Département Maïeutique – Formation initiale

Le premier cycle appelé DFGSMa (Diplôme de Formation Générale en Sciences Maïeutiques) est composé de la première année d’accès à la formation et de deux années au sein de l’école de sages-femmes.

A l’issu de ces trois années, il confère à l’étudiant un grade licence de 180 ECTS.

En DFGSMa 2 et 3, les enseignements sont organisés en unités d’enseignements et systèmes, ce qui permet un apprentissage global, intégrant les disciplines autour de l’étude de chaque organe.

Les UE théoriques sont constituées par un socle commun de connaissance en études médicales (sémiologie, embryologie, anatomie, physiologie, pathologie, agents infectieux, pharmacologie, hormonologie-reproduction, santé-société-humanité, santé publique, démarche de recherche, PIX (certification numérique), anglais, AFGSU niveau 1 (Attestation de Formation aux Gestes des Soins d’Urgence) et en spécialité (obstétrique, maïeutique, néonatalogie, pédiatrie, gynécologie).

Les UE cliniques sont constituées de stages auprès des patients. En DFGSMa2, trois stages sont consacrés à l’acquisition des connaissances du monde hospitalier et aux gestes techniques des soins infirmiers. En DFGSMa3 les stages sont consacrés à l’acquisition de la maïeutique et sont effectués en maternité, en PMI auprès de sages-femmes libérales. Les stages s’effectuent dans tous les hôpitaux de la région parisienne.

Les aptitudes et l’acquisition des connaissances de la 2^ème année et 3^ème année sont validées par un contrôle continu, organisé sous forme de partiels, portant sur les Unités d’Enseignement (UE) théoriques et cliniques de chaque semestre.

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Le second cycle appelé DFASMa (Diplôme de Formation Approfondi en Sciences Maïeutiques) est composé de deux années.

A l’issu de ces deux années, il confère à l’étudiant un grade master de 120 ECTS.

En DFASMa 1 et 2, les enseignements sont organisés en unités d’enseignements. Les domaines enseignés permettent à l’étudiant d’approfondir les notions acquises au cours de la licence et d’aborder la pathologie. Les UE théoriques concernent les domaines suivants : obstétrique, maïeutique, diagnostic anténatal et médecine fœtale, néonatalogie-pédiatrie, gynécologie-santé génésique des femmes et assistance à la procréation, pharmacologie, santé publique, sciences humaines et sociales-droit, économie, management et langue étrangère, recherche, l’AFGSU niveau 2 (Attestation de Formation aux Gestes des Soins d’Urgence), et le C2i niveau2 métiers de la santé.

L’UE clinique est constituée de 8 stages dans les différents lieux d’exercice de la profession. Le dernier semestre de la formation en DFASMa2, est consacré à un stage dit « intégré » qui répond au projet professionnel de l’étudiant. Un temps de ce stage peut être effectué en province ou à l’étranger.

Les aptitudes et l’acquisition des connaissances de la 1^ère année et 2^ème année de Master sont validées par un contrôle continu, organisé sous forme de partiels, portant sur les Unités d’Enseignement (UE) théoriques et cliniques de chaque semestre.

L’obtention du Diplôme d’Etat de Sage-femme est soumis à la validation:

• de l’ensemble des semestres de formation
• du CSCT (Certificat de Synthèse Clinique et Thérapeutique) destiné à valider les compétences acquises au cours du cursus et composé d’une épreuve théorique, d’une épreuve clinique auprès du patient, d’un ECOS (Examen Clinique Objectif Structuré) d’un mémoire de recherche.

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La formation initiale des sages-femmes est une formation professionnalisant qui repose pour plus de la moitié du temps sur l’acquisition et le renforcement des compétences au cours de stages auprès de professionnels cliniciens. Cette formation clinique organisée selon une alternance cours/stage, est progressive au cours du cursus. Les étudiants effectuent leurs stages dans tous les types de maternités, auprès de sages-femmes libérales ainsi que dans les différentes structures de la périnatalité. Les écoles de l’Ile de France mutualisant les lieux de stages, les étudiants ont la possibilité de se former au sein de l’ensemble des maternités de la région parisienne.

Les étudiants sont encadrés par les professionnels des services et travaillent selon les horaires des services d’accueil : roulement de gardes, service de jour ou de nuit, week-end et jours fériés inclus. Les acquisitions sont évaluées par les professionnels encadrant et validées par l’équipe pédagogique.

Formation clinique en Licence 2

La formation clinique repose sur trois stages de 4 semaines :

• Premier stage : à l’issu de la formation pratique vers le mois de novembre
• Second stage : au cours du second semestre
• Troisième stage : mois de juin ou au mois de juillet

Les stages ont pour objectifs l’acquisition des soins infirmiers généraux et obstétricaux. Les stages se déroulent donc en médecine ou en chirurgie et en maternité dans les services de suites de couches et salle de naissance.

Les étudiants passent deux Examens Clinique Objectif Structuré (ECOS) épreuve clinique basé sur la simulation clinique pour valider les gestes techniques et compétences.

