Ce projet d’un colloque international et d’un ouvrage de référence part de l’idée selon laquelle le cosmopolitisme est une production culturelle située, enfantée par les Lumières européennes, coupable de par sa filiation, de perpétuer des injustices épistémiques et de trahir son aspiration ultime qui est celle de l’inclusion. Il convient de se demander le cosmopolitisme peut survivre à la critique de son inféodation à l’universel hégémonique occidental. Or l’approche cosmopolite s’ancre dans des perspectives aussi bien normatives que factuelles, qui toutes s’inscrivent dans la dialectique d’Ego et Autrui, de l’universel et du particulier. C’est à partir d’une abondante matière scientifique qu’il est possible de postuler que, bien qu’originairement de matrice occidentale, le cosmopolitisme, loin de ne réduire les autres qu’à des subalternes rend possible une compréhension d’un monde pluriel et commun. De l’horizon universel de l’Humanité pris dans ses formes de vie et revendications différentes découle ce nous appelons un « everybody’s cosmopolitanism » (en référence au livre de Gertrud Stein, « Everybody’s autobiography »): des formes de cosmopolitisme qui dessinent la possibilité d’un monde inclusif et juste, précisément par la rencontre avec les autres et en se soumettant à l’épreuve des autres, c’est-à-dire, en recevant leur critique.