Annonce des lauréats de l’appel à projet de l’Institut pour la campagne 2022

L’Institut la Personne en médecine finance et accompagne des projets de recherche interdisciplinaire sur les thématiques développé au sein de l’Institut. L’appel à projets finance des actions de recherches ou de diffusion pour un montant maximum de 10 000 euros tels que :

Les projets de type 1 : manifestations scientifiques (colloques, séminaires, etc.)

Pour la campagne d’automne 2022, l’Institut a sélectionné quatre projets.

La transition entre la greffe de cellules souches hématopoïétiques et l’après de la maladie aiguë: quels enjeux psychiques?

Porteurs : Marco Araneda et Maron Koeltz

Cette recherche qualitative et longitudinale vise à comprendre et analyser de manière approfondie le vécu psychique et les modes de subjectivation de patients adultes traités par greffe de cellules souches hématopoïétiques, avant la greffe et dans les mois qui suivent l’hospitalisation.

Pour les patients atteints de cancers hématologiques, la greffe de cellules souches hématopoïétiques s’avère parfois être le seul traitement possible, malgré le risque élevé de complications. La période qui suit l’hospitalisation est particulièrement délicate pour les patients, qui font l’objet d’un suivi très rapproché, concomitant à la reprise progressive d’une vie autonome hors de l’hôpital. Il s’agit donc de repérer et d’analyser les processus psychiques de subjectivation à l’œuvre chez les patients devant cette situation inédite et complexe.

Cette recherche se base sur l’analyse des entretiens réalisés avec des patients traités par greffe à l’hôpital Saint-Louis. Trois entretiens sont réalisés avec chaque participant : le premier avant la greffe, le deuxième environ un mois après la fin de l’hospitalisation, et le troisième environ trois mois après la fin de l’hospitalisation.

Disciplines : Psychologie; psychanalyse; médecine 

Mots clés : Greffe de cellules souches hématopoïétiques; transition; subjectivation ; séquelle ; maladie grave

Mobilités sanitaires et accompagnement : les évacuations sanitaires de mineur.es de Mayotte vers l’Ile de La Réunion

Porteuses : Aude Béliard et Lynda Lotte Hoareau

Ce projet aborde la question des continuités et discontinuités des soins, accompagnements et liens (sociaux, familiaux et affectifs) dans le cas des évacuations sanitaires de mineur.es de Mayotte vers l’Ile de La Réunion. Dans un contexte de fortes disparités d’accès aux droits et aux soins, nous analyserons l’expérience des mineur.es et de leur entourage et les modalités de leur accompagnement.

Le sujet des évacuations sanitaires dans les territoires d’Outre-Mer de l’Océan Indien s’inscrit dans une réflexion plus générale sur les mobilités et circulations thérapeutiques, et sur les expériences de santé et de soin des populations migrantes. A Mayotte, la complexité des parcours de soins des patient.es s’explique autant par leur situation de précarité, l’insécurité administrative et une offre de soins insuffisante. Dans ce contexte singulier, nous avons choisi d’observer la situation d’accompagnement de personnes faisant ou ayant fait l’objet d’une évacuation sanitaire de Mayotte vers l’Ile de La Réunion et de leur famille – à travers l’observation du fonctionnement du dispositif EVASAN. Notre projet vise à comprendre les effets de ce contexte (social, géopolitique, juridique et institutionnel) sur les trajectoires des mineur.es nécessitant des soins et de leurs proches ainsi que les effets de la séparation/rupture précoce sur l’enfant et sa famille lorsque celui-ci part seul, pour un soin de longue durée.

