Ce projet interroge la circulation des produits, objets et substance vers, au et depuis le Liban. Il intègre 6 enquêtes portant sur respectivement les objets du refuge, les médicaments anxiolytiques, les produits ethniques, les bijoux arméniens, le maté druze et, enfin, le verre et les matériaux de (re)construction. L’hétérogénéité des matières étudiées permet d’aborder des situations diversifiées de relations aux choses (cultures matérielles) et aux hommes (relations sociales). En lien avec les migrations des hommes, ces circulations génèrent en effet des interactions et ouvrent des espaces de négociation et d’échange au sein et entre les groupes, dans le contexte de mobilité généralisée que connaît le Liban : mobilité qui concerne tout autant les réfugiés et les migrants étrangers que les migrations et déplacements des libanais eux-mêmes.
Chaque chantier cherche à retracer la biographie sociale d’une chose, d’en observer l’insertion au Liban et de comprendre comment elle médiatise des relations entre des personnes et des groupes. Ces éléments connectent le Liban à des espaces internationaux par l’intermédiaire de filières d’importation et de relations entre groupes au Liban et ailleurs par le jeu des diasporas (Arménie, Canada, France, Bangladesh, Palestine, Syrie, etc.). Leurs déploiements sur le sol national, entrainent des reconfigurations des rapports d’altérité et renforcent la diversité ethnique dans la ville et sa dimension cosmopolite.