8 juin 1940 – 12 décembre 2023
Élu correspondant le 21 novembre 1977, puis membre le 20 mai 1985 Secrétaire perpétuel pour 2006-2015 et Secrétaire perpétuel honoraire depuis 2016.
Section : Biologie humaine et sciences médicales
© UFR de Médecine
Notice nécrologique
Jean-François Bach médecin et scientifique a débuté sa carrière dans l’équipe de Jean Hamburger à l’hôpital Necker Enfants Malades. Après une thèse de sciences brillante il devint rapidement professeur d’immunologie (Université Paris Descartes), chef d’un service d’immunologie clinique et directeur d’une unité de recherche ( » U25 ») affiliée à l’lnserm et au CNRS sur ce même site.
Les premiers travaux de Jean François Bach ont porté sur l’identification d’hormones thymiques impliquées dans le développement des lymphocytes T. Il s’est tourné ensuite vers l’étude des mécanismes des maladies auto-immunes dont il fut l’un des pionniers. Il s’est plus particulièrement intéressé au diabète de type 1, une maladie auto immune provoquée par l’attaque des cellules du pancréas, productrices de l’insuline par le système immunitaire. Ses travaux expérimentaux lui ont permis de proposer et de mettre en œuvre dès les années 1980 un traitement immunosuppresseur par la cyclosporine, puis par anticorps ciblant les lymphocytes T. Les résultats obtenus ont été suffisamment probants pour que les autorités de santé réglementaires américaines autorisent, depuis cette année l’utilisation de cette approche thérapeutique, un aboutissement d’un long chemin dont Jean François Bach était légitimement fier.
En parallèle, Jean-François Bach a montré, sur la base de données épidémiologiques et expérimentales que l’environnement microbien et en particulier la survenue d’infections modulait le risque de maladies auto-immunes, inflammatoires et allergiques. Il a proposé une « théorie de l’hygiène » selon laquelle notre environnement aseptisé rend compte de l’augmentation de la prévalence de ces maladies immunologiques.
Jean-François Bach a formé de nombreux élèves, il fut un chercheur fécond et influent dans les communautés médicale et scientifique aussi bien nationales qu’internationales. Le traité d’immunologie qu’il a rédigé constitue un ouvrage de référence, de nombreuses fois réédités.
En 1985, élu à l’Académie des sciences, il en fut un membre très actif. En réponses aux questions du Président de la République sur les défis du 21ème siècle, il coordonna le texte santé du « comité 2000 » qui sera remis au Président. Secrétaire perpétuel de 2006 à 2015, il a porté à haut niveau le rayonnement de l’Académie des sciences, il en était une figure tutélaire. Esprit ouvert, curieux il s’intéressait aux disciplines autres que la sienne et posait des questions pertinentes toujours avec humour lorsqu’il ignorait la réponse. Sous un caractère fort et trempé, ne supportant pas l’imprécision, il était profondément humain. Les séances et les prix étant sous sa responsabilité, il était sensible à l’équilibre des disciplines et supervisait avec soin les jurys. Faisant suite au comité science et société, il crée en 2011 le comité science éthique et société, qui aborde les questions d’intégrité scientifique auxquelles, avec Pierre Corvol, il était très attaché. Il y associe les réseaux d’académies étrangères. En 2014, il met en place le Comité science et biosécurité de l’Académie des sciences qui fait suite au Comité science et sécurité pour alerter sur les dangers des menaces biologiques qui planent sur les sociétés humaines. Sensible à la nature collégiale de notre académie, il a su, avec une autorité naturelle, la faire évoluer pour répondre aux préoccupations de notre époque.
Avec notre profond regret.
Le Bureau de l’Académie des sciences
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