Disciplines : Anthropologie, géographie, psychologie et sociologie  

Mots clés : Évacuations sanitaires (EVASAN), mineur.es, accès aux soins, accompagnement, Océan Indien       

Etude de l’impact psychique de la brûlure et des soins consécutifs à la brûlure chez des patients gravement brûlés ayant été hospitalisés au CTB (Centre de traitement des brûlés)

Porteuse : Sabrina Belemkasser

Cette recherche s’inscrivant dans le cadre d’une thèse de psychologie dirigée par Pr K-L Schwering et Pr M Mimoun (chirurgien, chef de service du centre de traitement des brûlés de l’hôpital Saint-Louis), vise à étudier les impacts psychiques de la brûlure et des soins consécutifs, chez une cohorte d’environ 30 patients ayant été hospitalisés au centre de traitement des brûlés.

Cette recherche rétrospective vise, à l’aide d’une méthodologie qualitative (théorisation ancrée), à rencontrer autour d’un entretien non-directif individuel une cohorte d’environ 30 patients ayant été hospitalisés au centre de traitement des brûlés, se trouvant maintenant à distance du soin aigu et ayant donc pu faire l’expérience du corps abimé exposé à l’autre (environnement familial et socio-professionnel). La littérature de revue actuelle dans le champ de la brûlure met en évidence un vide d’études autour du vécu intime du sujet brûlé et des phénomènes psycho-dynamiques mis en jeu. L’objectif général est donc de dégager les impacts psychiques de la brûlure, qui est une affection somatique grave et extrême advenant la plupart du temps dans un contexte traumatique, mais aussi de l’hospitalisation et des traitements chirurgicaux lourds (notamment greffes de peau) dont ils ont pu bénéficier.  Dans une perspective interdisciplinaire, cette recherche se veut comme un dialogue entre traitements médicaux de pointe et accueil de l’expérience intime du patient. La dimension d’impact psychique étant à prendre à la fois dans le sens des répercussions des soins sur le psychisme du patient, mais aussi dans une dimension de fonction psychique que le soin somatique pourrait revêtir pour le patient. Enfin, la spécificité de cette recherche repose sur une méthodologie par théorisation ancrée et la position du chercheur qui est également clinicienne sur le terrain de recherche : ces deux éléments permettront alors une co-construction de la recherche avec les patients et soignants et une adaptation progressive de la démarche de recherche au plus proche de la réalité de cette clinique si particulière.

Disciplines : chirurgie ; médecine ; psychanalyse ; psychologie ; sciences humaines   

Mots clés : brûlure ; chirurgie ; greffe de peau ; intersubjectivité ; psychanalyse ; pulsion ; recherche qualitative ; théorisation ancrée ; traumatisme ; vécu du patient

Raconter l’épilepsie

Porteuses : Agathe Camus et Claire Jeantils

Le podcast “raconter l’épilepsie” donne à entendre l’importance des récits de l’épilepsie pour le patient concerné, ses soignants et ses proches et participe à déstigmatiser la maladie. Pour ce faire, il vulgarise et applique des recherches en humanités médicales.

“Raconter l’épilepsie” est un podcast de vulgarisation scientifique des humanités médicales sur le thème des récits de l’épilepsie. Il met en lumière l’intrication de trois types de récits qui entourent et constituent l’expérience de l’épilepsie chronique : le récit de la médecine, le récit du patient et celui des témoins (les proches, la société, la culture). Il permet aux auditeurs néophytes et à ceux atteints d’épilepsie de prendre conscience du poids de ces récits. “Raconter l’épilepsie” permet de déstigmatiser cette maladie, d’en proposer une représentation culturelle plus éthique mais aussi d’envisager des perspectives d’amélioration du soin des patients. Nos recherches en humanités médicales et en philosophie de la médecine se mêlent aux témoignages des personnes concernées et à diverses représentations culturelles. Nous mettons en application les humanités médicales et ouvrons le dialogue avec les patients.

Disciplines : Humanités médicales ; philosophie de la médecine ; littérature ; neurologie ; épistémologie des sciences ; 

Mots clés : épilepsie ; récit de maladie ; vécu des patients ; stigmatisation ; soin ; humanités médicales ;