Le GRIP publie les nouveaux lauréats de l’appel à projet 2023.
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Voici les nouveaux et nouvelles porteur.e.s des projet GRIP pour cette année !
Pratiques de publication académique et normes d'évaluation : asymétries dans la circulation des connaissances liées à l'Open Access et aux APC dans les pays non hégémoniques
Ce projet de recherche est la deuxième étape de l’enquête internationale « Science ouverte, accès et circulation des connaissances en Amérique latine et en Afrique » développée au cours de l’année 2023 et destinée aux chercheurs du Brésil, du Mexique, de l’Argentine, de l’Afrique du Sud et du Sénégal. L’enquête et les études comparatives en cours analysent le modèle d’accès ouvert d’APC et ses conséquences pour les pays non hégémoniques. Sur la base des résultats de l’enquête, cette deuxième phase du projet mènera des études qualitatives complémentaires avec des entretiens avec des chercheurs et des rédacteurs en chef de revues. Elle analysera les perceptions et la valeur accordée aux revues « classiques » par les chercheurs des pays concernés, le poids des revues prédatrices et les circuits d’édition alternatifs sur les deux continents. Il se concentrera sur les politiques d’évaluation de la recherche afin d’élaborer des recommandations visant à favoriser une communication ouverte non commerciale.
Porteurs: Fernanda Beigel et Rigas Arvanitis
Institutions partenaires: CEPED et CONICET
Montant alloué: 15 000 eur
Colloque international pour l'Engagement sociétal des organisations et Durabilité en Afrique : Catalyseurs de Résilience Face aux Crises Multiples ?
La demande sociale d’une prise en compte des impacts sociaux, environnementaux et économiques des activités des organisations à l’échelle internationale est de plus en plus forte et ne se limite plus aux pays du Nord. L’organisation d’un colloque international sur l’engagement sociétal des organisations et sur la durabilité en Afrique vise à mettre en lumière et comparer les différents modèles d’engagement sociétal en Afrique et d’analyser dans une perspective comparative la contribution de ces modèles aux défis des crises multiples auxquelles le continent est confronté. Cela stimulera la réflexion sur la manière dont les enjeux de responsabilité et de durabilité sont pris en compte dans les échanges mondiaux, dans la mobilité des acteurs et la diffusion des normes, tout en tenant compte des réalités africaines spécifiques. Cette articulation contribue à une compréhension plus complète de ces enjeux dans un monde de plus en plus interconnecté et où les normes d’engagement sociétal des organisations circulent rapidement d’un pays à l’autre.
Porteuse: Amel Ben Rouhma
Institutions partenaires: LADYSS, CESSMA, CEDAG et CEPED
Montant alloué: 6 500 eur
L'avenir des hôpitaux. Réflexion sur les scénarios du Sud
Comment aborder l’hôpital du futur à partir du Sud et d’une perspective de sciences sociales et humaines centrée sur l’être humain, l’humanité et la dignité humaine ? Les sociétés et les êtres humains ont-ils besoin de construire plus d’hôpitaux ? Avec le travail de qui, l’argent de qui, pour le bénéfice de qui ? Et à quelles fins ? Pour isoler et traiter les syndromes respiratoires ? Pour surveiller et contenir les virus (ré)émergents ? Pour soigner les victimes de tremblements de terre ou d’attentats terroristes – alors que les hôpitaux sont devenus des cibles de choix pour les bombardements ? Ou pour faire face à l’ampleur des maladies chroniques et des cancers liés aux changements démographiques (vieillissement), aux expositions toxiques et aux habitudes alimentaires ? L’impression que les priorités médicales ou de santé publique dictent les scénarios peut être trompeuse : la géopolitique et le capitalisme mondial les façonnent de bien d’autres manières. Nous voulons donc poser la question suivante : est-il possible de remettre en question et de repenser les scénarios proposés par le capitalisme mondial ?
Ce projet souhaite favoriser une discussion épistémique et proposer des expérimentations méthodologiques pour l’étude du futur des hôpitaux ou de l’hôpital du futur, à partir du Sud, plus particulièrement de l’Afrique du Sud, du continent africain et du Brésil. Au cœur de notre travail et de notre réflexion se trouve la volonté de s’engager dans une relation de collaboration à long terme qui peut réfléchir profondément à l’éthique et à la politique des partenariats scientifiques Nord-Sud (Gebremariam et al. 2023).
