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A la croisée des neurosciences et de la psychologie, la cognition
Coordinateur : Claude Meunier
Cycle de 12 heures, 6 séances de 2 heures
Mardi 15h-17h
A partir du mardi 17 janvier 2023
Institut de Psychologie, Boulogne
Ce cours est proposé sous forme hybride, en présentiel et à distance (via Zoom).
Attention, changement de date et de lieu d’enseignement !
Ce cycle fait de la formule abonnement
Un cycle de 12 heures de cours proposé par l’Institut Neurosciences et Cognition
La cognition est définie dans Wikipedia comme l’ensemble des processus mentaux qui se rapportent à la fonction de connaissance et mettent en jeu la mémoire, le langage, le raisonnement, l’apprentissage, l’intelligence, la résolution de problèmes, la prise de décision, la perception ou l’attention. L’étude de ces processus, faite traditionnellement dans le cadre la philosophie, la psychologie et la neurophysiologie, a donné naissance à partir des années 1950 à un nouveau champ scientifique à leur interface, les sciences cognitives. Les six intervenants de ce cycle de cours, tous enseignants-chercheurs ou chercheurs à l’Institut Neurosciences et Cognition, aborderont de multiples aspects de la cognition humaine, de la perception à l’intuition, en passant par l’apprentissage et la mémoire.
COORDINATEUR
Claude Meunier, Directeur de Recherche CNRS, est le Directeur de l’Institut Neurosciences et Cognition. Il applique ses compétences en Physique théorique aux Neurosciences.
1. Soigner et optimiser la mémoire, grâce à la réalité virtuelle - Pascale Piolino
La validité « écologique » des outils expérimentaux ou cliniques est devenue au fil des années un enjeu important en sciences cognitives et en neuropsychologie. La mémoire des nouvelles expériences vécues est l’une des mémoires particulièrement sensibles aux troubles neuropsychologiques et son atteinte réduit considérablement l’autonomie dans la vie quotidienne et réduit le sentiment d’identité. Ce cours sera consacré à la présentation d’un champ de recherche en plein essor en neuropsychologie utilisant les nouvelles technologies en réalité virtuelle pour une évaluation plus sensible et écologique de la mémoire expérientielle. Après une brève définition de ce système mnésique et des propriétés de la réalité virtuelle, seront présentées de nouveaux outils d’évaluation et de rééducation en réalité virtuelle ainsi que des applications innovantes dans le vieillissement normal et pathologique.
Professeure de Psychologie Cognitive spécialisée dans l’étude de la mémoire humaine et ses dysfonctionnements. Pascale Piolino est membre senior honoraire de l’Institut Universitaire de France. Directrice du laboratoire Mémoire Cerveau et Cognition, de la plateforme de Réalité Virtuelle RV-PSY, et directrice adjointe de l’Institut de Psychologie d’Université Paris Cité et de l’Institut Neurosciences et Cognition.(PU UPC, LMC2)
2. Voir, le monde comme mémoire externe - Kevin O’Regan
L’œil est un capteur défectueux. Il y a une grande tache aveugle au sein de chaque rétine, l’image du monde est à l’envers, l’acuité et la vision des couleurs décroissent fortement en périphérie, l’œil bouge tout le temps. Comment voit-on le monde à l’endroit, riche en détails, stable et sans faille malgré ces défauts? On pourrait chercher dans le cerveau des mécanismes qui corrigent les défauts, mais il y a une alternative. Peut-être que « voir » ne consiste pas dans le fait de créer une représentation parfaite du monde dans le cerveau. Peut-être que « voir » est une activité exploratoire où le monde visuel sert comme une sorte de mémoire externe, toujours prête à être interrogée par un mouvement de l’œil ou l’attention. J’explorerai les conséquences de cette hypothèse, qui conduit à prédire les phénomènes de cécité aux changements, de cécité inattentionnelle, et qui suggère une nouvelle manière de comprendre la qualité ressentie des expériences sensorielles et ce que les philosophes appellent le problème des « qualia ».
J. Kevin O’Regan est Directeur de recherche CNRS émérite, ancien directeur du Laboratoire Psychologie de la Perception à l’Université Paris Descartes. http://nivea.psycho.univ-paris5.fr/ (DR CNRS émérite, INCC, UMR 8002 CNRS)
3. Biais cognitifs et pensée intuitive - Wim de Neys
Lorsque nous raisonnons, nous nous basons très souvent sur nos connaissances et nos croyances. Bien que très utiles pour résoudre certains problèmes, ces croyances biaisent également notre jugement. C’est par exemple malheureusement le cas lorsque des stéréotypes associés aux communautés africaines ou musulmanes viennent influencer négativement la décision d’un responsable du recrutement dans une entreprise. De la même façon, beaucoup de personnes pensent que prendre l’avion est plus risqué que de circuler en voiture, juste parce qu’elles pensent aux conséquences spectaculaires des crashs aériens ou aux attaques terroristes. Mes travaux de recherches visent à mieux comprendre comment de tels stéréotypes et intuitions affectent le raisonnement et pourquoi nous arrivons parfois à nous en affranchir. Ces travaux s’inscrivent dans un cadre plus général, relatif aux théories du Double Système et incluant l’exploration des capacités de mémoire de travail, de gestion du conflit cognitif et d’inhibition. Dans ce cours, je donnerai un aperçu général de cette ligne de recherche.
