Mickael Benyamin est psychologue clinicien, psychanalyste, enseignant à l’IHSS et membre du Centre de recherches, psychanalyse, médecine et société (CRPMS).

Le pervers narcissique est devenu l’emblème fourre-tout de tout sujet qui exerce une domination et une emprise sur une autre personne. Il pique des crises de nerfs quand on n’est pas d’accord avec lui ou rabaisse son conjoint lors de conflits conjugaux. Pourtant cela ne suffit pas à le définir. On retrouve en effet des défenses perverses dans la plupart des structures : l’emprise, la manipulation, le déni de l’altérité, la froideur, le manque d’empathie… Mais s’y ajoute ici une fragilité narcissique massive qui rend le Moi faible et tributaire du narcissisme de l’autre. Ce dernier devient une prothèse qui doit recharger le sujet en narcissisme. Il devient – dans le même temps – le réceptacle des conflits et éléments toxiques dont le pervers ne veut rien savoir. Ainsi ressort l’élément fondamental de la perversion narcissique : l’annexion (au sens militaire du terme) du psychisme d’un autre qui aboutira à une emprise décervelante pour la victime. Il en résulte une perversion du lien dont l’expulsion projective en l’autre est un enjeu de survie pour son auteur. C’est pourquoi il est essentiel d’explorer son fonctionnement psychique et ses relations à l’autre.

 

  • Titre : La perversion narcissique – Le triomphe de l’emprise
  • Auteur : Mickael Benyamin
  • Éditeur : In Press Eds
  • Date de publication : février 2022
  • SBN : 2848357398