Porteuse: Fanny Chabrol et Divine Fuh
Institutions partenaires: CEPED et HUMA
Montant alloué: 15 000 eur
Transformations sociotechniques, dégradation de l'environnement et asymétries croissantes : l'Amérique latine dans la transition écologique
Le projet consiste à étudier comment – en Amérique Latine – les institutions se positionnent face à la question écologique à travers l’innovation, ainsi que les réactions des mouvements sociaux à ces politiques officielles. En effet, si les nouvelles technologies facilitent les transformations nécessaires à la transition écologique, une logique de croissance continue inchangée conduit à la reproduction de l’exploitation de ressources non durables. Le fonctionnement des institutions est essentiel car les transformations technologiques interagissent avec les décisions politiques. Or, les capacités de nombreux pays d’Amérique latine en matière de science, de technologie et d’innovation sont limitées et leurs orientations oscillent entre politiques environnementales et énergétiques durables et la poursuite d’activités extractivistes. Face à cela surgissent des mobilisations sociales qui refusent de sacrifier l’environnement à un développement économique excluant, parvenant parfois à influer sur l’adoption de politiques publiques socio-environnementales par certains États.
Porteurs: Jean-Baptiste Meyer et Alexis Mercado
Institutions partenaires: CEPED et Universités de Venezuela, Honduras, Brasil, Argentina, Colombia
Montant alloué: 15 000 eur
Reshaping Business in an Uncertain World 2
Le projet « Reshaping Business in an Uncertain World 2 » vise à analyser la réorganisation des réseaux d’entreprises et l’adaptation des activités économiques dans un contexte mondial d’incertitudes et de crises. La réflexion participe au débat sur l’avenir du monde socio-économique, la mutation des territoires et l’évolution des cadres juridiques et s’inscrit dans les questionnements de l’axe « Circulations » du GRIP. Il s’articule autour de quatre axes de recherche interdisciplinaires (droit, économie, géographie, gestion) et s’appuie sur trois laboratoires d’UPCité qui constituent la base de l’équipe ainsi que sur un réseau de 9 universités étrangères.
Le projet Rebus 2 doit permettre l’approfondissement des recherches engagées en entreprenant deux terrains supplémentaires, en Indonésie et en France. Il s’agit aussi d’assurer la restitution et la publication des travaux produits par les équipes mobilisées, de soutenir les recherches en cours de six doctorants et de finaliser le montage d’un projet ANR.
Porteurs: Gautier Bourdeaux et Pepita Ould-Ahmed
Institutions partenaires: CEDAG, CESSMA et LADYSS (UPCité) ainsi que 9 universités étrangères en Allemagne, Bulgarie, Grèce, Inde, Indonésie, Malaisie, Maroc, Tunisie.
Montant alloué: 15 000 eur
Financiarisation par les marges et par le bas
Le projet repose sur la consolidation d’un réseau interdisciplinaire et international de chercheur.es engagés dans des analyses socioéconomiques et ethnographiques multiscalaires de la financiarisation. Par la comparaison de données de longue durée (déjà collectées) sur de multiples terrains, notre objectif est de construire une grille d’analyse commune pour rendre compte de la diversité des formes et des degrés de financiarisation. En mobilisant des outils de l’économie politique et institutionnaliste, de l’anthropologie économique et de certaines théories féministes, en combinant une approche matérielle et intime de la finance, en valorisant des outils conceptuels élaborés par nos collègues des Suds, ce projet entend jeter un regard neuf sur la diversité et la complexité de la financiarisation et ses conséquences en termes d’inégalités. L’objectif de cette grille est de remonter les chaînes financières depuis les milieux populaires jusqu’aux centres financiers pour mieux comprendre la fabrique des processus d’accumulation financière, leur diversité et leurs conséquences dans l’accroissement et le renouvellement d’inégalités multiples. Pour mener cette recherche, nous organiserons des séminaires mensuels, un atelier de travail et un colloque international.
