Quand :
3 mai 2022 @ 9 h 00 min – 4 mai 2022 @ 18 h 00 min
2022-05-03T09:00:00+02:00
2022-05-04T18:00:00+02:00
Coût :
Gratuit
Contact :
Centre des Politiques de la Terre
Journées d'étude - Limites planétaires

L’axe Politiques environnementales du LIEPP (Laboratoire interdisciplinaire d’évaluation des politiques publiques) et le Centre des Politiques de la Terre, sous la double tutelle Sciences Po et Université Paris Cité, organisent deux journées d’étude sur les limites planétaires le 3 et 4 mai 2022 et ce afin d’analyser le lien entre ce cadre d’action et les dynamiques d’action collectives qu’il suscite. Ces journées d’étude réuniront académiques et praticiens pour penser conjointement, et dans une perspective interdisciplinaire, la nature, les usages et les effets du concept de limites planétaires.

 

Organisation : LIEPP, Centre des Politiques de la Terre

Date : les 3 et 4 mai 2022

Lieux : Salle J210, Sciences Po (13 rue de l’Université – 75007, Paris)  //  Salle M19, Bâtiment Olympe de Gouges, Université Paris Cité (8, rue Paul Ricoeur – 75013, Paris)

Objectifs

Les « limites planétaires » font l’objet de vives discussions dans les cercles académiques, agences publiques de l’environnement et organisations de la société civile. Ce concept, développé par Johan Rockström et une équipe de recherche du Stockholm Resilience Center, propose d’appréhender les transformations environnementales au niveau global à partir de neuf processus qui apparaissent comme autant de « limites planétaires », c’est-à-dire de seuils au-delà desquels le système Terre s’oriente vers un avenir incertain.

Les débats académiques ont porté, tout d’abord, sur la pertinence scientifique du concept de limites planétaires, le choix des neuf processus identifiés et des valeurs limites au-delà desquelles un seuil serait franchi, ou encore sur la quantification de leurs effets cumulés dans le temps. Malgré ces critiques, le concept de limites planétaires fait l’objet d’un engouement fort et croissant parmi les acteurs publics, collectifs et privés du domaine de l’environnement, qui se manifeste par sa diffusion rapide au sein des agences nationales de l’environnement, des acteurs économiques et de la société civile. En proposant un cadre global et cohérent pour l’action, le concept de limites planétaires permet ainsi de documenter l’impact écologique des transformations en cours et de quantifier les évolutions propres à chaque pays ou région, contribuant ainsi à la production d’une expertise scientifique à l’échelle globale. En complément du renouvellement des savoirs mobilisés, le lien avec les activités humaines incriminées permet aussi d’envisager le lien avec la fabrique des politiques publiques et de l’action collective, en termes de définition des objectifs et du calendrier, de légitimation de nouveaux acteurs, de renouvellement des méthodes de choix et de sélection, ainsi que de suivi et d’évaluation.

  • Workshop : Les limites planétaires, mobilisation des savoirs pour l’action publique
    Salle J210, 13 rue de l’Université, 75007, Sciences Po, 3 mai, 11h-18h
    Inscription obligatoire
    Contact : Charlotte Halpern (Sciences Po, CEE, LIEPP & CPT)

Pour ce premier workshop, l’attention porte sur les débats académiques et les usages de ce concept dans la fabrique de l’action publique. Comment appréhender ce concept issu des sciences expérimentales, qui s’articule avec une méthode de quantification et une représentation des transformations environnementales à l’échelle du système Terre ? Quels sont les facteurs explicatifs de sa diffusion rapide auprès des autorités publiques de l’environnement, à différentes échelles, et ce malgré les défis considérables soulevés par la collecte et le traitement de données sur chacune des transformations en cours ? En quoi les limites planétaires contribuent-elles, à l’échelle globale, au renouvellement des controverses scientifiques et politiques sur la formulation des objectifs et le choix des moyens ? Enfin, quels usages des limites planétaires sont-ils faits dans la fabrique de l’action publique, et en particulier dans le suivi et l’évaluation des politiques publiques ?

