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Musique « folk » et contestation sociale – une comparaison Europe-Etats-Unis

Anthropologie, Musique, Sciences humaines

Régis Meyran

Cours de 24 heures, 12 séances de 2 heures
Vendredi 14h-16h
A partir du vendredi 17 janvier 2025

Campus Grands Moulins, 5 rue Thomas Mann Paris 13e

Aux Etats-Unis, la musique folk a accompagné l’essor des minorités ou la contestation sociale, depuis les enregistrements des premiers ethnomusicologues de chants amérindiens, noirs ou de migrants, en passant par la musique des ouvriers pauvres et anarchistes au sein des International Workers of the World et des quartiers dits « Hobohemia » des grandes villes, jusqu’au succès du chanteur Woody Guthrie chantant pour les fermiers migrants pauvres au moment de la Grande dépression. Puis d’un folk revival dans les années 1930, antifasciste et antiraciste, préfigurant la lutte pour les droits civiques, duquel émergera Bob Dylan. Devenue par la suite plus commerciale, la musique folk s’éloigne de la politique.

En France, au contraire, la chanson de contestation sociale est plutôt due à des chansonniers individualistes et anarchisants, de Boris Vian à Léo Ferré, ou alors portée par des « compagnons de route » du PCF comme Jean Ferrat, mais sans vraiment qu’elle s’inscrive dans un mouvement social. Ce qui a plus été le cas dans l’Espagne républicaine et antifasciste (voir la chanson « Bella Ciao »), ou dans l’Italie des années de plomb, ou encore à l’intérieur du Bund polonais, avec les chants yiddish révolutionnaires. Le mouvement régionaliste post-68 a bien un temps intégré la chanson de contestation sociale, mais il s’est vite défait, et les musiques traditionnelles restent ensuite peu portées sur la critique sociale.

BIOGRAPHIE

Régis Meyran, anthropologue, docteur associé au laboratoire GSRL (Groupe Sociétés Laïcités Religions) de l’EPHE, travaille à la Plateforme internationale sur le racisme et l’antisémitisme de l’EPHE, avec Michel Wieviorka et Philippe Portier. Ses travaux concernent les questions raciales et d’identité, et les politiques de gestion de la diversité. Il a publié notamment Obsession identitaires (Textuel, 2022) et prépare un livre : La folk music, de la politique au pur spectacle (ed. Le mot et le reste).

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