Les bouleversements socio-climatiques en cours et à venir imposent des transformations profondes et multiples à l’ensemble de nos sociétés. Dans ce contexte, une connaissance critique de la place qu’occupe l’interdisciplinarité dans l’enseignement supérieur et la recherche en écologie semble être une étape fondamentale vers une compréhension alternative des interdépendances entre nature et société (la manière dont on pose les problèmes) et vers la structuration de formations pédagogiques à la hauteur de ce changement de paradigme (la manière dont on répond à ces nouveaux problèmes).

Ce projet d’enquête sur l’interdisciplinarité dans la recherche et l’enseignement supérieur en écologie repose sur trois séries d’objectifs – réflexifs, éducatifs et prospectifs.

© Baptiste Lanaspèze

Cartographie critique, collective et interdisciplinaire de la recherche et l’enseignement supérieur en écologie (CIRESE)

 

Ce que l’écologie fait à l’université

 

Les bouleversements socio-climatiques en cours et à venir imposent et imposeront des transformations profondes et multiples à l’ensemble de nos sociétés. La prise de conscience de cette réalité se traduit de manière visible par un essor éditorial, médiatique et militant hors norme et buissonnant, en quête de points d’appuis pour se structurer. Les espaces de recherche scientifique sont à la croisée de tout cela – et la manière dont ils nourrissent les espaces de formation des générations futures importe. 

Les écologies (au sens des mouvements scientifiques, philosophiques, artistiques et politiques qui enjambent constamment les dualismes sur lesquels repose la Modernité) incarnent tout particulièrement les nouvelles relations que la science et la société doivent tisser avec la Terre. Une connaissance critique de la place qu’occupe actuellement l’interdisciplinarité dans l’enseignement supérieur et la recherche en écologie semble donc être une étape fondamentale vers la structuration de formations pédagogiques à la hauteur de ce changement de paradigme. C’est l’objectif de cette enquête.

Ce travail s’est appuyé sur des réunions préalables avec des membres du Centre des Politiques de la Terre (CPT), une journée de séminaire à l’IPGP, de la bibliographie, la construction d’un outil big data (avec Data Observer) et la collecte de récits de trajectoires de recherche et d’enseignement dans quatre grandes villes universitaires (Grenoble, Marseille, Montpellier et Paris).

Trois lignes de force principales s’en dégagent.

  1. Même si les pensées de l’écologie ne représentent encore qu’une portion infime des SHS et des SVT, certaines lignes disciplinaires bougent.
  2. Il n’existe pas encore d’espace commun de recherche incluant les SHS et les SVT, mais seulement des zones de contact – qu’il s’agit donc de soutenir, enrichir et répliquer.
  3. Hors de ces zones de contact, les chercheuses et chercheurs (et notamment en SVT) se décrivent souvent comme « déchiré·es » : apolitiques en tant que scientifiques, et engagé·es en tant que citoyen·nes.

Ces résultats seront revisités avec les membres du CPT lors d’une pré-exposition en avril 2023. Cela nous permettra de discuter en particulier de réaligner le titre de cette étude avec le contenu de nos résultats. A ce jour nous envisageons le titre « Ce que l’écologie fait à l’université », proposé en sous-titre de ce document.

Puis ils feront l’objet d’une exposition s’adressant à la fois aux acteurs et actrices des pensées de l’écologie (en montrant un panorama des figures, des filiations, des notions, des disciplines…), mais aussi au grand public cultivé afin de montrer les coulisses de l’émergence d’une nouvelle scène.

Un catalogue comportant des textes, des extraits d’entretiens, des data-visualisations accompagnera l’exposition, ainsi qu’un texte rendant compte de manière problématisée de l’ensemble de la cartographie critique émanant de cette enquête et contenant quelques pistes de réflexion concrètes.

 

 

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