Eric Marty est professeur émérite au CERILAC, spécialiste de littérature contemporaine.

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D’après des photographies de Jean-Jacques Gonzales

C’est un bruit de verre qui a interrompu mon sommeil. Non pas du verre qu’on brise. Un bruit plus incertain que cela, et plus inquiétant. Comme si on le perçait. On le trouait. Ou peut-être encore comme si le verre avait résisté à un coup extrêmement violent, et comme si le bruit n’avait pas été celui du coup donné mais celui de la résistance du verre à ce coup. Un grincement ? Et l’image a surgi immédiatement à nouveau comme une photographie.

L’amnésie des derniers jours n’est pas tout à fait un récit ordinaire. C’est ce que Éric Marty appelle une photofiction. Non pas un récit illustré par les très belles photographies de Jean-Jacques Gonzales qui ponctuent chaque chapitre, mais un récit qu’on pourrait dire animé par ces images.
Un homme, qui dans la vie est un jeune acteur genevois, se retrouve mystérieusement dans une villa près de Rome. À la suite, semble-t-il, d’un accident de voiture, il a perdu la mémoire immédiate des jours qui viennent de s’écouler. Légèrement blessé aux yeux, il est momentanément privé du sens de la vue. La photographie alors se révèle comme cet espace ambigu où le regard cherche sans cesse le monde réel qui semble y être représenté et où il découvre dans ce qui se donne comme visible, le semblant dont toute vie est faite.
L’Amnésie des derniers jours est, après L’Invasion du désert, la seconde collaboration entre Éric Marty et Jean-Jacques Gonzales.

  • Titre : L’Amnésie des derniers jours
  • Auteur : Eric Marty
  • Éditeur : Manucius
  • Date de publication : 2024
  • Nombre de pages : 98
  • ISBN : 978-2-84578-810-7
  • Prix : 20 €