Paris, 20 janvier 2020 – Les tumeurs hypophysaires, deuxièmes tumeurs cérébrales les plus fréquentes, disposent désormais d’une classification moléculaire précise, complète et objective, avec la perspective de mieux prédire et comprendre le comportement de certains sous-types de tumeurs et d’ajuster les traitements. C’est ce que révèle une étude réalisée par les équipes de recherche de l’Institut Cochin (Inserm, Université Paris Cité, CNRS), associées à l’Hôpital Foch et l’Hôpital Cochin AP-HP, publiée début janvier dans la revue internationale Cancer Cell (publication complète ici).

Image représentant une tumeur au cerveau
© Epictura / blueringmedia

Les tumeurs hypophysaires touchent aujourd’hui près d’un habitant sur 1000, mais elles restent encore mal connues et de nombreuses interrogations existent autour de la mutation de leurs gènes. Ces tumeurs ont pourtant une incidence capitale sur le mode de vie des patients : elles sécrètent plus ou moins d’hormones qui vont donner lieu notamment à des maladies rares. Le Dr Stéphane Gaillard, neurochirurgien à l’hôpital Foch et spécialiste de l’hypophyse explique : « Ces tumeurs sont particulièrement difficiles à identifier car les symptômes sont tardifs. Nous devons progresser dans la maitrise de ces tumeurs, ouvrir de nouveaux champs de recherche scientifiques et permettre de mieux comprendre la mutation de ces dernières pour améliorer les traitements disponibles. C’est de ce constat que nous sommes parti pour débuter cette étude qui a abouti à une nouvelle classification des tumeurs hypophysaires, basée sur une étude moléculaire de pointe ».

Une classification qui tend vers le premier profil génomique de ces tumeurs

La classification finalisée de la nouvelle étude « Hypophys-omics » parue dans la revue Cancer Cell le 13 janvier 2020 permet de consolider la connaissance de ces tumeurs, leurs évolutions et surtout de comprendre comment mieux les soigner en empêchant notamment la sécrétion d’hormones excessives à l’origine de la dégradation des conditions de vie du patient. Elle met en valeur le profil génomique de ces tumeurs, une première au niveau international, alors que celles-ci étaient précédemment encore triées selon des données purement endocrinologiques et anatomopathologiques et sans prendre en compte les spécificités de chacune d’entre elles (sécrétion d’hormone, récidive, évolution des gènes de la tumeur …).

Cette étude ouvre désormais le champ des possibles autour de ces tumeurs à travers trois objectifs préalablement définis :

·       Consolider et ouvrir de nouvelles pistes sur la connaissance de ces tumeurs (en remettant en question certains postulats acquis jusqu’à présent).

·       Aller vers une médecine personnalisée avec des traitements plus adaptés, plus efficaces, plus ciblés en fonction du sous-type de tumeurs et de sa classification génomique.

·       Ouvrir de nouveaux champs de recherche – traitement, théranostique … – pour améliorer la qualité de vie des patients et limiter l’apparition de maladies rares.

Une recherche multidisciplinaire d’excellence, s’inscrivant dans plus de 40 ans de collaboration entre les hôpitaux Foch et Cochin AP-HP

Experts dans la génomique des tumeurs endocrines – qui consiste à réaliser des millions de mesures moléculaires, interprétables uniquement par des approches bio-informatique « big-data » -, le Pr Assié, du service d’endocrinologie de l’hôpital Cochin AP-HP et ses collègues de l’Institut Cochin (Inserm, Université Paris Cité) ont appliqué leur savoir-faire aux tumeurs hypophysaires, pour aboutir à cette première classification génomique de ces tumeurs.

Ce travail s’est appuyé sur 134 tumeurs collectées par l’équipe de neurochirurgie du Dr Gaillard à l’hôpital Foch. L’excellence neurochirurgicale – près de 300 tumeurs hypophysaires y sont opérées chaque année – s’est traduite dans cette étude par des échantillons de grande qualité, collectés dans des conditions optimales (certaines depuis 2008), avec une représentativité assez complète de tous les sous-types tumoraux, incluant les sous-types rares.

Ce partenariat recherche s’inscrit dans une collaboration clinique historique de plus de 40 ans entre le service de neurochirurgie de l’hôpital Foch et le service d’Endocrinologie de l’hôpital Cochin AP-HP, particulièrement effective dans les situations complexes et graves. Dans le cadre de ce partenariat multidisciplinaire, les profils moléculaires complexes de ces tumeurs ont pu être analysés à travers le prisme clinique endocrinologique, histologique et radiologique, notamment grâce à l’expertise anatomopathologique reconnue du Dr Villa et de ses collègues (hôpital Foch).

Plusieurs autres contributions essentielles sont à mentionner, notamment celle du au service d’endocrinologie de l’hôpital Ambroise-Paré AP-HP dirigé par le Pr Raffin-Sanson et celle du service d’anatomopathologie de l’hôpital Ambroise-Paré AP-HP dirigé par le Pr Emile.

