Cycle de séminaires

Chaque année universitaire, le Centre des Politiques de la Terre questionne les effets de ses termes – « centre », « politiques » et « terre » – et de leurs chaînes d’interdépendance en organisant mensuellement des séminaires interdisciplinaires – invitant des scientifiques extérieur.e.s au Centre et issu.e.s des sciences naturelles et expérimentales & des sciences humaines et sociales – sur une problématique particulière. Chacune des séries de séminaires du Centre se conclut avec un colloque convoquant des jeunes chercheur.se.s extérieur.e.s au Centre à présenter leur propre recherche sur la problématique travaillée pendant l’année.

© Zoé Sauvage

« Les leviers de transformations »

2024/2025

 

Le séminaire 2024/2025 du Centre des Politiques de la Terre sera consacré à réfléchir aux conditions de possibilité et aux enjeux d’un projet de transformation de nos modes d’habiter la Terre, ouvrant la voie à un avenir climatique et environnemental moins sombre et plus équitable. Quelles seraient les implications d’une véritable transformation socio-écologique à la mesure des défis actuels, du point de vue des multiples dimensions de l’habiter humain et social ? Quels leviers pourraient déclencher cette transformation ? Au cours des séances, nous explorerons plusieurs de ces leviers, en y incluant à la fois des approches théoriques transformatrices porteuses d’une alternative de monde, ainsi que des objets ou des champs empiriques. Les premières se caractérisent par leur puissante visée pragmatique : de la perspective de la décroissance à celle de la justice climatique et environnementale, du mouvement du réensauvagement aux écologies décoloniales indigènes du Sud global. Elles déclinent une notion holiste de transformation, en appelant à des changements de paradigme économique, politique et socio-environnemental. Les deuxièmes se caractérisent pour être des creusets de réflexivités : de la santé à la nourriture, du climat aux dynamiques terrestres (et aux pratiques de savoirs qui les ciblent). Ces champs empiriques, investis par les écologies anthropocéniques, le productivisme et l’extractivisme, offrent en effet autant d’occasions d’expérimenter d’autres agencements écologiques, en enclenchant des transformations de plus ample échelle. Ils sont des objets hybrides à la croisée des disciplines, au carrefour entre Nord et Sud, entre l’échelle locale des territoires habités et les enjeux globaux de gouvernance, ainsi qu’entre le présent socio-environnemental et le futur « profond » de la Terre. Traversés par les rapports de force géopolitiques, épistémiques et sociaux, ils offrent un point d’ancrage pour les transformer. La notion de transformation dont ils sont porteurs se traduit dans des engagements transformatifs plus situés, mais porteurs d’effets à cascade.

Ce cycle de séminaires, pensé comme un va-et-vient entre théories pragmatiques et empiries réflexives, se propose comme un espace pour penser ce que cela implique, concrètement, de transformer nos façons d’habiter la Terre. En ce sens, le séminaire vise à prolonger l’activité du Centre des Politiques de la Terre autour de la notion d’« habitabilité » pour la rendre opératoire à travers un large éventail de dimensions constitutives de nos façons d’habiter la planète et les territoires.

 

Détails du cycle 2024/2025

 

Session 1

Nommer la discontinuité : en quoi la transformation n’est pas la transition

Intervenant.e.s pressenti.e.s : Éloi Laurent et Wolfgang Cramer

Session animée par la géographe Nathalie Blanc – LADYSS-CNRS, Directrice du Centre des Politiques de la Terre

Le concept de « transition » écologique a connu ces dernières années une popularité considérable. Des plans de reconversion énergétique nationaux au greenwashing des entreprises privées, en passant par les revendications des mouvements écologistes, le champ politique associé à cette notion s’est tellement élargi qu’il court le risque de devenir un signifiant vide. Lors de cette première séance du cycle de séminaires annuels du Centre des Politiques de la Terre, notre objectif est d’explorer une notion alternative : celle de transformation. Comment penser des transformations socio-environnementales concrètes à partir des territoires et de la question de leur habitabilité ? Comment nommer le besoin d’une discontinuité historique dans les façons de travailler, d’habiter la Terre, de faire communauté avec d’autres êtres, de se déplacer ? Une discontinuité suffisamment vaste pour laisser foisonner les possibles et les pluralités, mais suffisamment concrète et spécifique pour ne pas courir le risque d’être récupérée à des fins de préservation du statu quo. Avant de nous consacrer à analyser plus concrètement les leviers possibles d’une telle transformation, cette séance vise à fournir une assise conceptuelle à la réflexion sur un changement social et environnemental radical.

