EXPO ARTS-SCIENCES « PANIQUE PHREATIQUE ? »

Le projet de recherche interdisciplinaire et participatif NAPALAIR est issu d’une sollicitation des chercheurs de l’Atelier d’Écologie Politique de Toulouse (Atécopol) par le collectif APROVA à propos de l’impact sur la nappe phréatique de l’activité de gravières.

L’exposition Arts-Sciences « Panique phréatique ? », qui a été déployée en Ariège au printemps 2025, est une émanation directe du projet de recherche NAPALAIR.
L’exposition se compose de 4 parties, proposant une promenade à partir des matières, entités et ressources au cœur de la controverse : l’Eau souterraine, les Déchets, les Granulats et le Territoire (cf. livret d’exposition en téléchargement gratuit ci-dessous).
Elle avait vocation à créer un cadre de dialogue afin de coconstruire des avenirs souhaitables pour ce territoire. Il s’agit, par ces temps de discussion, de favoriser l’intelligence collective, dans une démarche de « science post-normale ». Nous avons organisé pour cela une multitude d’ateliers, conférences, projections et débats afin d‘échanger au sujet du contenu de l’exposition, discuter de l’avenir du territoire et participer à l’élaboration de futurs souhaitables :

• Performance artistique hors les murs de la comédienne et danseuse Zelif
• Vernissage à Foix
• Ateliers « Dessine et nomme ta nappe » (Eugénie Hoff, ISDAT)
• Atelier images satellite – partie 1/introduction (Odin Marc, CNRS)
• Projection débat « Des ricochets en eau douce »
• Atelier Fresque du Sol (Priscia Oliva, UT3)
• Vernissage à Saverdun
• Conférence « Cycle de l’eau » (Simon Munnier, Météo France)
• Projection-débat : « Des cailloux dans la chaussure » (M. Damperon, 2023) + « Ricochets en eau douce » (R. della Torre, 2025)
• Atelier « Dessine et nomme ta nappe » (Eugénie Hoff, ISDAT)
• Conférence Déchets Inertes (Chloé Maisano & Estelle Guille, ORDECO)
• Conférence Instituts EcoCitoyens (Philippe Chamaret (Fos sur Mer), Viviane Thivent (Aude), Vanessa Léa (UT2, ZA PYGAR) et Léa Sébastien (UT2)).
• Atelier images satellite – partie 2/pratique (Odin Marc, CNRS)
• Atelier « Fresque du sol » (Priscia Oliva, UT3)
• Conférence « bonnes pratiques de l’eau » (Benoît Wibaux)
• Conférence Instituts EcoCitoyens (Instituts Eco-citoyens de Fos-sur-mer et Aude)

FRESQUE « Les gravières, ou l’habitabilité en question », F. Malenfer

Les gravières, ou l’habitabilité en question

Fresque réalisée par l’artiste Frédéric Malenfer, à l’encre de chine, 2025

Comment représenter la controverse autour de l’impact des gravières sur l’eau souterraine en Basse-Ariège ? Le dessinateur Frédéric Malenfer a ici tenté de saisir et de représenter les éléments saillants qui sont en jeu : l’extraction à l’œuvre, les transformations du paysage, les préoccupations autour de la nappe phréatique, les dispositifs de concertation, la vulnérabilité des plans d’eau, les mobilisations citoyennes, les sols remblayés, l’enquête scientifique, le devenir du territoire…
Au dessin, s’ajoutent des paroles d’acteurs et d’actrices de la controverse, qui traduisent la pluralité des positions et reflètent la complexité des enjeux entremêlés.
En cliquant sur les bulles de texte de la fresque, vous accédez à des pastilles sonores créées à partir des entretiens menés par l’équipe scientifique du projet NAPALAIR entre mai et juillet 2024.
Captation : Muriel Dutrait.
Montage et réalisation : l’Association Vauréenne d’Animation Audiovisuelle (l’AVAA), radio R d’Autan.

