Nous avons la profonde tristesse d’annoncer le décès du Professeur Rémy Nizard, chef du service de chirurgie orthopédique et traumatologique de l’hôpital Lariboisière – Fernand-Widal, survenu le lundi 11 août 2025, à l’âge de 65 ans.
En ces circonstances douloureuses, l’UFR de Médecine s’associe pleinement à l’hommage rendu par la direction de l’hôpital Lariboisière – Fernand-Widal, et tient à saluer la mémoire du Professeur Nizard, dont l’engagement, l’excellence et l’humanité ont profondément marqué la communauté médicale et universitaire.

Nos premières pensées vont à sa famille, son épouse Véronique Nizard, ses trois enfants et ses quatre petits-enfants, ainsi qu’à l’ensemble des professionnels de son service et, au-delà, à tous ceux qui l’ont connu et apprécié.
Rémy Nizard était avant tout un chirurgien orthopédiste d’exception, reconnu pour son expertise remarquable dans le domaine des prothèses du membre inférieur. Il a formé des générations d’orthopédistes avec rigueur mais également humilité. Par ses connaissances et sa façon de transmettre sa passion, il a suscité de nombreuses vocations et largement contribué, y compris au-delà de nos frontières, à l’amélioration des techniques chirurgicales.
Le Pr Rémy Nizard a effectué toute sa carrière hospitalière puis hospitalo-universitaire à l’Assistance Publique des Hôpitaux de Paris. Nommé chef de clinique en 1992, il exerce à l’hôpital Tenon puis à l’hôpital Avicenne avant de rejoindre, en 1994, l’hôpital Lariboisière – Fernand-Widal qu’il ne quittera plus. Nommé praticien hospitalier en 1997, il devient professeur des universités-praticien hospitalier en 2002 et chef de service en 2010, fonction qu’il a conservée depuis.
Nous saluons avec une immense reconnaissance son engagement inégalé pour promouvoir l’excellence de l’orthopédie-traumatologie publique de CHU, en s’efforçant notamment de développer l’innovation chirurgicale (en étant, dès les années 1970, un pionnier de la chirurgie prothétique du genou et, plus récemment, en faisant de son service le premier en Île-de-France à pratiquer la chirurgie assistée par robot en orthopédie), l’innovation organisationnelle (avec la mise en place de la chirurgie ambulatoire, de la réhabilitation accélérée après chirurgie, de l’autoévaluation par le patient de son état de santé – VBHC –, ou encore de démarches impliquant des patients partenaires…) et l’innovation en matière de recherche (en contribuant aux avancées en bio-ingénierie tissulaire et biomatériaux, en intégrant l’intelligence artificielle à l’analyse systématique de la littérature, en explorant l’apport du scanner à comptage photonique, et en étudiant l’influence des facteurs sociaux ou psychologiques dans le résultat des prothèses articulaires). Son héritage scientifique, humain et éthique continuera d’inspirer celles et ceux qui poursuivront son œuvre.
Au-delà de son engagement au sein de son service et pour sa discipline, le Pr Rémy Nizard s’est vu confier les plus hautes responsabilités institutionnelles, d’abord comme président du Comité consultatif médical de l’hôpital Lariboisière (2009), puis comme président de la Commission médicale d’établissement locale (CMEL) du groupe hospitalier Saint-Louis – Lariboisière – Fernand-Widal (2010-2019). Dans un contexte d’importantes transformations institutionnelles (mise en place des groupes hospitaliers), il s’est imposé comme une voix constructive et respectée, toujours guidée par le souci de l’intérêt collectif. Ces qualités l’ont amené à participer également à de nombreuses commissions institutionnelles (commission des effectifs, groupes de travail sur le plan stratégique de l’AP-HP…) ou, au niveau national, à la Commission Recommandations, Pertinence, Parcours et Indicateurs de la Haute Autorité de santé.
Le Pr Rémy Nizard portait profondément dans son cœur la communauté hospitalière, à laquelle il a consacré sa vie professionnelle avec passion, bienveillance et un sens constant de l’intérêt collectif et du service public rendu aux patients. Au-delà de son rôle hospitalier, il incarnait une pensée stimulante. Il nous poussait à remettre en question nos certitudes, nos pratiques et nos organisations. Il avait ce don rare de faire naître, par ses questions, de nouvelles perspectives de réflexion.
Il a beaucoup contribué à la construction du projet du Nouveau Lariboisière, lequel n’aurait certainement pas vu le jour sans la vision qu’il avait de l’hôpital universitaire de demain. Ce projet, aujourd’hui sur le point de se concrétiser, porte en grande partie son empreinte. C’est lui qui, le premier, en a esquissé les grandes lignes, en a défendu la vision et a su convaincre les acteurs institutionnels de son importance. Il ne s’agissait pas, pour lui, uniquement d’un projet immobilier ou d’investissement, mais d’une véritable refondation de l’hôpital autour des besoins des patients et des soignants, à la hauteur des exigences de la médecine moderne.
Malgré la maladie qu’il a combattue avec courage, il a poursuivi son engagement de chef de service et est resté disponible quotidiennement pour son équipe, attentif aux patients pris en charge dans son service.
Notre hôpital, le Groupe Hospitalo-Universitaire et le projet Nouveau Lariboisière lui doivent beaucoup et nous garderons tous en mémoire et dans nos cœurs l’homme brillant, disponible et généreux qu’il était, profondément attentif au bien-être des patients ainsi qu’aux conditions de travail et à la qualité de vie au travail des soignants.
Son absence laisse un vide immense au sein du service en raison du lien très fort qu’il avait su créer avec son équipe médicale et paramédicale. À sa famille, à ses proches, ainsi qu’à toutes celles et ceux qui ont eu le privilège de travailler à ses côtés, nous adressons nos plus sincères condoléances.
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