Rencontres de l’axe « Écrire et penser avec l’Histoire » 

Jeudi 24 octobre 2024

17h-19h, Grands Moulins, salle 695C

Rencontre avec Iris Mommeransy autour de son ouvrage Jean-Luc Godard, cinéaste de la Guerre Froide (1965-1967). Trois films sous influence, L’Harmattan, coll. Champs visuels, 2024

Discussion : Marie Frappat

Présentation de l’ouvrage

Jean-Luc Godard est un cinéaste à l’œuvre prolifique, notamment dans les années 1960 lorsqu’il réalise en moyenne plus d’un film par an. Cette ébullition artistique et créative est à interroger au prisme d’un monde connecté, en mouvement et en conflits : un monde de Guerre Froide.
Trois films, au cœur de cette décennie, rendent compte des différentes influences que reçoit et retranscrit le cinéaste à l’écran. Avec Pierrot le fou (1965), Masculin Féminin (1966) et La Chinoise (1967), Jean-Luc Godard découvre et explore ce que signifie l’engagement, l’américanisation et le communisme.
En proposant un cinéma qui refuse les dogmes des deux blocs de Guerre Froide, le réalisateur incarne un mouvement progressif d’intérêt et de curiosité pour une troisième voie politique, à l’image d’une partie de la jeunesse dans la France d’avant mai 1968.

Jeudi 30 janvier 2025

17h-19h, salle 695C

Rencontre avec Fanny Cardin, Charlie Hewison et Barnabé Sauvage autour de l’ouvrage collectif Cinématérialismes. Nouvelles approches matérialistes du cinéma, Mimésis, 2024

Discussion : Hala Habache

Présentation de l’ouvrage

Cet ouvrage collectif explore les points de contact existant entre le cinéma et les traditions historiques et philosophiques du matérialisme. Les articles réunis proposent de réinscrire la description de la matière visuelle et so¬nore des images dans un travail critique qui prendrait en compte la dimension socio-politique des formes de production – tech¬niques, économiques, écologiques – des œuvres. S’affirmant contre la dépolitisation tendancielle de l’usage de la notion de matérialisme, cet ouvrage est animé par la conviction que la réévaluation des pensées matérialistes historiques et le développement des approches contemporaines peuvent constituer une issue salutaire aux impasses de l’ère post-théorique. Il voudrait ainsi plaider pour une conception politique de la matérialité, et réciproquement, pour une compréhension matérielle de la politique.

Jeudi 13 février 2025

17h-19h, salle 695 C (Grands Moulins)

Rencontre avec Emmanuel Siety, animée par Garance Fromont et Tatian Monassa autour de l’ouvrage Le montage simultané. Vies d’une forme

Présentation de l’ouvrage

Le montage simultané au cinéma, ou split screen, remis au goût du jour grâce aux logiciels de montage virtuel, n’évoque le plus souvent qu’une poignée de films américains des années 1960 et quelques œuvres remarquables mais isolées telles que Napoléon (1927) d’Abel Gance ou The Chelsea Girls (1966) d’Andy Warhol, ainsi qu’un cinéaste, Brian De Palma, qui en fit une signature personnelle. Sait-on pourtant que le terme split screen figurait au début des années 1920 dans les manuels d’écriture cinématographique ? Dès les premières années du cinéma, avant même de monter linéairement les prises de vues, on imagine de les juxtaposer. Jusqu’à nos jours, les raisons à cela ne manqueront pas : pour que voisinent les rêves et la réalité, l’actuel et le possible, l’ici et l’ailleurs, mais aussi, plus abstraitement, pour établir un ordre social ou pour le briser, pour classer ou déranger, concilier ou diviser, ériger des frontières ou les subvertir, comparer et opposer, heurter les rythmes, provoquer des collisions de formes et d’idées. Sous la structure du montage simultané, aux variations infinies et paradoxales, traversant aussi bien le cinéma d’avant-garde et expérimental que le cinéma populaire américain, s’inscrit toujours une réalisation de fantasmes, un geste politique, un acte de pensée. C’est ce grand tumulte structurel qu’explore cet ouvrage.

Jeudi 13 mars 2025

17h-19h, salle Jacques Seebacher (Grands Moulins)

Rencontre avec Armelle Talbot et Guillaume Sibertin-Blanc, animée par Igor Krtolica autour de l’ouvrage Variations Fassbinder. Images d’Allemagne, désirs de cinéma

Présentation de l’ouvrage

Une traversée philosophico-cinématographique de l’œuvre filmique de Fassbinder, des audaces avant-gardistes des années 1968 aux retombées des années de plomb dix ans plus tard.

Les expérimentations du cinéaste dans les codes du cinéma de genre – film criminel, mélodrame, SF – y sont envisagées comme autant d’issues cherchées à un cinéma d’Allemagne impossible, tendu entre une industrie culturelle nationale sortie du IIIe Reich radicalement discréditée et l’empire exercé par les États-Unis sur le marché du film et la fabrique des imaginaires. Puisque c’est à Hollywood qu’est né le désir de cinéma de Fassbinder dans la RFA de l’après-guerre, que faire, sinon tenter d’en autochtoniser les images, risquer des films de gangsters allemands, des mélodrames d’immigrés et de déclassés munichois ? Et dans quelles images parvenir encore à machiner son désir dans la nouvelle conjoncture sensible imposée par l’Automne allemand et l’emprise de la communication médiatique ? Pour qui n’a pas de moyens d’expression propres mais seulement des langues étrangères à la fois incontournables et inappropriables, la citation se révèle le geste par excellence d’un cinéma mineur, voué à travailler dans des images d’emprunt, et à acclimater impossiblement les manières de vivre qu’elles prescrivent aux corps censés les incarner.

Mardi 29 avril 2025

17h-19h, salle Jacques Seebacher (Grands Moulins)

Rencontre avec Laélia Véron et Karine Abiven, animée par Jacques-David Ebguy autour de l’ouvrage Trahir et venger. Paradoxes des récits de transfuges de classe

Présentation de l’ouvrage

Les récits de transfuges de classe – c’est-à-dire des personnes ayant connu une forte mobilité sociale, souvent ascendante – se sont multipliés ces dernières années, dans des domaines divers (littéraire, sociologique, politique, médiatique) et sur des supports variés (livres, journaux, réseaux sociaux). Comment expliquer un tel succès ? C’est que le récit de transfuge traite aussi bien d’enjeux collectifs (la place des classes populaires, les injustices et les possibilités de réparations sociales) que d’enjeux personnels (le parcours de vie singulier, l’identité fractionnée, l’acceptation de soi), dans une perspective souvent présentée comme politique.
Peut-on à la fois trahir les siens, en changeant de classe, en adoptant d’autres valeurs, voire une autre identité, tout en prétendant les venger, en leur offrant un espace de représentation, en leur rendant une parole publique dont ils et elles sont privées ? Tel est le principal paradoxe du discours de transfuge qui prétend porter une parole populaire mais qui peut être accusé de la confisquer.
En adoptant les outils de l’analyse du discours, ce livre interroge les ambitions du récit de transfuge de classe. Est-il un contre-récit, qui s’oppose aux récits dominants, ou bien est-il devenu, malgré lui, un récit mythique, récupéré par le storytelling médiatique et politique libéral ?

Informations pratiques
Grands Moulins, Hall C

6ème étage, salle 695C

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