 

19 septembre 2024 / 10h00 à 12h30 / Salle : information à venir.

 

Session 2

Politiques climatiques : quels leviers d’action ?

Intervenant.e.s pressenti.e.s : Sandrine Anquetin et Marc Delepouve

Session animée par : information à venir

La deuxième séance du séminaire se penche sur l’exploration des politiques climatiques, un vaste champ d’action qui inclut à la fois des acteurs étatiques et non étatiques. Institutions intergouvernementales, nations, mouvements sociaux, sociétés civiles, groupes d’opinion et institutions scientifiques incarnent autant d’instances de pouvoir politique top-down ou bottom-up dans la gestion de l’impact climatique des sociétés. Initiatives d’échelle globale – comme les différentes COP et les accords internationaux adoptés ces dernières années, ainsi que les luttes transnationales pour le climat – et locales – comme les plans de réduction des émissions des villes ou les engagements écologistes situés des collectivités territoriales – représentent autant d’outils d’action. Leur efficacité dépend non seulement de la proportionnalité des buts envisagés par rapport à la rapidité des perturbations en acte, mais aussi des dynamiques géopolitiques, économiques et sociales dans lesquelles ils s’inscrivent. Pour qu’un outil d’action devienne un levier de transformations plus amples, quelles conditions doivent être réunies ? Cette séance vise à enquêter sur les possibles points d’appui d’une politique climatique efficace, capable d’envisager des solutions à la fois réalisables et socialement souhaitables. En comprenant les ramifications globales et locales des politiques climatiques, nous allons cartographier les possibilités de transformation en vue d’un avenir durable et équitable.

 

(information à venir) octobre 2024 / 10h00 à 12h30 / Salle : information à venir.
 
Session 3

Habitabilité, sobriété, décroissance

Intervenant.e.s pressenti.e.s : Vincent Liegey et Dominique Méda

Session animée par : information à venir

La troisième séance du séminaire plonge dans l’examen de la perspective de la décroissance ou de la sobriété, en tant que catalyseur pour un changement de paradigme radical, s’éloignant des modèles économiques productivistes. En remettant en question le paradigme de croissance continue et mettant en avant la nécessité de réduire la consommation des ressources naturelles, des énergies et des biens matériels, cette approche vise à réorienter les sociétés vers des modèles économiques plus durables, équitables et en harmonie avec les limites environnementales de la planète. En ce sens, elle apporte une approche critique et alternative de la transformation écologique de nos modes de vie, encourageant une réflexion sur les indicateurs de richesse, privilégiant la qualité de vie, la solidarité et le bien-être plutôt que la croissance à tout prix. En explorant les défis et les opportunités ouverts par la décroissance, cette séance vise à offrir une perspective sur ce projet de transformation sociétale.

 
21 novembre 2023 / 10h00 à 12h30 / Salle : information à venir.

 

Session 4

Leviers de réflexivité dans l’étude du système Terre

Intervenant.e.s : Basile Hector et Adam Bobette

Session animée par : Maud Devès

L’épistémologie féministe et postcoloniale, ainsi que les science and technology studies, ont contribué à diffuser dans le contexte des sciences expérimentales la conscience de l’ancrage social incontournable des pratiques de connaissance. Non seulement les valeurs et les cognitions extrascientifiques des chercheur.euses et des institutions orientent leurs choix en matière d’objets de recherche, de méthodologies, etc., mais elles peuvent également être à l’origine de biais cognitifs qui compromettent les conditions d’objectivité de la production de connaissance. À la limite, les sciences peuvent contribuer à la reproduction d’inégalités dites « épistémiques », c’est-à-dire un accès inégal à des savoirs et des informations vitaux, distribué selon les lignes du genre, de la race, des géographies et des classes sociales. Dans la phase actuelle de crise écologique, l’étude expérimentale des dynamiques terrestres et climatiques a acquis une nouvelle visibilité et une importance sociétale accrue en tant qu’outil de prévision, de mitigation et d’adaptation aux dérèglements en cours et à venir. Dans ce contexte, la réflexivité sur les facteurs sociaux affectant la production de connaissance revêt un rôle primordial. Cela vise non seulement, comme c’est le cas dans d’autres domaines de la recherche, à corriger d’éventuels biais, à mieux orienter les choix en matière d’objets de recherche, ou à implémenter la diversité sociale et cognitive des chercheur.euses, mais aussi à contribuer à atténuer les inégalités liées à l’impact différencié des dérèglements environnementaux. En ce sens, les approches expérimentales à l’étude de la Terre, du vivant et du climat à l’époque de l’Anthropocène ne sont pas neutres, mais s’inscrivent dans des stratégies plus larges de production de futurs, plus ou moins équitables, plus ou moins durables. Prendre conscience de cette inscription et de cet horizon politique implicite représente un enjeu fondamental pour imaginer une transformation socio-environnementale dans laquelle les sciences jouent le rôle de vecteurs de démocratie. Au cours de cette séance, nous présenterons des cas d’étude illustrant autant de leviers capables d’accroître la réflexivité des chercheur.es sur leurs pratiques scientifiques, en vue de la conscientisation des enjeux politiques propres à l’étude des dynamiques terrestres.

