Événements
Le tri ou triage en santé, hérité de la médecine de guerre et de catastrophe, désigne l’arbitrage opéré́ afin de prioriser les patient·es, c’est-à-dire décider dans quel ordre ils et elles seront soigné·es et, in fine, le cas échéant, qui sera soigné·e ou non. Si le tri est particulièrement médiatisé́ en situation d’urgence ou de catastrophe où sa pratique est explicite et encadrée – tout en posant des questions éthiques majeures -, il est insuffisamment connu et questionné hors de ces contextes. Sa gestion relève alors davantage de décisions politiques et médicales et de logiques économiques et sociales souvent méconnues des citoyen·nes, des usager·es en santé et même des professionnel·les de santé.Ce colloque vise à documenter la diversité des terrains et des pratiques de priorisation et de tri, à cerner l’extension du paradigme du tri dans la médecine contemporaine, et à relier les opérations de tri à leurs contextes politiques, sociaux et économiques, ainsi qu’aux contraintes qui influencent les valeurs et choix de ses protagonistes. Ce colloque fera enfin un état des lieux des savoirs en SHS sur le triage en médecine, et des débats que la crise sanitaire a permis de (ré́)ouvrir.
Ce 5ème colloque « vie psychique à l’hôpital » a pour vocation, comme les précédents, de réunir les psychologues qui travaillent à l’hôpital général dans les services de soins somatiques afin de leur permettre de partager leurs pratiques cliniques et leurs pratiques de recherche. Mais cela implique aussi d’interroger leurs liens de travail avec les collègues d’autres disciplines. Car l’hôpital est un lieu où l’interdisciplinarité est indispensable en vue de donner les meilleurs soins possibles aux patients.
Mais quels soins ? Ou plus précisément, quels soins psychiques ? S’il ne fait aucun doute que souffrance somatique et souffrance psychique sont étroitement liés dans le parcours d’une maladie, quelle conception avons-nous de ce qui soigne sur le plan psychique ? Est-ce de pouvoir parler de la maladie et des traitements ? Est-ce de pouvoir parler de soi et de sa vie ? Est-ce plutôt, en deçà de la parole, la sollicitude, la bienveillance, l’attention pour le patient qui constituent plus fondamentalement encore le socle sur lequel se construit le soin psychique ? Et dans ce cas, quels liens se tissent entre le patient et le soignant, en particulier lorsque ce dernier est psychologue ? Accompagnement psychologique, relation de transfert, alliance thérapeutique ? Ces notions, comment s’appliquent-elles dans un lieu où le cadre, la demande, le désir sont caractérisés par le vacillement, l’incertitude, la diffraction ?