On estime que environ 10 % de la population adulte souffre d’une maladie rénale chronique (MCR), c’est à dire plus de 850 millions de personnes dans le monde. Il est donc fondamental que la recherche scientifique focalise ses efforts sur cette pathologie. Seule la compréhension des mécanismes de base à l’origine de la progression de la MRC pourrait permettre d’identifier des thérapies efficaces et des bio-marqueurs susceptibles d’améliorer la prise en charge des patients atteints d’une MRC. Ceci est l’objectif des travaux de recherche de deux équipes de l’Institut Necker Enfants Malades (Université Paris Cité, INSERM, CNRS).

La maladie rénale chronique (MRC) est caractérisée par une perte progressive de la fonction des néphrons, les unités fonctionnelles du rein. Les néphrons sains restants peuvent, dans les premières phases de la maladie, prendre en charge le travail supplémentaire. Toutefois, dans le temps, ce surtravail endommage les néphrons restants ce qui peut conduire à la perte complète de la fonction rénale. Sans fonction rénale on ne peut pas survivre. Les patients qui sont dans cette situation doivent recourir à la dialyse et/ou à la transplantation rénale.
La vitesse de progression vers l’insuffisance rénale terminale est variable d’un individu à l’autre. Il est donc nécessaire d’identifier des prédicteurs (bio-marqueurs) capables de prédire l’évolution de la maladie et donc d’identifier les patients qui pourraient bénéficier le mieux d’une thérapie. Un autre grand problème de la MRC est l’arsenal très limité de thérapies efficaces.
Seule la compréhension des mécanismes de base à l’origine de la progression de la MRC pourrait permettre d’identifier des thérapies efficaces et des bio-marqueurs susceptibles d’améliorer la prise en charge des patients atteints d’une MRC.
Ceci est l’objectif des travaux de recherche de deux équipes de l’Institut Necker Enfants Malades (Université Paris Cité, INSERM, CNRS). L’équipe de Fabiola Terzi vise à mieux comprendre les mécanismes à l’origine de la destruction des néphrons lors d’une réduction néphronique. Ses travaux ont montré le rôle clé joué dans le processus lésionnel d’une voie moléculaire, appelée la voie de l’EGFR (Epidermal Growth Factor Receptor). L’équipe vient d’identifier un nouveau médicament capable de bloquer un acteur clé de cette voie et donc le processus lésionnel. D’autre part, la mesure de certaines molécules de cette voie dans les urines semble capable de prédire l’évolution de la maladie.
L’équipe de Marco Pontoglio s’intéresse à une maladie monogenique (l’haploinsufficance de HNF1B) qui peut se manifester, entre autres, avec une MRC très sévère chez l’enfant. L’équipe vise à identifier des nouveaux gènes capables de contrôler l’évolution de la maladie et d’expliquer pourquoi, pour une même mutation, certains patients développent une maladie sévère, alors que d’autre sont protégés. D’autre part, en réalisant un criblage avec 1500 médicaments, l’équipe vient d’identifier des composés chimiques potentiellement capables de corriger l’activité défectueuse de la protéine codée par le gène HNF1B.
L’ensemble de ces travaux, bien qu’encore à une étape préclinique, ouvre des nouveaux espoirs pour le traitement de la MRC.
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