 

A propos de l’Hôpital Foch

Avec un effectif de 2.300 collaborateurs dont près de 400 médecins, 600 lits installés, 188.000 consultations externes, 61 000 passages aux urgences, et plus de 62.000 séjours par an, l’hôpital Foch fait partie des plus importants établissements hospitaliers d’Ile-de-France.

Ses prises en charge pluridisciplinaires de haut niveau dans la quasi-totalité du champ médical et chirurgical de l’adulte, sa forte implication dans l’enseignement, la formation et la recherche, son plateau médicotechnique de pointe, sa tradition d’accueil en font l’un des hôpitaux privés à but non lucratif les plus performants de France.

La Fondation franco-américaine Foch, qui a créé et construit l’Hôpital Foch en demeure aujourd’hui un acteur essentiel dans sa gestion et les choix stratégiques de ses activités. La plupart de ses services bénéficient d’une fréquentation élevée en croissance exceptionnellement rapide.

Le service de neurochirurgie de Foch, dirigé par Dr Gaillard, est expert dans la prise en charge chirurgicale des tumeurs hypophysaires, avec plus de 300 actes annuels. Sa renommée est attestée par sa labellisation par la Fondation Maladies Rares, mais aussi par sa première place au classement du Point de 2020. S’associent une expertise radiologique et une expertise anatomopathologique essentielles dans le cadre de la prise en charge neurochirurgicale.

 

A propos de l’Institut Cochin (Inserm, Université Paris Cité, CNRS)

L’Institut Cochin est un Centre de Recherche placé sous la co-tutelle administrative de l’Inserm (U1016), du CNRS (UMR 8104) et de l’Université Paris Cité (UMR-S1016). L’Institut rassemble environ 650 chercheurs, enseignants-chercheurs, hospitalo-universitaires, agents techniques (ITA), doctorants, stagiaires. Il est structuré en 3 départements scientifiques. Un de ces trois départements est le département Endocrinologie, Métabolisme, Diabètes. EMD est composé de 11 équipes, et rassemble des scientifiques possédant une solide expertise en recherche fondamentale mais également en recherche médicale avec des interactions cliniques fortes, favorisées par l’implantation de l’Institut Cochin au sein de l’hôpital Cochin. Une de ces équipes est l’équipe « GESTE » (génomique et signalisation des tumeurs endocrines) dirigée par Pr Bertherat, qui associe une expertise en biologie cellulaire et une expertise en analyses bioinformatiques (Pr Assié et ses collègues).

L’Institut Cochin, c’est aussi une dizaine de plates-formes technologiques, dont la plateforme Génomique & transcriptomique (GENOM’IC) dirigée par Franck Letourneur. Un large panel de techniques génomiques est proposé, adaptable à façon selon la nature de chaque projet.

 

A propos de l’AP-HP :

Premier centre hospitalier et universitaire (CHU) d’Europe, l’AP-HP et ses 39 hôpitaux sont organisés en six groupements hospitalo-universitaires (AP-HP. Centre – Université Paris Cité ;  AP-HP. Sorbonne Université ; AP-HP. Nord – Université Paris Cité ; AP-HP. Université Paris Saclay ; AP-HP. Hôpitaux Universitaires Henri Mondor et AP-HP. Hôpitaux Universitaires Paris Seine-Saint-Denis) et s’articulent autour de cinq universités franciliennes. Etroitement liée aux grands organismes de recherche, l’AP-HP compte trois instituts hospitalo-universitaires d’envergure mondiale (ICM, ICAN, IMAGINE) et le plus grand entrepôt de données de santé (EDS) français. Acteur majeur de la recherche appliquée et de l’innovation en santé, l’AP-HP détient un portefeuille de 650 brevets actifs, ses cliniciens chercheurs signent chaque année près de 9000 publications scientifiques et plus de 4000 projets de recherche sont aujourd’hui en cours de développement, tous promoteurs confondus. L’AP-HP a également créé en 2015 la Fondation de l’AP-HP pour la Recherche afin de soutenir la recherche biomédicale et en santé menée dans l’ensemble de ses hôpitaux. http://www.aphp.fr

 

À propos d’Université Paris Cité :

Université de recherche intensive pluridisciplinaire, Université Paris Cité se hisse au niveau des établissements français et internationaux les plus prestigieux grâce à sa recherche de très haut niveau, ses formations supérieures d’excellence, son soutien à l’innovation et sa participation active à la construction de l’espace européen de la recherche et de la formation.

Université Paris Cité compte 61 000 étudiants, 4 500 enseignants-chercheurs, 22 écoles doctorales et 142 laboratoires de recherche. Visiter u-paris.fr

 

 

Contact presse :

HOPITAL FOCH / Laurie Thevenet – 01 41 16 17 96 // 06 36 50 30 40

INSERM / Léa Surugue – 01.44.23.60.28

AP-HP / Eléonore Duveau – 01.40.27.37.22

Université Paris Cité / Pierre-Yves Clausse – 01 76 53 17 98 // 06 51 67 84 83

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