Programme :

11h00 – 11h20 : Accueil, Introduction
Charlotte Halpern (Sciences Po, CEE & LIEPP / CPT)

11h20 – 11h50 : Discussion critique de la notion de limites planétaires du point de vue des sciences expérimentales
Magali Ader (IPGP, UPC)

11h50 – 12h20 : Les limites planétaires : l’inévitabilité des transformations profondes et systémiques pénètre la gouvernance du climat 
Sébastien Treyer (IDDRI)

12h20 – 12h50 : Discussion collective 

13h00 – 14h00 : Déjeuner 

14h00 – 14h30 : Penser la dynamique des systèmes socio-écologiques en lien avec les transformations planétaires
Juliette Pugliesi (Chargée de projets capital naturel – WWF France & Coordinatrice du groupe de travail Biodiversité SBTN (Science Based Targets Network) 

14h30 – 15h00 : Soutenabilité et structuration des enjeux climatiques au sein de l’État 
Johanna Barasz (France Stratégie) 

15h00 – 15h30 : Discussion collective

15h30 – 15h45 : Pause 

15h45 – 16h15 : How good are IPCC graphs at communicating climate science to policy-makers? 
Helen Fischer (University of Mainz & Leibniz Institute for Knowledge Media, Tübingem) 

16h15 – 16h45 : Discussion
Anneliese Depoux (co-directrice du Centre Virchow-Villermé et membre du Centre des Politiques de la Terre, Université Paris Cité) 

16h45 – 17h00 : Discussion

  • Workshop : Les limites planétaires, mobilisation des savoirs pour l’action collective
    Salle M19 du Bâtiment Olympe de Gouges, Campus de Rive Gauche, Université Paris Cité, 4 mai, 14h-18h
    Inscription obligatoire
    Contact : Nathalie Blanc (CNRS, LADYSS, Université Paris Cité & CPT)

Ce second workshop sur les limites planétaires portera sur les capacités mobilisatrices d’une conceptualisation issue des sciences expérimentales auprès des organisations de la société civile. Les limites planétaires peuvent-elles dès lors constituer un vecteur d’engagement, en particulier pour les non-experts ? Comment les associations et les mouvements de défense de l’environnement se sont-ils appropriés cette notion et l’ont-ils intégrée dans leur répertoire d’action ? Quelle place est faite aux connaissances scientifiques dans l’action ? Que permet cette expression en termes d’action collective ?

Programme : 

14h00 – 14h15 : Accueil, Introduction de la journée d’étude et présentation des intervenants 
Nathalie Blanc (CNRS, LADYSS, CPT) et Romain Leclerq (CPT) 

14h15 – 15h00 : Intervention de Marine Calmet (Wild Legal) 
En 2020, l’association Wild Legal construit aux côtés de la Convention Citoyenne pour le Climat une proposition visant à la création d’une Haute Autorité pour le Climat, instance supra ministérielle compétente pour garantir l’application et le respect des mécanismes biologiques des écosystèmes ainsi que leurs interactions. Il s’agit d’apporter une réponse transversale aux enjeux climatiques et écologiques mais également de provoquer une profonde refonte de l’ensemble de nos politiques écologiques en misant sur l’adoption d’outils juridiques nouveaux issus de la collaboration entre scientifiques, juristes et citoyens.

15h00 – 15h15 : Questions sur l’intervention 

15h15 – 16h00 : Intervention de Yamina Saheb (OpenExp) 
A l’appui des exemples de l’Union européenne, de la France et de l’Allemagne, cette intervention permettra de mettre en avant ce en quoi les objectifs de décarbonation annoncés par les pays de l’OCDE ne sont pas alignés avec la limite qui leur est propre, déjà dépassée. Ces objectifs n’étant pas non plus compatibles avec les trajectoires des autres pays, la dichotomie Nord-Sud est d’autant plus renforcée.

16h00 – 17h30 : Discussion collective