Porteurs: Isabelle Guerin et Timothée Narring
Institutions partenaires: CESSMA et Maroc, Inde et Brésil
Montant alloué: 15 000 eur (projet de recherche) et 5000 eur (colloque international)
Lorsque les circulations cessent : Découvrir les complexités des systèmes pharmaceutiques mondiaux pharmaceutiques mondiaux à travers la perspective du nexus des pharmaciens
L’objectif de ce projet qualitatif vise à établir un lien entre les défis mondiaux et les individus, en découvrant les défis réels de ceux qui s’efforcent de mettre en place un système de santé en l’absence de systèmes pharmaceutiques fiables. Le projet propose de créer une série de podcasts qui interviewent les personnes qui opèrent à l’interface entre les secteurs de la santé et de la pharmacie, interdépendants entre eux : les pharmaciens.Chaque pharmacien explorera un cas spécifique dans lequel un produit médical critique a cessé de circuler. Ils présenteront leur compréhension des questions « mondialisées » à l’origine du problème et décriront l’impact que cela a eu sur leur pratique personnelle. Les enquêteurs analyseront chaque entretien afin d’identifier et d’articuler les défis pratiques et éthiques qui se posent lorsque des produits médicaux cessent de circuler et offriront un aperçu de la façon dont ils sont liés au contexte sociopolitique et de santé mondiale plus large dans lequel ils se produisent.
Porteuses: Kate Enright et Ariadna Nebot Giralt
Institutions partenaires: CEPED et Humanitarian Health Ethics research group (Canadà)
Montant alloué: 9800 eur
Dynamiques religieuses en Afrique - DYNRELAF
Ce projet étudie la circulation des modèles religieux en Afrique en confrontant les résultats d’analyses quantitatives et qualitatives tout à la fois. Dans une perspective comparatiste, l’objectif n’est donc pas seulement de s’intéresser aux chrétiens ou aux musulmans, mais aussi à des communautés de croyances hybrides et difficilement définissables au regard des récits dominants sur les appartenances confessionnelles à une échelle globale. La recherche s’appuiera sur une grande variété de cas d’étude, en l’occurrence dans des pays francophones, anglophones, lusophones, arabophones et plurilingues : Niger, Bénin, Togo, Mali, Madagascar, Afrique du Sud, Mozambique, Tanzanie, Soudan du Sud, Ethiopie, Égypte, Maroc, Congo et RDC.
Porteurs: Roman Loimeier et Marc-Antoine Pérouse de Montclos
Institutions partenaires: CEPED et Université de Göttingen, Allemagne
Montant alloué: 15000 eur
DIGITALECO
L’avancée des processus de numérisation facilite la diversification des modes d’institutionnalisation des relations capital-travail, favorisant des relations de travail divergeant du travail salarié. La littérature montre qu’au Nord comme au Sud, la « technification » des différentes formes de capitalisme, loin d’être un simple équivalent du remplacement du travail humain ou une réponse technique à des asymétries variées, devient un moyen qui transforme les relations salariales en liens de production essentiels. Au-delà des éléments de langage institutionnel qui promeuvent l’économie numérique comme la nouvelle transformation mondiale inévitable, la diversification des relations capital-travail conduit à de nouvelles insécurités sociales pour les travailleurs. Répondant à la nécessité d’avancer avec une perspective intersectionnelle sur la question et basé sur une stratégie empirique mixte, le projet DIGITALECO offre une perspective comparative entre l’Argentine et la France afin de caractériser l’évolution récente des marchés du travail locaux et leur segmentation pour les travailleurs dans l’E.D. Enfin, le projet évalue la portée des politiques publiques mises en œuvre pour faciliter l’accès aux biens, services et connaissances nécessaires à l’insertion professionnelle liée aux technologies numériques, dans les deux pays.
Porteurs: Thibaud Deguilhem et Romina Cutuli
Institutions partenaires: LADYSS et Universidad Nacional Mar del Plata, Argentina
Montant alloué: 13 500 eur
Constructions nationales et anthropologie à partir de Cuba et d'Haïti
Ce projet questionne, de manière comparée, l’implication des savoirs et leurs circulations – particulièrement l’anthropologie – sur les constructions nationales à Cuba et en Haïti. Il réunit des chercheur.es françaises (URMIS -Université Paris Cité, IRD, CNRS, Université Côte d’Azur), cubain.es (ICIC, ICAN) et haïtien.es (LADIREP, UEH).