 

19 décembre 2024 / 10h à 12h30 / Salle : information à venir.

 

Session 5

Le Green Capitalisme peut-il répondre aux problèmes d’habitabilité terrestres ?

Intervenant.e.s pressenti.e.s : Édouard Morena et Pierre Gilbert

Session animée par : information à venir

À un moment de l’histoire où personne ne peut nier la nécessité de changer les formes de relation économique et sociale avec la nature et la planète, le système économique capitaliste cherche à se renouveler et à légitimer une nouvelle phase « verte » d’accumulation et de développement. Cette poussée vers une réforme interne du système économique prend de nombreuses formes : compensations carbone des entreprises, solutions high-tech, géo-ingénierie, restructuration urbaine, etc. Le capitalisme vert propose un projet de transition socio-environnementale basé sur la centralité du marché et des entreprises, soutenant que le modèle de société qui a engendré la crise écologique peut devenir durable. L’objectif du capitalisme vert est de concilier la croissance économique avec la protection de l’environnement, cherchant à maximiser les avantages pour la société tout en minimisant les impacts négatifs sur l’écosystème. Cette rhétorique est-elle vraie ? Bien que certains objectifs centraux du capitalisme vert soient indispensables (transition énergétique, rénovation des bâtiments, réforme des transports, recyclabilité des produits, renforcement des espaces verts et des zones protégées, etc.), au cours de cette séance, nous nous interrogerons sur la mesure dans laquelle le green capitalism représente réellement un projet de transformation socio-écologique capable de relever les défis climatiques et environnementaux, et quel type d’équilibre social ce projet préfigure.

 

16 janvier 2024 / 10h à 12h30 / Salle : information à venir.
 

 

Session 6

Une seule santé ? Les approches One Health, Planetary Health et la deep medicine

Intervenant.e.s pressenti.e.s : Raj Patel et Sabine Gabrisch

Session animée par : information à venir

One Health, Planetary Health et Deep Medicine incarnent trois approches de la santé humaine, environnementale et planétaire, caractérisées par une démarche holistique et une forte dimension pluridisciplinaire ou transdisciplinaire. One Health a été la première tentative de relier la santé humaine, non humaine et environnementale pour faire face à des menaces émergentes telles que les pandémies, la résistance aux antimicrobiens et d’autres problèmes de santé publique d’origine zoonotique. À ce travail d’interface, l’approche Planetary Health a ajouté une perspective plus large, intégrant la santé globale de la planète et explorant les liens complexes entre les causes anthropogéniques des changements environnementaux mondiaux et leurs conséquences sanitaires. D’un autre côté, la Deep Medicine proposée par Raj Patel et Maria Rupya s’est donnée pour mission d’explorer les liens profonds entre les systèmes sociaux et économiques et la santé humaine et écosystémique, dénonçant l’impact des injustices sociales, de l’exploitation économique et du colonialisme sur les écologies et les corps. Au cours de cette séance, nous nous interrogerons sur les points de convergence et de différence entre ces trois approches afin de mettre en lumière le projet de transformation socio-environnementale qu’elles portent. La transdisciplinarité, la prise de conscience des enjeux planétaires et la transformation des systèmes de soins de santé peuvent-elles servir de leviers pour des transformations plus vastes ? De quels changements avons-nous besoin pour construire un avenir plus durable pour les espèces vivantes, la planète et la société ?

 

13 février 2024 / 10h à 12h30 / Salle : information à venir.