Après un doctorat à l’Université de Louvain et des post-doctorats à York University (Toronto) et à l’Université de Californie (Santa Barbara), Wim De Neys est recruté par le CNRS en 2009 au laboratoire CLLE à Toulouse. Il rejoint en 2012 au LaPsyDÉ. Ses travaux s’inscrivent dans le champ de la psychologie du raisonnement. En combinant psychologie expérimentale, imagerie cérébrale et physiologie, il montre que les individus sont pleinement conscients du caractère biaisé de leur jugement lorsqu’ils se laissent guider par leur intuition. Ces travaux apportent des perspectives originales aux recherches sur la mémoire de travail, les conflits cognitifs et les processus de pensée.(DR CNRS, LaPsyDé, UMR 8240 CNRS)
4. Comment le groupe social modifie-t’il notre perception de l’environnement ? - Karima Mersad
Des investigations menées de longue date en psychologie sociale ont démontré la puissante influence et le pouvoir suggestif du groupe sur l’individu. Depuis la rapidité de diffusion des idées religieuses étudiée par Bekhterev dès les années 1920, de nombreux travaux ont montré que l’influence du groupe altère le jugement de l’individu qui tend à aligner son opinion et son comportement sur ceux de la majorité. Des expériences en neuro-imagerie ont permis de révéler que lorsque l’opinion d’un individu s’écarte de celle du groupe, un signal d’erreur apparait dans des régions cérébrales spécifiques. Des études plus récentes cherchent à déterminer si l’influence du groupe s’exerce sur le jugement et la décision d’une personne ou si l’avis voire la simple présence du groupe peut altérer la perception elle-même.
Après avoir introduit les concepts et outils de la cognition sociale à travers plusieurs exemples d’études en psychologie expérimentale et en neurosciences cognitives, nous aborderons les principales questions de la cognition sociale explorées dans la recherche contemporaine. Nous discuterons, en particulier, la question de l’effet qu’exerce le groupe sur la manière dont l’individu perçoit le monde.
Karima Mersad est maître de conférences en Psychologie cognitive à Université Paris Cité. Ses thèmes de recherche portent sur la perception, le langage et la cognition sociale. (MCU U-Paris, VAC, EA 7326)
5. Relation entre l’apprentissage du langage avec l’apprentissage de la lecture et la réussite scolaire : que nous apprennent les neurosciences ? - Alex de Carvalho
Le langage est une capacité indispensable pour la réussite des enfants au sein de l’école, car comprendre les enseignants et les camarades, suivre les consignes, écouter et raconter des histoires, participer aux conversations, apprendre à lire et même à interpréter les calculs mathématiques sont des compétences qui toutes reposent sur les capacités langagières. Cependant, tous les enfants ne sont pas suffisamment exposés/stimulés au langage, au cours des premières années de vie. Cette situation, par conséquent, peut impacter considérablement le développent linguistique de l’enfant et sa réussite scolaire. Comment pouvons-nous intervenir pour favoriser l’apprentissage du langage et par conséquent, celui de la lecture ?
Au cours de mon intervention, je présenterai les résultats des recherches scientifiques qui mettent en évidence les mécanismes que les enfants utilisent pour apprendre le langage. Je proposerai également certaines pistes sur comment on pourrait intégrer les résultats provenant de ces recherches dans des solutions éducatives qui peuvent aider les enfants à apprendre à parler et à lire et, par conséquent, à réussir dans le système scolaire.
Alex de Carvalho est enseignant Chercheur en Psychologie du Développement à l’Institut de Psychologie d’Université Paris Cité et il développe ses recherches au sein du Laboratoire de Psychologie du Développement et de l’Éducation de l’Enfant (CNRS, Sorbonne).
6. Comment apprenons-nous à parler ? Laurianne Cabrera
« Apprendre une langue étrangère est impossible à l’âge adulte », « après 7 ans on ne peut plus être bilingue » ; d’où viennent ces idées selon lesquelles apprendre une seconde langue est compliqué pour notre cerveau et que, passé un certain âge, cela serait même impossible ? Les recherches en psycholinguistique sur le développement du langage chez le tout-petit et l’enfant nous ont permis de mieux comprendre les mécanismes qui nous permettent de percevoir les sons de la parole et de les organiser en unités linguistiques signifiantes. Apprendre une langue implique de comprendre quelles sont les variations acoustiques qui ont du sens. De nombreuses techniques ont été développées pour comprendre l’acquisition du langage chez les nourrissons, nous éclairant ainsi sur nos propres capacités d’adultes à percevoir les sons d’une langue étrangère.
Laurianne Cabrera Chargée de Recherche au CNRS, étudie les relations entre audition et perception de la parole et l’acquisition du langage au Centre de Neurosciences intégratives et Cognition d’Université Paris Cité. (CR CNRS, INCC, UMR 8002 CNRS),
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Coordinateur : Claude Meunier
Cycle de 24 heures, 12 séances de 2 heures
Lundi 15h-17h
A partir du lundi 9 janvier 2023
Campus Saint-Germain-des-Prés
Ce cours est proposé sous forme hybride, en présentiel et à distance (via Zoom).