C’est l’une des expositions incontournables de l’été à Paris. Jusqu’au 2 janvier 2023, la Bourse de Commerce – Pinault Collection explore l’expérience plurielle et complexe du temps à travers les œuvres d’artistes tels que Larry Bell, Roni Horn, Felix Gonzalez-Torres, Wolgang Tillmans ou encore Philippe Parreno.

© Philippe Parreno – Vue de l’exposition « Une seconde d’éternité », Bourse de Commerce – Pinault Collection, Paris, 2022. Courtesy the artist, Pilar Corrias, London, Gladstone Gallery, New York/Brussels, and Esther Schipper, Berlin

Le temps d’une saison faisant cohabiter l’été et l’hiver, l’urgence de l’ici et maintenant et la quête d’un insaisissable infini, « Une seconde d’éternité » dessine un parcours inspiré par la question et l’expérience du temps, à travers un ensemble d’œuvres de la Collection Pinault.

Parmi les artistes de l’exposition, l’artiste plasticien Philippe Parreno poursuit sa collaboration avec les scientifiques Nicolas Desprat (MCF en Physique fondamentale, laboratoire LPENS, UMR 8023 ENS PSL CNRS Sorbonne U et Université Paris Cité) et Jean-Baptiste Boulé (directeur de l’unité Structure et Instabilité des Génomes, UMR 7196 MNHN-CNRS-INSERM) et présente une œuvre totale et sensorielle aux scénarios multiples et aléatoires.

Évoluant dans la Rotonde, sous la grande coupole en verre, l’installation de Philippe Parreno propose une narration temporelle guidée par la course du soleil et une population de levures cultivée dans un bioréacteur entièrement automatisé mis au point par Nicolas Desprat et Jean-Baptiste Boulé. Le bioréacteur permet d’imposer à la culture des changements d’environnements (température, perfusion d’air et de nutriments, chocs basiques) suivant exactement les mouvements des objets mobiles de l’installation (héliostats, haut-parleur, ventilateur). Ainsi la culture est spectatrice de l’installation jusqu’à ce que le soleil se dérobe à la coupole ou disparaisse derrière les nuages. L’installation passe alors d’une phase solaire à une phase organique, vivante : en absence de soleil, le bioréacteur rejoue la séquence solaire passée (enregistrée en continue) et renvoie en écho à l’installation les dynamiques physiologiques de la culture de Saccharomyces cerevisiae (respiration, potentiel RedOx, pH, nombre de cellules) afin de contrôler à son tour les éléments mobiles. Ainsi le bioréacteur représente un pont entre monde minéral, organique et digital vers lequel les danseuses, sous la houlette de Tino Sehgal, convergent avant d’être réincarnées en Annlee projetée sur l’écran au centre de l’esapce.

De manière symbolique, le regard du visiteur laisse place à celui du bioréacteur : la machine « regarde » l’exposition se faire à travers une suite indéterminée à l’avance de possibles, s’inscrivant ainsi dans la démarche de mise en question des formats figés et convenus des expositions qui hante l’œuvre de Philippe Parreno.

 

Une seconde d’éternité
Du 22 juin au 2 janvier 2023
Bourse de Commerce Pinault Collection
2 rue de Viarmes 75001 Paris
pinaultcollection.com