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Le cycle de conférences « Archi Vives », conçu en partenariat avec l’Université Paris Cité, vise à mettre en scène la valorisation des archives, ses liens avec la création contemporaine et à performer la recherche pour en restituer la part vive et créative. 

Organisateurs :

Frédérique Berthet, Emmanuelle André (Université Paris Cité, UFR LAC, CERILAC) Joël Daire, Véronique Rossignol (La Cinémathèque française) 

Avec le soutien de la Fondation Balzan.

Jeudi 21 octobre 2021

17h30 salle Jean Epstein, 90 mn

« Nuremberg, l’emprise du visible »

Par Sylvie Lindeperg

L’enregistrement filmé des audiences de Nuremberg renouvèle la compréhension du grand procès international contre les criminels nazis. C’est ce que démontrera Sylvie Lindeperg en tirant quelques fils de son récent ouvrage, Nuremberg, la bataille des images (Payot, 2021).

Les images d’audience offrent une puissante métaphore des philosophies de la justice qui s’affrontèrent dans l’enceinte de Nuremberg. La coprésence des équipes de tournage -américaine et soviétique- éclaire la nature de ce procès né de compromis qui rendirent possible en même temps qu’ils handicapèrent les débats judiciaires.

Les prises de vues de Nuremberg complètent par ailleurs, et parfois même corrigent, les minutes écrites du Tribunal. Elles offrent une expérience sensible des audiences, inscrite à même les visages et les corps. Elles saisissent l’intensité d’un moment dans le tremblé d’une voix, la vivacité d’un geste, l’éclat d’un regard.

Les images de Nuremberg révèlent enfin la capacité inégale des acteurs du procès à incarner leur récit sur la scène judicaire. Elles mettent en relief les écarts, parfois béants, entre leurs intentions dramaturgiques et leurs performances au cours de la « représentation ».

A la suite de la conférence à 19h30, projection du film choisi par la conférencière :

Jugement à Nuremberg, Stanley Kramer, 1961.

Sylvie Lindeperg est professeure à l’université Paris Cité 1 Panthéon-Sorbonne et membre honoraire de l’Institut Universitaire de France. Elle est l’auteure et la directrice d’une quinzaine d’ouvrages parmi lesquels Les Écrans de l’ombre ; Clio de 5 à 7 : les actualités filmées de la Libération ; Nuit et Brouillard : un film dans l’histoire ; La Voie des images. Sylvie Lindeperg a co-écrit avec Jean-Louis Comolli le film Face aux fantômes. Son dernier livre, Nuremberg, la bataille des images, est paru chez Payot en avril 2021.

Jeudi 16 décembre 2021

17h30 salle Jean Epstein, 90 mn

« Godard Machine(s) »

Par Gilles Mouëllic et Antoine de Baecque

Jean-Luc Godard est sans doute le cinéaste dont l’œuvre a questionné avec le plus de constance et de lucidité la place des machines dans le monde du cinéma, de l’imposante caméra Mitchell NBC qui ouvre Le Mépris (1963) à l’installation vidéo de Numéro deux (1975), du ballet de caméras montées sur des grues devant les tableaux de Passion (1982) aux images de défilement de la pellicule qui ponctuent les Histoire(s) du cinéma (1988-1998). Cette conférence reviendra sur les rapports complexes entre Jean-Luc Godard et la technique, en prenant pour exemple parmi d’autres sa relation avec l’ingénieur et inventeur Jean-Pierre Beauviala, créateur de la société Aaton, dont les riches archives sont déposées à la Cinémathèque Française.

A la suite de la conférence à 19h30, projection du film choisi par les conférenciers :

Numéro deux, Jean-Luc Godard, 1975

Historien et critique de cinéma, Antoine de Baecque a été rédacteur en chef des Cahiers du cinéma, puis de Libération, dont il a dirigé les pages culturelles. Il propose une archéologie biographique de la Nouvelle Vague en revisitant ses archives, s’attachant à François Truffaut (Gallimard, 1996), Jean-Luc Godard (Grasset, 2010), Eric Rohmer (Stock, 2014), Claude Chabrol (Stock, 2021). Son essai, Le cinéma est mort, vive le cinéma ! est paru au printemps 2021, deuxième volume de la série « Histoire-caméra » sur les rapports du cinéma et de l’histoire. Antoine de Baecque est professeur d’histoire et d’esthétique du cinéma à l’Ecole normale supérieure.

