La soirée Campus Louvre est une initiative originale et pédagogique qui invite nos étudiants à sortir du cadre strictement académique pour explorer des connexions inédites entre leur futur métier de chirurgien-dentiste et l’histoire de l’art.
🎨 Durant cette soirée, les étudiants se transforment en guides d’un soir, troquant leur blouse médicale pour des habits de conférenciers. Ils présentent une œuvre d’art exposée au Musée du Louvre, en établissant des ponts entre cette œuvre et leur discipline.
Ces liens peuvent aborder des thématiques variées telles que l’évolution des représentations du sourire, des matériaux utilisés en dentisterie à travers les âges, ou encore des aspects socioculturels liés à la santé bucco-dentaire.
Cette expérience enrichissante leur permet de :
👉 Développer leurs compétences en communication et vulgarisation scientifique.
👉 Affiner leur capacité à captiver et interagir avec un public.
👉 Découvrir des perspectives interdisciplinaires qui élargissent leur vision de leur futur métier.
Plus qu’un simple exercice, cette soirée met en lumière la richesse des liens entre la science et les arts tout en valorisant les talents et la créativité de nos étudiants.
Nous avons interviewé Sophie Torresi, comédienne, qui accompagne notre enseignante Marjolaine Gosset, porteuse de ce projet pour l’UFR, pour la deuxième année consécutive.
Pouvez-vous vous présenter et nous parler de votre parcours ?
Je suis comédienne, et j’interviens depuis quelques années auprès des étudiant.e.s et des professionnel.le.s de santé avec une petite forme théâtrale basée sur mon expérience de mère d’un enfant malade. Ce spectacle, qui raconte entre autres un désaccord avec une équipe médicale, permet d’aborder les questions de communication, de décision, de consentement…
Cela m’a amenée à m’intéresser à la manière dont les étudiant.e.s en santé sont formés à la relation au patient. Je me suis ensuite formée à la simulation puis à la médecine narrative. Ce qui me permet d’intervenir aujourd’hui dans différents contextes de pédagogie en santé.
Quelles techniques ou méthodes utilisez-vous pour aider les étudiants à développer leur aisance orale et leur présence « sur scène » ?
Avec ce projet Campus Louvre, il s’agit pour les étudiantes et étudiants d’établir avec les visiteurs du musée une relation propice à un moment de partage autour d’une œuvre, en lien avec leur futur métier de dentiste, en engageant leur personnalité et leur sensibilité.
Il est donc moins question de travailler une aisance ou une posture, que de chercher une forme d’authenticité, et de prendre le risque de la rencontre.
Dans un premier temps, nous préparons ces médiations par des temps de partage autour des œuvres, d’écriture réflexive, et de lectures.
Nous travaillerons ensuite sur la relation, en s’attachant à l’attention. La ‘présence’ étant, comme le mot l’indique, la capacité à être le plus possible au présent, attentif à ce que l’on éprouve, à ce que l’on dit, et à l’écoute de ce que le spectateur nous renvoie ou nous signifie.
Alors bien sûr, il y a des outils pour travailler son aisance à l’oral, et nous veillerons au regard, à l’adresse, à la respiration, à la voix, mais pas tant comme un orateur que comme des appuis pour établir une relation et s’y adapter.
Y a-t-il un aspect particulier de la soirée (par exemple, la présentation, l’interaction avec le public, ou la mise en scène) sur lequel vous insistez particulièrement avec eux ?
Je les inviterai avant tout à profiter de cette soirée particulière, c’est-à-dire à vivre pleinement l’expérience en faisant confiance à ce qu’ils et elles auront travaillé en amont, que ce soit sur plan du contenu ou sur leur expression orale.
Au cours de la soirée, ces médiatrices et médiateurs d’un soir seront amenés à répéter leur récit à de nombreuses reprises. Pour autant, et les comédiens qui jouent parfois des centaines de fois la même pièce le savent bien, il ne s’agit pas tant de répéter que de réengager avec chaque visiteur un échange sincère, en s’adaptant à leur disponibilité, à leur âge, à leur nombre, en prenant le risque d’être interrompu peut-être, ou de s’engager dans des discussions imprévues. C’est comme une danse. On connaît la musique et les pas, mais on ne sait pas avec qui on va danser.
Selon vous en quoi ce type d’accompagnement peut être bénéfique non seulement pour la soirée, mais également pour la future carrière de chirurgien-dentiste des étudiants ?
Les projets qui associent les disciplines académiques et artistiques sont en général bénéfiques pour tout le monde, en cela qu’ils permettent aux participants d’engager à la fois leurs connaissances, leurs capacités réflexives, et leur sensibilité, et c’est bien de cela dont il s’agit aussi dans la relation de soin.
Ce projet avec le Louvre est avant tout une belle occasion pour les étudiants d’accéder aux œuvres, de se les approprier, et de les partager à leur manière, sans séparer leur regard de futur dentiste de leur personnalité, de leur sensibilité et de leur fantaisie.