Du 12 octobre au 28 novembre 2022

Cinéaste ubéreux, il traverse cinquante ans de l’histoire du cinéma en maître absolu. Surnommé « L’Empereur » par ses pairs, il est celui qui popularise le cinéma japonais en Occident, avec une trentaine de films et autant de joyaux, qu’il scénarise, storyboarde, monte et produit également. Il fait ses classes comme assistant-réalisateur sous l’aile de Kajirô Yamamoto, et passe à la mise en scène avec La Légende du grand judo (1943). Après une série de polars noirs expressionnistes (Chien enragé, Entre le ciel et l’enfer), Rashômon (1950) et son audace narrative marquent sa rencontre avec Toshirô Mifune, et le début de sa renommée internationale (un Oscar et le Lion d’or à Venise). Épopées historiques qui racontent le Japon féodal et sa violence (La Forteresse cachée, Les Sept Samouraïs ou encore Kagemusha, Palme d’or 1980), drames sociaux (Dodes’kaden), odes à la nature (Dersou Ouzala), variations sur les relations maître-disciple (Barberousse) ou adaptations de monuments littéraires (Dostoïevski et L’Idiot ou Shakespeare avec Le Château de l’araignée et Ran), ses films sont des diamants sertis d’humour noir ou d’une poésie onirique unique et universelle. Il se retire avec trois derniers titres très personnels et testamentaires, Rêves, Rhapsodie en Août, et Madadayo, qui s’achève par les mots « Je ne suis pas prêt ». Par touches délicates, il n’aura jamais cessé de construire une œuvre profondément humaniste, dont l’influence capitale, des westerns de Sergio Leone à Ingmar Bergman, de Scorsese à George Lucas, n’a toujours pas fini d’essaimer.

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