Séminaire de recherche

Le séminaire de recherche de l’Institut La Personne en médecine a pour objectif de favoriser le dialogue et la confrontation entre chercheur.es issus de champs disciplinaires différents, mais partageant tous une thématique commune : les répercussions multiples des pratiques et savoirs médicaux sur la personne (patients, soignants, pairs et aidants) et, plus largement, sur la société. 

© domraza.fr

Le séminaire a lieu le mercredi de 18h à 20h sur le campus des Grands Moulins de Université Paris Cité (5 rue Thomas Mann, 75013 Paris). Vous pouvez nous rejoindre en présentiel dans la salle 890, bâtiment C, 8eme étage ou via Zoom. Inscrivez vous à la liste de diffusion pour recevoir les annonces des séminaires et les liens de connexion.

Le séminaire :

Ce dialogue s’avère indispensable sur 3 plans en particulier, et permet en même temps de dégager les 3 objectifs principaux que se donne ce séminaire : 

Épistémologique d’abord, car les différentes disciplines engagées dans cette thématique (sciences médicales, santé publique, sociologie, anthropologie, philosophie, psychologie, psychanalyse, psychiatrie, histoire, littérature, etc.) se réfèrent à des modèles de scientificité qui ne sont ni identiques ni homogènes. A ces modèles s’ajoutent différentes théories de l’humain, du médical, du social etc. dont l’exposé et la confrontation pourraient générer un enrichissement conceptuel et un élargissement des modèles d’intelligibilité propres à chaque discipline. 

Méthodologique ensuite : Les modèles et théories évoqués ci-dessus débouchent sur des démarches et conceptions méthodologiques différentes, qui constituent un 2ème plan de discussion/confrontation entre chercheurs. Le séminaire a dès lors pour objectif de permettre la découverte de ces méthodes mais également l’inventivité qu’elles exigent dans la pratique quotidienne sur le terrain de recherche. Cela suppose de réfléchir à la complémentarité éventuelle de ces méthodes qualitatives et quantitatives (méthodes mixtes) et de leur mise en œuvre interdisciplinaire. 

Éthiques enfin : Le dégagement des enjeux éthiques des modèles théoriques et des pratiques méthodologiques qu’ils génèrent constituent un 3ème plan de discussion/confrontation. La protection des personnes impliquées, mais aussi leur sollicitation comme acteurs.trices à part entière dans la perspective d’une co-construction plus horizontale du processus de recherche, notamment en vue des résultats et de leur validation, représentent la problématique centrale de cet objectif.

 

Co-organisé par Karl-Leo Schwering, Professeur de psychologie clinique, psychopathologie et psychanalyse à l’Université Sorbonne Paris Nord, Jean-Christophe Mino, médecin chercheur HDR à l’Institut Siel Bleu et à l‘Institut Curie (équipe pluridisciplinaire SHARE SHs And outcome REsarch), membre du Centre de recherche en Epidémiologie et Santé des Populations (CESP U1018 INSERM UPS UVSQ) et enseignant dans le département Éthique de la faculté de médecine de Sorbonne Université, et Maria Teixeira.

Programme 2023-2024

15 mai 2024

Titre : L’expérience du dépistage des cancers liés au tabagisme : subjectivation de la précarité

Résumé : Cette communication portera sur une recherche qualitative en psychanalyse qui visait à mieux comprendre l’expérience du dépistage des cancers liés au tabagisme (DETECTOR). 44 entretiens auprès de 21 personnes de plus de 55 ans, grandes fumeuses, atteintes d’artériopathies périphériques et participant à un dépistage des cancers ont été menés et analysés suivant les principes de la théorisation ancrée (grounded theory). L’exportation de cette méthodologie de recherche, développée par des sociologues, dans le champ de la recherche en psychanalyse est apparue féconde du fait de la comptabilité et complémentarité entre les principes à leurs fondements.

Le concept de précarité a été développé pour rendre compte des processus de subjectivation des expériences confrontant à la vulnérabilité somatique et à la perspective de la mort telles que le vieillissement, la maladie chronique ou les pratiques médicales préventives. Au-delà d’une meilleure compréhension des processus subjectifs et intersubjectifs engagés par l’expérience du dépistage des cancers liés au tabagisme, cette recherche a permis la revisite et l’émergence de concepts psychanalytiques éclairant l’expérience du vieillir.

