Publié sur OPUS, plateforme d’édition en accès ouvert de l’Université Paris Cité, l’ouvrage de Jeanne Gacon-Dufour fait suite, dans la collection Nouveaux classiques en science ouverte, au Prince philosophe d’Olympe de Gouges. L’édition en accès ouvert des Dangers de la coquetterie est accompagnée d’explications, de pistes de réflexion et d’une bibliographie récente qui en facilitent la lecture et l’étude.

Les Dangers de la coquetterie de Jeanne Gacon-Dufour, en accès ouvert sur OPUS.

Jean-Honoré Fragonard (1732-1806), Le billet doux, ca. 1770, huile sur toile, The Jules Bache Collection, 1949, The Metropolitan Museum of Art. CC0

La Marquise d’Hersilie est forcée par son mari de se retirer à la campagne. La Baronne de Cotyto profite de l’absence du sien pour charmer les hommes qui l’entourent. Qui trouvera le bonheur ? Si Jeanne Gacon-Dufour met en garde contre Les Dangers de la coquetterie, elle fait surtout entendre des voix féminines critiques : « Sommes-nous responsables de la sottise des hommes ? » Dans ce roman épistolaire écrit à la veille de la Révolution française, elle donne à voir une société animée par le désir de paraître et elle esquisse le chemin d’une émancipation.

Les Dangers de la coquetterie est l’un des premiers romans de Jeanne Gacon-Dufour, plus connue pour La Femme grenadier et pour ses essais féministes. L’édition originale, datée de 1788, est la seule publiée à ce jour. Le roman ressemble, en plus petit format, aux Liaisons dangereuses, publié six ans plus tôt. En lisant les lettres écrites par une douzaine de personnages, on découvre les jeux de séduction et les intrigues dans lesquels ils sont engagés. Mais le point de vue est davantage féminin que dans le roman de Laclos : les lettres des personnages féminins sont plus nombreuses que celles écrites par les personnages masculins.

En apparence, le roman est très moral. Il doit l’être pour avoir l’approbation de la censure et du public. La Baronne de Cotyto et la Vicomtesse de Thor finissent donc ruinées et blâmées par tous. Sont-elles pour autant les principales coupables ? Quelques mois avant Les Dangers de la coquetterie, Gacon-Dufour a publié un Mémoire pour le sexe féminin contre le sexe masculin. Elle y défend l’idée que les hommes sont responsables des dérèglements des femmes. Son roman est une autre manière de défendre ce point de vue, à la fois par l’histoire racontée et par les propos tenus par les personnages.

Le roman donne aussi un aperçu des mœurs et des réalités sociales de la fin du dix-huitième siècle : on s’y écrit beaucoup, on y joue au Pharaon, on s’y endette, on prend les eaux dans des villes thermales ou l’on se fait même inoculer la variole dans une vaine tentative de vaccination.

Cette édition des Dangers de la coquetterie de Jeanne Gacon-Dufour a été réalisée dans le cadre d’un cours proposé en troisième année de licence de lettres aux étudiantes et étudiants de l’Université Paris Cité de septembre à décembre 2023. Quinze étudiantes et étudiants ont établi, annoté et préfacé le texte d’Olympe de Gouges avec le concours d’Olivier Ritz, maître de conférences à l’UFR Lettres, arts et cinéma (LAC).

La collection « Nouveaux classiques en science ouverte » rassemble des textes qui présentent un intérêt culturel, pédagogique et scientifique notable. Elle rend disponibles des livres peu édités, elle leur apporte un éclairage qui les rend plus accessibles, elle les publie pour les faire connaître.

Les Dangers de la coquetterie par Jeanne Gacon-Dufour, édition coordonnée par Olivier Ritz, est disponible en accès ouvert sur OPUS.

La plateforme OPUS propose à la communauté scientifique de l’université un ensemble de services pour la réalisation d’ouvrages scientifiques – livres et revues, en sciences, santé, sociétés et humanités. Son objectif est de produire des contenus scientifiques évalués par les pairs, et de diffuser ces savoirs en accès ouvert.

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