Notre collègue Jean Delabroy est décédé le 21 février 2024. Né à Bordeaux en 1947, il entre à l’École Normale Supérieure de la rue d’Ulm en 1966, avec deux ans d’avance. Il est le normalien le plus jeune de l’histoire de l’école à cette époque, un véritable surdoué. Agrégé de lettres classiques (1968), il consacre sa thèse d’État à Jules Verne (1980). Après avoir été Maître de conférences à l’Université Paris 7, il a été nommé Professeur à Lille puis est revenu à Paris Diderot, où il a enseigné la littérature comparée et la littérature du XIXe siècle. Il a dirigé l’UFR LAC de 2007 à 2009, sur le nouveau campus, et s’est impliqué ensuite dans les instances de l’université comme Vice-président du secteur Lettres et Sciences humaines. Contemporain de la création de notre Université, il en a suivi et marqué l’évolution, depuis le campus Jussieu jusqu’à la veille de la fusion. Il nous manque, et nous manquera.
Outre plusieurs ouvrages et des articles en lien avec ses recherches de spécialiste du XIXe siècle et de comparatiste, son activité de traducteur pour le théâtre a été particulièrement remarquable. Jean Delabroy a traduit plusieurs œuvres dramatiques du grec ancien, créées dans sa traduction au théâtre de Châtillon notamment. Il a également publié deux œuvres de prose narrative, Pense à parler de nous chez les vivants (1997) et Dans les dernières années du monde (2005) ainsi qu’une œuvre dramatique, La séparation des songes. C’était un être rare, qui savait créer du lien, avec ses proches, ses amis, ses collègues. Comme enseignant, et singulièrement comme préparateur à l’agrégation de lettres, il a marqué les mémoires de plusieurs générations. L’écriture créative constituait pour lui le discours le plus essentiel, le seul qui ait véritablement de l’importance.