Chloé Tisserand est actuellement ATER à l'Université de Lille, affiliée au Centre de recherche Individus, Épreuves, Sociétés (CeRIES, Université de Lille) et à l'Institut convergences migrations (ICM, Paris). Elle travaille sur l'articulation entre la sociologie de l'exil, celle de la santé et la morphologie des espaces-frontières. Elle a étudié dans le cadre d'un doctorat la relation soignants-soignés exilés au sein des permanences d'accès aux soins de santé (PASS) situées sur le littoral nord de France (Calais, Dunkerque). Une partie de ce travail a été publiée : Calais, une médecine de l'exil (Presses universitaires de Vincennes). Elle mène actuellement une recherche auprès de Médecins du Monde dans les camps du Dunkerquois afin de comprendre comment l'intervention sanitaire permet de mieux saisir l'épreuve de vie quotidienne des exilés dans un habitat non ordinaire (HNO). Désormais elle documente le travail des médecins légistes confrontés aux morts d'exilés à la frontière au sein de l'équipe de l'Unité médico-judiciaire (UMJ) de Boulogne-sur-Mer. Elle questionne plus récemment le secours en mer et les répercussions psychologiques et de santé que la frontière produit sur les habitants. Dans ce contexte, elle prépare un documentaire L'Onde de choc (soutenu par Zorn Production International) sur la façon dont l'attachement à la mer s'est modifié depuis que des exilés périssent dans La Manche. Réalisatrice, son premier documentaire Les soignants de l'exil (Les Docs du Nord, Wéo, Via'Vosges) propose de découvrir quatre portraits de professionnels de santé face à leurs patients exilés.

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