Intervenante : Manon Fontaine est psychologue clinicienne et docteure en psychologie. Elle est actuellement chercheuse post-doctorante à l’Institut La Personne en Médecine où elle y étudie les processus psychiques liés aux situations de vulnérabilité somatique (vieillissement, maladie chronique, comportements à risque…), ainsi que les enjeux subjectifs et intersubjectifs des pratiques de soins.

 

Discutant : Frédéric Balard est docteur en anthropologie, maitre de conférences en sociologie à l’Université de Lorraine au Laboratoire « Territoire, Travail, Age et Santé » (TETRAS).  Il a assuré la fonction de rédacteur en chef de la revue Gérontologie et société de 2018 à 2022. Il a codirigé l’ouvrage « Les recherches qualitatives en santé ». Ses thématiques de recherches portent sur le grand âge, la longévité et la mort. Il vient de publier une synthèse sur cette question d’actualité. https://www.pubp.fr/actualite-societe/2656-la-fin-de-vie-9782383772576.html. Il est actuellement engagé dans plusieurs recherches relatives aux suicides des personnes âgées et une autre sur la vie en EHPAD. https://cenhtor-msh-lorraine.cnrs.fr/s/ressources-en-gerontologie/item/3319

Lien  Zoom :

https://us06web.zoom.us/j/84867966671?pwd=ZTK5vb3GlOYgkHG25naM4gRnDMAA3K.1

ID de réunion: 848 6796 6671
Code secret: 916219

 

 

20 mars 2024

Titre :  L’objet « cadavre » dans les études sur les génocides et les violences de masse, du déni au Forensic Turn

Résumé : De façon assez paradoxale, les études conduites en sciences sociales sur les génocides et les violences de masse ont -jusqu’à une date récente- totalement ignoré la question du traitement des dépouilles des victimes. En revenant sur deux programmes pluridisciplinaires de recherche (Corpses of mass violence and genocide, financé par l’ERC de 2012 à 2016; et Transfunéraire: approche comparative des rituels de réinhumation en Europe et en Amérique Latine (20e-21e siècles), financé par l’ANR de 2019 à 2023) consacrés au traitement (technique, social et rituel) des cadavres dans configurations de violence de masse, leurs questionnements et les méthodes d’enquête sur lesquelles ils ont pris appui, je proposerai dans mon intervention d’éclairer les enjeux, les difficultés et les limites, d’un travail sur la matérialité de la mort collective.

 

Intervenante : Elisabeth Anstett est anthropologue sociale, directrice de recherche au CNRS et membre du laboratoire ADES (Anthropologie bio-culturelle, droit ethique et santé), une unité de recherche interdisciplinaire à la faculté des sciences médicales et paramédicales d’Aix-Marseille Université. Ses travaux portent sur le traitement social et culturel du cadavre, et plus particulièrement sur les pratiques funéraires et les processus de patrimonialisation des restes humains dans les contextes contemporains marqués par la violence extrême ou l’expérience de la mort de masse. Elle est co-éditrice de Human Remains and Violence book series et de interdisciplinary full free Open Access academic journal à Manchester University Press.

 

Discutant : Christian Bonah est professeur en histoire des sciences de la vie et de la santé à l’Université de Strasbourg et membre du laboratoire de recherche Société, Acteurs et Gouvernements en Europe (SAGE, UMR 7363). Il travaille dans le domaine de l’histoire de la santé, des médicaments et en particulier dans le domaine de l’histoire des audiovisuels en santé. Il est le porteur de la plateforme digitale MEDFILM (medfilm.unistra.fr), investigateur principal du ERC Advanced Grant BodyCapital (bodycapital.unistra.fr) et il a codirigé de 2016 à 2022 la Commission historique indépendante au sujet de la faculté de médecine de Strasbourg sous le national-socialisme (rus-med.unistra.fr). Il porte actuellement le projet ARCHIMED Mining medical archives and pathological collections in the digital age (2024-2028 : archimed.iml-strasbourg.fr).

