, la notion d’univers subjectif intervient dans les modèles de soins qui s’écartent d’une pure objectivation de la maladie de façon à prendre en compte les personnes dans leur singularité. Le séminaire et les workshops internationaux associés permettront notamment d’approfondir quelques problématiques-cibles :

  • analyse conceptuelle et racines historico-philosophiques des notions de monde vécu (Lebenswelt), monde subjectif, monde intérieur (inner world) ;
  • impact de ces notions pour les soins en santé mentale ;
  • perspectives ouvertes par la phénoménologie et la psychologie contemporaine (e.g. cadre de la cognition 4E) ;
  • analyse critique de la notion de « monde intérieur » ;
  • impact sur la clinique narrative et la clinique fondée sur les valeurs prises comme exemples de nouveaux modèles du soin.
Co-construire la recherche sur les questions hospitalières, Fanny Vincent (UP), Déborah Ridel (Université de Lille)

Ce séminaire mensuel est ouvert à tous.tes et itinérant. Interdisciplinaire et co-construit par les chercheurs.ses en sciences sociales et les acteurs hospitaliers, il a pour objectif de croiser les regards afin d’anlayser la « crise » structurelle de l’hôpital public, tout en interrogeant sa place et son rôle, sa centralité et sa fragilité. Il abordera successivement la question des réformes hospitalières et de l’organisation des activités médicales ; du virage ambulatoire et du rapport entre aidant.e.s, usager.e.s et professionnel.le.s de santé ; des effets de l’épidémie sur la santé publique et ce que cela dit de “l’hôpital du futur” ; des transformations du statut et des conditions d’emploi dans l’institution hospitalière et dans les services publics de manière plus générale ; des logiques de tri des patients au prisme de la santé mentale ; des mobilisations de défense de l’hôpital public. S’inscrivant dans le prolongement de la journée d’étude « Pour une sociologie publique de l’hôpital : travail, mobilisations et co-construction des savoirs » du 7 novembre 2019 à Paris, il vise aussi à interroger les usages des sciences sociales et leur utilité pour comprendre la situation de l’hôpital, ainsi que la pratique de l’interdisciplinarité.

Équipe : Fanny Vincent (Triangle, Université Jean Monnet de Saint-Etienne), Déborah Ridel (CLERSE, Université de Lille).

Journées d’études et valorisation scientifique de la recherche Parpsyched, Jean Sébastien Eideliman (UP)

Ce cycle de trois demi-journées d’études portant sur les enjeux des partenariats autour du soin s’inscrit dans le cadre de la recherche interventionnelle Parpsych-Ed visant à faire collaborer le secteur de psychiatrie infanto-juvénile et l’Éducation nationale pour les enfants de 3 à 8 ans. Ces manifestations s’inscrivent dans le volet sociologique de la recherche, qui analyse la mise en place, les modalités et le contenu de ces partenariats.

La première session réunira des chercheur·euses en sciences humaines et sociales travaillant sur la question des partenariats en santé et en santé mentale pour les publics jeunes. La seconde fera dialoguer ces travaux avec des professionnel·les appelé·es à mettre en œuvre des partenariats en santé et en santé mentale. Enfin, la dernière demi-journée conviera différents acteurs des terrains investis dans la recherche Parpsych-Ed pour échanger sur les transformations de leurs pratiques inscrites dans une perspective partenariale. En lien avec les recherches du réseau « non-conformes », il s’agira d’interroger les enjeux de pluri-professionnalité, la dynamique de personnalisation des soins, la circulation des savoirs profanes et professionnels ou encore les relations entre familles et institutions.

Équipe : Aude Béliard (MCF, Cermes3), Sandrine Bonneton (Coordinatrice du projet, Pédopsychiatre, CCOMS-ECEVE), Jean-Sébastien Eideliman (MCF, CERLIS), Isabelle Maillard (Sociologue, CCOMS-ECEVE), Thibaud Pombet (Post-doctorant, Cermes3), Livia Velpry (MCF HDR, Cermes3)

La santé ordinaire en contexte extraordinaire : Prendre soin de soi par temps de pandémie (Etude ancillaire du projet PrevER), Géraldine Bloy (Univ. de Bourgogne), Sarra Mougel (UP)

Ce projet prendra appui sur les acquis de PrevER pour explorer la façon dont la Covid 19 affecte les façons de s’occuper de sa santé. La pandémie constitue une épreuve collective sans précédent, de nature à reconfigurer les repères et la « gestion » ordinaires de la santé/prévention. Des personnes qui s’étaient confiées en 2017-18 sur la place de la santé dans leur mode de vie seront réinterrogées dans une logique comparative : dans la traversée de cette crise, comment jouent les effets de socialisation et les différentes lignes de différenciation sociale ? Dans un contexte qui réduit les ressources économiques, sociales ou psychiques et l’autonomie, tout en appelant à la responsabilité, quid de la cohérence ou des ruptures avec les modèles antérieurs ?

Équipe : Géraldine Bloy (Université de Bourgogne, LEDi EA7467) et Sarra Mougel (Université Paris Cité, CERLIS – UMR CNRS 8070)

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