Formation clinique en Licence 3

La formation clinique repose sur deux stages de 9 semaines et un stage de 4 semaines. Les stages ont tous pour objectifs l’acquisition des compétences dans le domaine de la périnatalité sur le versant de la physiologie. Les étudiants évoluent dans les services de maternité en salle de naissances, en suites de couches, en consultation, en préparation à la naissance et auprès des sages-femmes libérales.

Les étudiants passent un ECOS et une clinique auprès d’une femme accouchée et de son nouveau-né.

Formation clinique en Master

L’accès au niveau Master confère aux étudiants le statut d’agent public. Ils sont rémunérés à hauteur de 260€ brut par mois en Master 1 et 320€ brut par mois en Master 2.

La formation clinique des trois premiers semestres du Master repose sur 8 stages de 9 semaines. Les stages ont pour objectifs le renforcement des compétences acquises au cours de la licence et l’apprentissage de la prise en charge des patientes et des nouveau-nés présentant des pathologies. Les étudiants poursuivent donc leur formation dans les stages de la licence et effectuent de nouveaux stages auprès des patientes hospitalisées pour grossesse à haut risque, dans les services d’échographie et en gynécologie dans les services d’orthogénie.

Les étudiants passent un ECOS et deux cliniques : une auprès d’une femme accouchée et de son nouveau-né et une auprès d’une patiente présentant une pathologie.

Le dernier semestre de la formation est consacré pour sa totalité à un stage appelé « stage intégré ». Ce stage est construit par l’étudiant en fonction des compétences qu’il souhaite renforcer en respectant une répartition homogène des différents secteurs d’activité. Un stage de 8 semaines maximum en province ou à l’étranger peut être réalisé au cours de ce semestre.

Pour valider les compétences cliniques acquises tout au long du cursus les étudiants passent le Certificat de Synthèse Clinique et Thérapeutique (CSCT) composé d’une épreuve écrite axée sur les connaissances théoriques indispensables, d’un ECOS et d’une épreuve clinique auprès d’une femme accouchée et de son nouveau-né.

Comme défini par l’arrêté du 12 juin 2018, relatif au service sanitaire pour les étudiants en santé, les étudiants sages-femmes effectuent le service sanitaire.

Décret n° 2018-472 du 12 juin 2018 relatif au service sanitaire des étudiants en santé

Parmi les quatre thèmes de travail recommandés (la nutrition, l’activité physique, les addictions et l’éducation à la sexualité), deux thèmes ont été retenus par l’équipe pédagogique de l’école de sages-femmes : la nutrition et l’éducation à la sexualité.

La formation est initiée en DFGSMa3 et mise en application en DFASMa1.

En DFGSMa3 :

Objectif : monter un projet d’action de prévention en santé publique visant à délivrer des informations à l’attention des populations en situation de vulnérabilité sur les thèmes suivants, avec élaboration d’un projet de prévention :

• Nutrition : diabète gestationnel et grossesse
• Sexualité, IST, contraception
• Santé génésique des femmes en situation de handicap

En DFASMa1 :

Objectif : animer une action de prévention encadrée par un professionnel de terrain en favorisant la pluridisciplinarité en finalisant le projet élaboré en DFGSF3.

Choix de stage en lien avec le projet :

Réseau périnatal parisien :

• Nutrition : diabète gestationnel et grossesse
• Santé génésique des femmes en situation de précarité

Centres d’orthogénie / planification familiale :

• Sexualité, IST, contraception

Public : collégiens, lycéens, femmes en situation de précarité

La simulation clinique est une technique d’apprentissage inscrite de longue date dans les programmes de formation initiale des sages-femmes. 

Angélique du Coudray, illustre sage-femme du XVIII^ème siècle, a conçu un mannequin d’accouchement  grandeur réel, comprenant la partie inférieure du corps d’une femme, un fœtus et un placenta. L’objectif de cet outil était de « rendre l’enseignement palpable » pour optimiser la formation à l’art des accouchements  pour les matrones des années 1770. Les différents auteurs qualifient cette démarche comme les prémices de la simulation clinique.

Aujourd’hui, les modalités de la formation clinique initiale des sages-femmes reposent en grande partie sur la simulation clinique. L’enseignement clinique débute dès la première année du cursus par l’acquisition des soins techniques du domaine de champ de compétence des sages-femmes. La période précédant le premier stage hospitalier, est consacrée à l’enseignement des principes d’hygiène hospitalière, et aux procédures de soins. Chaque apport théorique est renforcé par un temps de travail pratique (TP) ou de travail dirigé (TD). Chaque étudiant est mis en situation et s’entraine afin d’acquérir et d’affiner le savoir-faire nécessaire à la réalisation des gestes de soins techniques les plus couramment effectués par une  sage-femme. Le recours à la simulation clinique est omniprésent dans le cursus et concerne tous les domaines de compétences des sages-femmes. 

Simulation clinique basse fidélité

La simulation clinique, utilisant les mannequins basse-fidélité, est un outil de consolidation des connaissances théoriques et d’acquisition de la compétence technique. Dès le début de la formation en licence 2, les étudiants sont formés à tous les gestes techniques, à l’apprentissage des algorithmes et l’acquisition de savoir être par la mise en situation.