Lien  Zoom :

https://u-paris.zoom.us/j/83225834216?pwd=MW1hR2F3UFdJcFYxcWk2b1JlZ2xBZz09

 

17 janvier 2024

Titre : D’une « découverte » thérapeutique au procès : retour sur les multiples dimensions du Mediator et de ses usages.

Intervenante : Solène LELLINGER, maîtresse de conférences en socio-histoire de la médecine (UFR de médecine), directrice adjointe de l’UMR Sphère (Université Paris Cité) 

Discutante :  Carine Baxerres est anthropologue de la santé, chercheure à l’Institut de Recherche pour le Développement (unité de recherche MERIT – IRD, Université Paris Descartes

Résumé : 

Le 20 décembre dernier, le verdict du procès en appel du Mediator® a été prononcé. Ce procès s’inscrit dans la continuité d’un scandale sanitaire de grande ampleur, ayant conduit à une réforme de la régulation du médicament. Il a notamment attiré l’attention médiatique et politique sur la problématique des conflits d’intérêts dans le domaine de la santé ainsi que, dans une moindre mesure sur la surveillance des médicaments après leur mise sur le marché et la gestion des risques associés à ces derniers.

 

Il s’agira de déplier ce que nous pouvons nommer les différentes figures des individus qui ont rencontré ce médicament (utilisateur-type, usager, citoyen, patient, victime) et d’analyser la manière dont elles s’articulent. Ce travail s’appuie notamment sur une enquête réalisée auprès d’usagers du Mediator® ainsi qu’une analyse du procès sur Twitter (de septembre 2019 à mars 2021).

 

 Lien zoom :

https://u-paris.zoom.us/j/83539755097?pwd=VE5SdU40S29wWDB6WHFNQTN2MU1qUT09

 

Programme 2022-2023

19 octobre 2022 

Laurent Vidal, anthropologue, Directeur de recherche à l’IRD et Représentant de l’IRD au Mali

Discutant : Laëtitia Atlani-Duault, anthropologue, directrice du Collège d’études mondiales de la Fondation Maison des Sciences de l’Homme (FMSH), directrice de recherche à l’IRD, présidente de l’institut Covid-19 Ad Memoriam et professeure affiliée à l’Université Columbia de New York.

14 décembre 2022 

Fanny Vincent, Maîtresse de conférences en science politique, Université Jean Monnet Saint-Etienne, TRIANGLE, et chercheuse associée au CERMES 3 ; Déborah Ridel, doctorante.

« Contribuer à la visibilisation des luttes et co-construire les savoirs ? Réflexions et bilan d’un séminaire organisé avec les acteurs hospitaliers ».

 Discutant : Margot Morgiève, chercheuse en sciences sociales de la santé mentale, Inserm-Cermes3.

15 février 2023 

Nancy Kentish-Barnes, sociologue, co-directrice du groupe de recherche Famiréa, Hôpital Saint Louis, APHP, Paris.

« Développer la multidisciplinarité : Famiréa et les enjeux de la recherche dans le contexte de la fin de vie en réanimation »

5 avril 2023

Programme 2021-2022

6 octobre 2021  : 

Intervenant : Patrick Ffrench, professeur au King’s College London, co-Directeur du « Center for Humanities and Health.

Titre l’exposé : « Expériences en groupe : La « psychiatrie sociale » britannique et française au milieu du 20ème siècle et la question du « groupe acéphale » ».

Discutant :Bernard Pachoud, professeur de psychopathologie à l’Université de Paris, directeur de recherche à l’Université de Paris, membre du bureau de l’Institut de la Personne en médecine.

6 avril 2022 de 18 à 20h : 

Intervenante : Laurence Pourchez, Professeure d’anthropologie.

Titre de l’exposé: « Une filière ethnomédecine à l’Inalco. Enjeux et contenus » 

Discutante: Maria Teixeira.

1er juin 2022: 

Intervenante : Isabelle Aujoulat, professeure en sciences de la santé publique, Institut de Recherche Santé et Société, UCLouvain Bruxelles.

Titre de l’exposé : « Concilier attentes de terrain et ambition théorisante : Un paris possible ? »

Discutant : Jean-Christophe Mino, médecin chercheur HDR à l ‘Institut curie et à l’Institut Siel Bleu, enseignant dans le département Éthique de la faculté de médecine de Sorbonne Université.

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