Paris, le 24 septembre 2025
Les équipes décanales de la Faculté Sociétés & Humanités et de la Faculté des Sciences réaffirment leur soutien plein et entier aux collègues historien.nes spécialistes des mondes juifs visé.es par des campagnes de harcèlement et de calomnie, en raison de leur choix de se retirer d’un colloque accueilli par le Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme après en avoir simplement informé les organisateurs et organisatrices. Ces collègues n’ont fait qu’exercer leur liberté académique, dans le cadre légal défini par le Code de l’éducation. Ce dernier accorde aux universitaires la jouissance d’une pleine « indépendance et d’une entière liberté d’expression dans l’exercice de leurs fonctions d’enseignement et de leurs activités de recherche » (article L952-2).
Les sciences humaines et sociales, par leur nature même, sont éminemment politiques au sens noble du terme : elles analysent, interrogent et critiquent le monde social. C’est l’idée même de l’esprit critique que nous avons la mission d’entretenir auprès de nos étudiants et de la société dans son ensemble.
La liberté d’expression dans le respect d’autrui, la liberté de participer ou non à un évènement scientifique, de figurer ou non dans un ouvrage collectif ne devrait jamais être le prétexte pour une mise au pilori de nos pairs. Le fait de voir des universitaires dénoncés publiquement pour de tels choix relevant de leur liberté académique est éminemment préoccupant, surtout de la part d’institutions publiques, de personnalités politiques, de collègues universitaires. Ces pratiques nourrissent le climat de suspicion et d’hostilité contre les Universités, et ne font qu’aggraver dangereusement la polarisation des débats et les divisions.
Sylvain Moutier
Doyen de la Faculté Sociétés & Humanités