Livret d’exposition

Ce livre reprend l’intégralité du contenu des panneaux de l’exposition : matière textuelle et iconographique.

Livret réalisé par l’atelier Nico Froment, de l’atelier Cart’ Blanch’, 2025.
Il est disponible en version couleurs HD (35 Mo) pour consultation digitale.
Il est aussi disponible en version N&B (15 Mo), pour impression.

Video « AQUIFERE_946AG »

Mayeul·e Toulemonde
Aquifère_946AG, 2025.
Vidéoprojection, dimensions variables.
Production originale pour l’exposition arts-sciences Panique Phréatique ?
Mastodonte sous terre, entité d’une dimension bien au-delà de nos perceptions humaines, l’aquifère 946AG se manifeste à nous morcelé, par bribes locales. Les activistes déplorent les incisions dans le sol réalisées par les gravières, comme une plaie saignant la Terre. L’équipe scientifique analyse une base de données numériques subtiles et interprétables. Dans une perspective techno-animiste, Mayeul·e Toulemonde s’intéresse à témoigner de l’ambivalence sensible des appareils technologiques qui – pour le meilleur comme pour le pire – nous assistent dans la compréhension de ces réalités à dimension élevée. En utilisant principalement le logiciel Touch Designer, iel a pu convertir un maximum de données autour de l’aquifère afin de représenter cette vie extra-dimensionnelle : modélisation 3D grâce au découpage cartographique de l’entité et au modèle d’élévation digital local, dessin animé de l’évolution des gravières visible depuis le timelapse Google Earth de la zone de Saverdun, et travail sonore réalisé en convertissant les graphiques des relevés piézométriques de cette même zone en ondes sonores.

VIDEO « AQUIFERE », performance de Zelif

Vidéo réalisée par R. della Torre et Mayeul.e Toulemonde, montée par Mayeul.e Toulemonde. Elle documente la performance de l’artiste Zélif, réalisée à Foix le 3 mai 2025.
Créature, 2025.
Matériaux issus de récupération et seconde main, hormis le tissus principal (coton anthracite). Tissus coton, tissus en fibres synthétiques, fil polyester, perles de verre, de bois et de plastique, argile, charbon du bois de Mouillet, plâtre périmé du fond du garage, eau du puits du Douctouyre, ocre naturel, acrylique doré (infime, pour l’or de l’Ariège), café infusé, pierre trouée de Vendée, bois flotté de la Frau, béton cellulaire écrasé, colle, poussière, musique, tendresse, larmes, nuits.
Création originale pour l’exposition arts-sciences Panique Phréatique ?, dans le cadre du Master « Théâtre Appliqué », Université Toulouse Jean Jaurès / Campus de Foix. Recherche création appliquée à la médiation scientifique.
– Tu n’as ni voix, ni nom, ni histoire, pourtant, nous te cherchons désespérément.
Tu es la seule, à ce jour, à représenter cette entité que personne ne saurait saisir totalement. –
Être fantastique, monstre mystique, créature mythologique, animal légendaire, bête imaginaire, esprit d’un élément, d’un lieu, d’un objet, d’un jour sacré ou d’une fête païenne … toutes les cultures grouillent de ces présences oniriques qui mettent du sens dans ce qui nous compose et nous environne. Danseuse et comédienne, Zelif part à la recherche d’une expression vivante de l’aquifère : comment représenter l’invisible ? Au fil des avancées scientifiques de Napalair, et de l’exploration des représentations du non-vivant, s’est imaginée une émanation de l’aquifère. Prévue pour être un costume, cette Créature est finalement devenue une partenaire de jeu, le temps d’une rencontre au bord de l’Ariège (performance dans la ville). Le travail d’art du spectacle prend parfois des tournures inattendues, et là où l’incarnation du personnage semblait être au cœur du projet, il s’est avéré plus pertinent de faire de cet être un complice ouvrant au dialogue. De partir à la rencontre de cet être perdu à la surface, témoin d’un souterrain malmené par l’activité humaine.