 

Session 7

L’habitabilité à l’aune des écologies indigènes

Intervenant.e.s pressenti.e.s : Zoé Todd et Kyle White

Session animée par : information à venir

Si les manières d’habiter sont socialement et culturellement diversifiées, la qualification d’un territoire comme habitable est tout aussi contextuelle et variée. L’habitabilité se joue en effet à l’interface entre un ensemble d’invariants qui déterminent un lieu comme sûr et salubre pour les humains, et un ensemble de variables prospectives qui rendent certains facteurs saillants en fonction des besoins spécifiques d’une communauté. L’accès aux réseaux, aux infrastructures, aux services, aux terres cultivables, la prospérité des « espèces compagnes » qui soutiennent matériellement et spirituellement une forme de vie commune, l’intégrité d’un paysage ou d’un milieu de vie, sont des aspects qui deviennent plus ou moins importants en fonction des différents modes de vie et d’habitation. Dans ce sens, les écologies indigènes témoignent de la nécessité de situer nos façons de penser l’habitabilité. Plus radicalement, loin de se limiter à être un terrain d’essai pour des théories formulées ailleurs, les écologies indigènes portent des perspectives autonomes sur les orientations d’une transformation sociale écologiste et équitable. Imaginer des perspectives de transformation socio-environnementale implique en effet d’ouvrir le champ à une multiplicité de voix et de valeurs, pour ne pas perpétuer les exclusions et les injustices existantes. Au cours de cette séance, nous présenterons le riche et foisonnant domaine de recherche des indigenous climate change studies et des approches indigénistes de l’écologie à travers deux parmi les protagonistes de ces mouvements de pensée. Nous nous demanderons avec eux : qu’est-ce que l’habitabilité dans le contexte des socio-écologies indigènes ? Et quel projet de transformation socio-environnementale poursuivent-elles à travers leurs multiples formes d’engagement ?

 

13 mars 2024 / 10h à 12h30 / Salle : information à venir.
 

 

Session 8

Changer d’agriculture, refaire de la nourriture : quels leviers de transformation ?

Intervenant.e.s pressenti.e.s : Isabelle Goldringer et Benoit Leroux

Session animée par : information à venir

À l’époque du « Plantationocene » – terme alternatif à celui d’Anthropocène, proposé pour souligner le rôle joué par le modèle agricole productiviste et intensif dans la crise climatique et environnementale – l’écologisation des pratiques agricoles représente l’un des enjeux les plus importants de tout projet de transformation socio-environnementale. Malgré le grand nombre de modèles alternatifs proposés à l’échelle locale et internationale jusqu’à aujourd’hui, le complexe agro-industriel dominant est loin d’être remis en cause. Ce qui explique cette inertie est la complexité des réarrangements nécessaires : changer d’agriculture implique non seulement une révolution des pratiques de cultivation, mais aussi une remise en cause de l’organisation du travail agricole, des formes de propriété des terres, du commerce international, des modes de consommation et des habitudes alimentaires. Mais c’est justement en raison de cette imbrication profonde avec une pluralité de dimensions socio-économiques et écologiques que l’agriculture peut incarner un point d’appui de transformations multiples. À l’interface entre l’économie des marchés globaux, les écosystèmes locaux, les devenirs biologiques des espèces cultivées et de celles infestantes, ainsi que les flux de marchandises, elle représente un levier de possibles effets en cascade. Comment les déclencher ?

 

17 avril 2024 / 10h à 12h30 / Salle : information à venir.

 

Session 9

Transformer, réensauvager : faut-il « laisser la nature suivre son cours » ?

Intervenant.e.s pressenti.e.s : Virginie Maris et Raphaël Mathevet

Session animé par : information à venir

La perspective du réensauvagement, née au cours des années 90, propose une approche novatrice de la conservation de la biodiversité, de plus en plus répandue. Elle se distingue des pratiques classiques de conservation en accordant une place prépondérante aux processus écologiques spontanés, sans intervention humaine directe ni objectifs prédéfinis. Actuellement, des projets de réensauvagement sont en cours dans au moins 10 pays européens, englobant la création de zones « cœur » protégées de l’activité humaine, la réintroduction d’espèces, ou simplement la libre évolution des écosystèmes ciblés.

Contre les formes d’interventionnisme liées à une conception des humains comme intendants de la nature, le mouvement du réensauvagement propose une révolution philosophique et scientifique, reposant sur l’idée que s’abstenir d’agir peut parfois constituer la meilleure des actions. À l’encontre des courants de pensée latouriens et hybridistes qui effacent toute distinction entre culture et nature, le mouvement du réensauvagement défend l’utilité d’un partage entre l’anthropisé et le sauvage, pour protéger ce dernier de la croissante colonisation dont il fait l’objet. Au cours de cette séance, nous explorerons les directions de transformation proposées par la perspective du réensauvagement : à la fois transformation ponctuelle des écosystèmes ciblés, transformation du rôle humain dans la relation à la nature et à sa « gestion », et transformation plus vaste de la géographie des espaces habités sur la planète. Avec deux parmi les protagonistes de ce mouvement, nous nous demanderons : est-ce que l’abstention de toute action peut-elle représenter un levier d’action pour la lutte contre la crise écologique ?