Gilles Mouëllic enseigne le cinéma à l’Université Rennes 2. Outre ses recherches sur les rapports entre le cinéma et la musique (et le jazz en particulier), ses travaux actuels portent sur les relations entre techniques et esthétiques ainsi que sur l’improvisation en tant que mode de création au cinéma. Parmi ses dernières publications, le n° 14 de la revue Cahier Louis Lumière, intitulé « Aaton : le cinéma réinventé » (2021, en codirection avec Giusy Pisano) et Godard/Machines (Yellow Now, 2020, en codirection avec Antoine de Baecque).

Jeudi 10 février 2022

17h30 salle Epstein, 90 mn

Unité et accidents dans l’inspiration classique : l’expérience ultime de Duel au soleil (1946)

Par Pierre Berthomieu

Affiche de la séance

Exemple radical de la fabrication d’une œuvre monumentale dans le système classique hollywoodien, ce western-fresque fait éclater les limites de la production conventionnelle et interroge en profondeur les notions d’inspiration et de signature. Eclairée par une multitude d’archives écrites et visuelles très précises, la longue genèse du film écarte les nébuleuses légendes critiques, déstabilise la notion d’auteur et oblige à repenser l’analyse des styles singuliers. Tiré du roman d’un important écrivain-scénariste, dirigé par King Vidor et co-réalisé par d’autres cinéastes majeurs (dont William Dieterle et Josef Von Sternberg), Duel au soleil obéit in fine à la vision du producteur David O. Selznick et oblige à méditer le geste de « l’écriture filmique ».

A la suite de la conférence, à 19h, projection du film choisi par le conférencier :

Duel au soleil de King Vidor, 1946

Pierre Berthomieu est historien du cinéma américain, enseignant à l’Université Paris Cité et critique à Positif. Il est l’auteur d’une histoire des formes du cinéma américain aux éditions Rouge profond : Hollywood classique. Le temps des géants (2009), Hollywood moderne. Le temps des voyants (2011) et Hollywood. Le temps des mutants (2013). Il a récemment publié Le temps des folies. La fabrique de « Duel au soleil » (Carlotta, 2018).

Jeudi 21 avril 2022

Affiche de la séance

17h salle Epstein, 90 mn

Archives du vivant. Animaux et quelques question de cinéma

Par Viva Paci

Viva Paci propose une traversée d’un corpus d’œuvres audiovisuelles (essais, documentaires, immersives) où les figures d’animaux sauvages sont centrales, et où s’articulent des discours sur la conservation des espèces. Ces œuvres seront mises en réseaux avec des pans de discours critiques actuels qui se concentrent sur la figure de l’animal et ses nombreuses représentations (tel que ceux de Vinciane Despret, Donna Haraway, Samuel Alberti, Giovanni Aloi, Miranda Niittynen, Jon Mooallem). En creux, dans ces renvois entre travaux qui montrent et pensent l’animal, entrera aussi la discipline naturaliste de la taxidermie, un acte paradoxal de conservation, si proche du cinéma…

Suivi de la projection de La fête sauvage, Frédéric Rossif (1975) à 19h

Viva Paci est professeure de Théories du cinéma à l’Université du Québec à Montréal, où elle dirige le labdoc (Le laboratoire de recherche sur les pratiques documentaires audiovisuelles). C’est d’un point de vue intermédial qu’elle travaille sur les relations entre cinéma et musée, cinéma et télévision et sur les premiers temps de l’imagerie numérique. Ses réflexions actuelles portent sur cinéma et taxidermie.

https://www.cinematheque.fr/intervention/2429.html

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