Lettres et dessins

Voir les lettres et dessins

En application de l’adage selon lequel « On ne peut pas défendre ce que l’on ne sait pas nommer », l’équipe du projet NAPALAIR a travaillé pendant un semestre avec une classe de CE1-CE2 de l’école primaire Henri Cazalé de Pamiers, sous la houlette de l’institutrice Célia Chaubet, pour produire des dessins et des noms de nappe.
En complément, et dans le sillage d’une initiative de l’enquêtrice Sophie Birman, les visiteurs et visiteuses de l’exposition ont été invité.es à rédiger des « lettres à la nappe ».

Plus de ressources

Pour consulter le reste des ressources

Crédits

Les personnes suivantes ont contribué à la réalisation de cette exposition :
Astrid Avellan (chercheuse), Carine Baritaud (ressources humaines), Emmanuel Berro (étudiant/enquêtes), Sophie Birman (étudiante/enquêtes), Guillaume Blanc (partenaire associatif), Matthieu Blanc (ingénieur), Nicolas Blin (voix), Lorette Breban (administration), Théo Canto (informaticien), Pascal Castello (voix), Jérémie Cavé (chercheur), Alix Cheney (étudiante, coordination), Frédéric Christophoul (chercheur), Anne-Marie Cousin (graphiste), Raymond Cubells (voix), Antonin Durécu (voix), Muriel Dutrait (étudiante/enquêtes et coordinatrice), Arlette Fourtané (voix), Nico Froment (graphiste), Magali Gérino (écologue), Emma Guérard (étudiante/enquêtes), Hélène Guétat-Bernard (chercheuse), Émelyne Guyondet (gestionnaire), Aimée Herfeld (construction scénographie), Léa Hobson (scénographe), Eugénie Hoff (étudiante aux Beaux Arts), Claire Kachkouch Soussi et l’équipe de R d’Autan, Sylvain Kuppel (chercheur), David Labat (hydrogéologue), Magali Labro (voix), Laure Laffont (chercheuse), Morgane Lasbleis (étudiante/enquêtes), Frédéric Malenfer (dessinateur), Laurence Marlats (administration), Sabine Mélezan (gestionnaire), Isabelle Mojica (voix), Margot Muñoz (relectrice), Dominique Tarisse (gestionnaire), Charlie Marquis (partenariats), Audrey Richard-Ferroudji (tiers-veilleuse), Léa Sébastien (chercheuse), Jean-Marc et Léa Saunal (voix), Mayeul·e Toulemonde (vidéaste), Zelif / Oriane Laffitte (artiste étudiante en recherche création appliquée).

Financements & soutiens

Nous remercions également les différents soutiens que nous avons reçu de la part de :

• Crédits IdEx 2022-2024 alloués au Centre des Politiques de la Terre en vue du financement de projets sélectionnés par l’appel à projets 2023 – « Habiter au cœur des limites planétaires » / soutien de l’opération au titre des Investissements d’Avenir (référence ANR-18-IDEX-0001).
• Labellisation et soutien financier de la Zone Atelier Pyrénées Garonne (PYGAR) LTSER France, 31320 Auzeville-Tolosane, France
• Soutien de la Région Occitanie dans le cadre du :
  • Défi Clé Économie circulaire – Circulades.
  • Défi Clé Observation de la Terre et territoires en Transition (O3T).
• Soutien de l’Axe Scientifique Transverse « Eau continentale » de l’Observatoire Midi-Pyrénées (OMP).
• Soutien de la Mission Médiation scientifique de l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD).

Par souci de cohérence, nous avons veillé à ce que cette exposition génère le moins de déchets possible. Nous avons donc réemployé autant que faire se peut des matériaux usagés. Et nous remercions chaleureusement le réseau des ressourceries ariégeoises pour le prêt de matériel, et en particulier :