Il se concentre en particulier sur les années 1940-1970, période cruciale, marquée par une redéfinition des identités et des altérités, dans un contexte mondial caractérisé par la Guerre froide et la décolonisation. En empruntant des voies qui les distinguent durablement, Haïti et Cuba y jouent un rôle singulier – méconnu –, dans l’émergence de réseaux caribéens, panaméricains et internationaux à la fois scientifiques, politiques, littéraires et artistiques.
Dans les deux contextes, il s’agit d’articuler la réflexion épistémologique à une interrogation sur les processus de hiérarchisation des objets de recherche et d’enseignement. Nous investirons plus particulièrement deux « impensés » des anthropologies cubaine et haïtienne : la question des migrations (internes, externes), brouillant les frontières politiques et symboliques de la nation, et celles des dynamiques de racialisation et de discriminations (fondées sur le phénotype, le genre ou l’appartenance socio-économique), qui réactivent la fabrication « d’altérités endogène s ». Ce projet, en renseignant des histoires nationales inscrites dans un cadre caribéen, méso-américain et transatlantique, entend ajouter de nouveaux chapitres à une réflexion épistémologique globale sur la discipline.
Porteuses: Kali Argyriadis et Maud Laëthier
Institutions partenaires: URMIS, Haiti et Cuba
Montant alloué: 15 000 eur
Les effets de la participation chinoise dans la normalisation technique internationale: consolidation ou affaiblissement du consensus?
Le projet porte sur l’action de la République Populaire de Chine (RPC) dans la normalisation technique internationale. La normalisation technique garantit l’interopérabilité des produits industriels et des services et promeut l’intégration des chaînes de production mondialisées. La participation chinoise aux forums multilatéraux de normalisation technique s’est accrue de manière exponentielle depuis 2008. L’approche chinoise de la normalisation technique contraste avec celle des experts privés, américains, européens, japonais et coréens qui en ont été les grands acteurs historiquement, en ce sens qu’elle est dirigée par l’État. Le projet se demande comment les cadres de l’État chinois responsables de la politique de normalisation technique négocient avec les experts étrangers dans des forums tels que l’Organisation internationale de normalisation (ISO), la Commission électrotechnique internationale (IEC) ou l’Union internationale des télécommunications (UIT).
Porteuses: Juliette Genevaz et Sarah Eaton
Institutions partenaires: IFRAE et INALCO et Humboldt – Berlin (Allemagne)
Montant alloué : 10 000 eur
ReconfigUrb: La coalescence de nouveaux espaces urbains transnationaux grâce à l'électronique et aux voitures reconfigurées
Nos explorations préliminaires des voitures d’occasion et des appareils électroniques remis à neuf dans divers sites « hors carte » en Inde et à Dubaï ouvrent de nouvelles bases conceptuelles et empiriques pour la réflexion sur la « mondialisation par le bas » qui met à juste titre l’accent sur les activités transnationales, principalement celles des petits commerçants, et sur les explorations nuancées de la complexité de la socialité, des fractures et des crises.
Ici, les flux de capitaux particularisés par le clan et la parenté posent de nouvelles configurations de commerce et d’affaires. Ce cadrage et cette exploration permettent d’accorder une attention nuancée aux logiques intégrées de l’économie. Deux aspects interconnectés demeurent. La complexité des socialités à travers l’ethnicité, et deuxièmement son lien avec l’urbanité du site et l’importance du lieu. Il est important de noter que ces socialités créés sont au cœur de ces artefacts créés à l’échelle transnationale, tout en ouvrant de nouvelles voies pour penser l’urbain post-colonial : Pour nous, la spatialité du lieu reste liée à la reconstruction des artefacts qui, à leur tour, reconstruisent le lieu.
Porteurs: Gayatri Rathore et Solomon Benjamin
Institutions partenaires: Paris 1 Panthéon-Sorbonne et Humanities & Social Sciences, IIT Madras (India)
Montant alloué:15 000 eur
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