Le travail dans tous ses états : approche historique et approche sociologique

Dans plusieurs pays, et notamment en France, l’organisation du travail, sa place dans la vie de chacun font aujourd’hui l’objet de débats au sein des partis et mouvements politiques, des syndicats et organisations professionnelles, des citoyens et de l’opinion publique, mais aussi des chercheurs relevant de plusieurs disciplines. Débats souvent passionnés, soit pour vanter la valeur du travail soit pour le critiquer, soit pour souhaiter sa transformation, soit pour défendre sa disparition. Les pensées, les représentations et les pratiques associées au mot « travail » sont très variables selon l’époque. Pour répondre à ce constat, un détour par l’histoire est indispensable mais aussi par la sociologie « depuis le temps où « le mot “travail” n’existait pas, jusqu’au capitalisme néolibéral d’aujourd’hui. » (cf. Déplier les significations du travail. M Dujarrier revue esprit 2023). Il s’agit de montrer la polysémie du terme, ainsi que les réalités et les représentations qu’il agrège au cours du temps (de la tradition théologique biblique à aujourd’hui).

Le choix d’une approche pour apporter quelques éléments de réponses aux alternatives : le travail : malédiction ou libération, fierté du travail ou « bullshits jobs », émancipation ou aliénation, souffrance ou bonheur au travail, travailler est-ce avoir un emploi ou une qualification personnelle, utilité ou inutilité du travail, fin du travail ou travail sans fin, parler de la valeur travail a-t-il encore sa pertinence ?

Alain SUPIOT : Le travail n’est pas une marchandise. Leçon de clôture prononcée par l’auteur le 22mai 2019. Éditions Collège de France.

Dominique Bertinotti est agrégée d’histoire, ex maître de conférences d’histoire contemporaine à l’université Paris Cité et ex-conseillère d’État.