L’objectif est de répondre à l’impératif éthique « Jamais la première fois sur le patient » pour le respect du patient et du professionnel en formation. Tout au long du cursus, les étudiants acquièrent les gestes techniques :

• Des soins infirmiers tels que la prise de sang, l’injection de traitement, la perfusion, le sondage urinaire ou la réfection de pansement.
• Des soins obstétricaux tels que les accouchements eutociques et les manœuvres nécessaires
• Des soins gynécologiques tels que les frottis, les pose de dispositifs intra-utérin ou implants, la palpation mammaire
• Des soins pédiatriques tels que l’examen clinique du nouveau-né ou les gestes de réanimation néonatale

L’acquisition de la compétence technique est dépendante du réalisme du mannequin « basse-fidélité », mais également de l’immersion de l’étudiant dans un environnement hospitalier reconstitué le plus proche possible de la réalité. Les séances de TP se déroule dans un environnement proche de la réalité d’un service reconstitué au sein de l’école: mobilier, équipements et consommables d’actualité.

Simulation clinique haute-fidélité

La simulation clinique haute-fidélité permet l’acquisition de compétences non techniques telles que l’organisation et la communication. La qualité du soin est dépendante de la communication entre tous les protagonistes, de l’organisation au sein du service, de la compréhension et de l’acceptation des modalités de fonctionnement du système hospitalier. Le professionnel de santé doit être capable d’interagir avec tous les interlocuteurs : le patient et son entourage, les autres soignants.

Les étudiants sages-femmes sont formés par la simulation haute-fidélité :

• dès la licence 2 pour l’acquisition de la compétence transversale « communication »
• à partir du Master 1 pour deux unités d’enseignements fondamentales l’obstétrique et la pédiatrie.

Le parcours pédagogique suit le schéma suivant :

Pour la formation à la communication

La relation soignant soigné n’est pas inné et nécessite un apprentissage afin d’améliorer la prise en charge des patients. Apprendre à communiquer, observer les défauts d’une communication peut permettre d’éviter des situations conflictuelles voire des violences obstétricales. Utiliser la simulation haute-fidélité permet d’engager l’étudiant dans une relation de soins, afin de développer des capacités de communication et de raisonnement,  par la mise en place de simulation basée sur des patients standardisés.

Les apprenants sont mis en situation réelle dans une salle reproduisant une chambre d’hospitalisation, une salle de naissance  ou un cabinet de consultation. Lors du déroulement de la situation,  afin d’augmenter le réalisme et d’immerger les apprenants dans leur rôle, ils sont seuls dans la pièce avec un patient simulé, acteur formé au scénario. L’action est télétransmise dans une pièce adjacente. Les autres apprenants et les formateurs observent  dans la pièce adjacente, ce qui permettra   de débriefer dans un second temps.

Cet outil permet de mettre en place des jeux de rôle qui se rapprochent de la réalité. Les apprenants,  seuls dans la pièce avec l’acteur,  n’ont pas d’interférence et prennent la réelle dimension de la relation à l’autre.

Les situations travaillées actuellement sont la communication avec une patiente autour de l’alimentation du nouveau-né, la préparation à la naissance, les violences faites aux femmes.

Pour les unités d’enseignement d’obstétrique et de pédiatrie

La formation se décline sur les thèmes de l’urgence en obstétrique et la réanimation du nouveau-né, en deux étapes :

• Master 1 en fin d’année universitaire : formation d’une demi-journée par étudiant en intra-professionnel (les apprenants ne sont que des étudiants sages-femmes)
• Master 2 en début d’année universitaire avant le départ en stage intégré: formation d’une demi-journée par étudiant en interprofessionnel (les apprenants sont des étudiants sages-femmes, des internes en obstétrique, des internes en anesthésie, des internes en pédiatrie).

Les séances de simulation se déroulent dans le centre iLumens de l’Université Paris Cité. Les étudiants travaillent autour de mannequins dit de haute-fidélité car ils permettent de simuler une situation d’urgence au plus près de la réalité. Le mannequin téléguidé interagit avec les étudiants, peut saigner, convulser, perdre connaissance. Les étudiants travaillent en équipe pour développer les compétences d’organisation et de communication.

Pour l’unité d’enseignement d’obstétrique : l’apprentissage de l’échographie

Les étudiants peuvent accéder à la plateforme d’autoformation de la maternité Port-Royal qui comprend des simulateurs d’échographie.

En Licence 3 les étudiants sont formés en petits groupe à la manipulation des différents appareils. A partir du Master 1, tous les étudiants en stage à la maternité peuvent pratiquer en autonomie. Les logiciels permettent une autoformation, une autoévaluation et le suivi pédagogique des étudiants.

Champs des compétences spécifiques

Les sages-femmes possèdent une expertise médicale fondée sur l’utilisation judicieuse des connaissances biomédicales et leur évaluation, le raisonnement  clinique et les habiletés nécessaires à la démarche clinique en maïeutique.

Les différentes situations proposées en simulation clinique, au regard du référentiel métier et compétences des sages-femmes,  sont résumées dans le tableau suivant :