Quand :
14 octobre 2014 @ 14 h 00 min – 9 juin 2015 @ 17 h 00 min
2014-10-14T14:00:00+02:00
2015-06-09T17:00:00+02:00
Où :
Le France, 75013 Paris
Coût :
Gratuit

Les processus de mondialisation de la santé à l’œuvre depuis trois décennies dessinent un espace intellectuel, économique et politique sensiblement différent de celui de la santé publique internationale d’après guerre. Cette dernière était en effet dominée par les programmes d’éradication des maladies infectieuses et le rôle des États-nations et du système d’organisations onusien. La santé mondiale contemporaine (global health) en diffère par les acteurs, les cibles d’intervention, les outils : elle donne une place essentielle à la construction des marchés de biens médicaux et aux régulations par les acteurs de la société civile, mais aussi aux co-morbidités entre maladies infectieuses et chroniques, à l’intervention thérapeutique, à la gestion des risques, à la santé comme instrument d’un développement dit communautaire, et au déploiement de nouvelles modalités de surveillance et de prévision épidémiologique. Elle apparaît bien différente selon qu’on l’examine à l’échelle de ses infrastructures telles les grandes organisations (OMS, Banque mondiale, Fondation Gates), au niveau des savoirs, ou à celui des anticipations générées par les pratiques et projets locaux.

Ce séminaire combinera des approches historiques, sociologiques et anthropologiques, pour examiner cet espace mondialisé et les dispositifs qui le peuplent : nouveaux acteurs, cibles et outils : partenariats public-privé, fondations, « communautés » locales ; cancers, « maladies non transmissibles » ; prévention des risques, « Monitoring and Evaluation », etc. Une attention privilégiée sera portée aux infrastructures et aux dynamiques contemporaines de production de connaissances, d’intervention diagnostique et assurancielle, et d’innovation thérapeutique, ainsi qu’à leurs géographies en Afrique, Asie ou Amérique latine, souvent très éloignées des schémas de transfert Nord-Sud insistant sur la dépendance technologique. Le séminaire mettra l’accent sur l’analyse des formes locales prises par la santé mondiale dans les pratiques quotidiennes — de prévision épidémiologique, de recherche, de soin, de prise de décision politique –  et sur les avenirs qu’elles imaginent.

Programme :

  • 14 octobre (salle 2, RdC) : Kristin Peterson (University of California Irvine) « Speculative Markets. Drug circuits and derivative life in Nigeria. »
  • 13 novembre (salle 318) : Waltraud Ernst (Oxford Brookes University) « Global Connections, Plural Concepts and Standardised Classifications. The cases of melancholia, circular insanity and depression in colonial South Asia, c. 1925-1940 »
  • 9 décembre (salle 015, RdC) : Nancy Rose Hunt (University of Michigan) « Nervousness and Therapeutic Insurgency in a Colonial Situation »
  • 13 janvier (salle 318) : Judith Farquhar (University of Chicago) « Institution and the Wild: Salvaging and Sorting Minority Medicines in China (co-authored with Lili Lai)
  • 10 février (salle 318) : Stacey Langwick (Cornell University) « Partial Publics: The Political Promise of Contemporary Traditional Medicine in Africa »
  • 14 avril (salle 318) : Projit B. Mukharji (University of Pennsylvania) « Tropical Blood: Race and Tropical Medicine in Interwar India »
  • 12 mai (salle 318) : Elisabeth Hsu (University of Oxford) « From social lives to interactive playing fields: the « pharmaceutical » Artemisinin and the « herbal » Artemisia annua »
  • 9 juin (salle 318) : Andrew Lakoff (University of Southern California) « Global Health in a Time of Emergency »