 

15 mai 2024 / 10h à 12h30 / Salle : information à venir.

 

« S’engager pour l’habitabilité de la Terre »

2023/2024

 

L’engagement dans les causes écologistes est perçu comme nécessaire face aux faiblesses de l’action publique. Cet engagement se fait souvent dans le registre de l’action concrète, ce qui n’exclut pas le registre protestataire ou judiciaire, et peut être analysé comme un enchaînement de moments d’investissement qui modifient les interactions avec l’environnement selon une logique incrémentale. S’engager pour l’habitabilité de la Terre, c’est en conséquence, que l’on soit un individu, une organisation ou encore un territoire, supporter des actions qui mettent à l’épreuve les convictions, autant que l’identité et le rapport aux autres, dans une modification des modes d’habiter le globe à toutes échelles. 

Nous explorerons sur un plan théorique et empirique ces questions au travers d’interventions donnant place à des savoirs de base, sur des thèmes qui visibilisent des luttes, ou encore en faisant intervenir des mobilisations particulières.

 

Détails du cycle 2023/2024

 

Session 1

S’engager

Joëlle Zask – philosophe spécialisée en philosophie politique et pragmatique (Université Aix-Marseille, Centre Norbert Elias) – et Pablo Jensen – physicien (CNRS, ENS Lyon) et chargé de mission du groupe Transition écologique à l’ENS de Lyon – nous offriront deux perspectives de cadrage à la notion d’engagement. Cette session posera les bases du nouveau cycle de séminaire du Centre des Politiques de la Terre et sera animée par sa directrice Nathalie Blanc – géographe (Université Paris Cité, CNRS, LADYSS).

 
Session 2

Habiter un monde nucléarisé ?

Maël Goumri – postdoctorant en sociologie des sciences et des techniques (IFRIS, CERMES3, Université Paris Cité) – animera une discussion entre Bernadette Bensaude-Vincent – philosophe et historienne des sciences, professeur émérite (Université Paris-I-Panthéon-Sorbonne), membre du comité d’éthique de l’Andra – et Bernard Laponche – physicien nucléaire, expert en politique énergétique, membre de l’association Global Chance, ancien ingénieur atomique du CEA – sur les manières de s’engager aux côtés des infrastructures socio-ingénieriques nucléaires : l’une avec une approche extérieure questionnant la survalorisation des risques et l’un avec un vécu de l’intérieur appelant à la reconnaissance des incertitudes.

 
Session 3

Les sciences face aux crises environnementales et sanitaires : quelles implications pour les politiques publiques ?

Anneliese Depoux – sciences de la communication, UPC Centre Virchow-Villermé, membre du Centre des Politiques de la Terre – animera la rencontre entre l’anthropologue politique Lætitia Atlani-Duault – Ceped UPC-IRD, Vice-Présidente Europe de l’Université Paris Cité, et Présidente de l’institut Covid-19 Ad Memoriam – et le philosophe moral et politique Bernard Reber – CEVIPOF CNRS Sciences Po, membre du Centre des Politiques de la Terre. Atlani-Duault, à partir de son expérience de membre du Conseil scientifique Covid19 auprès du gouvernement, s’interrogera sur les rapports complexes entre scientifiques, autorités politiques et médias en temps de crise, et sur les enseignements qui pourront en être tirés pour de futures crises (deux de ses récents ouvrages, Spiritualités et pandémie, Albin Michel 2021 et Religions et fin de vie, Fayard 2023, serviront d’illustrations) et Reber reviendra sur ses « laboratoires » de recherche – les conventions citoyennes sur le Climat et sur la Fin de vie – pour revisiter dans de tels contextes la notion d’engagement, que ce soit celui de citoyen.ne.s tiré.e.s au sort et celui de scientifiques, impliqués à différents niveaux de responsabilités et d’expertise.
 
Session 4

Des pratiques professionnelles qui engagent et qui s’engagent

La géophysicienne spécialisée sur les microparticules identifiant les pollutions de l’air, Mélina Macouin – CNRS, GET -, le géophysicien spécialisé sur l’énergie solaire, Jean Chéry – Laboratoire Géosciences, CNRS, Université de Montpellier – et la psychanalyste clinicienne spécialisée sur les impacts de la crise écologique sur les psychés des adolescent.e.s, Isée Bernateau – UFR IHSS, UPC – discuteront de l’enjeu de comprendre ce qui fait que des chercheur.se.s se mettent à interroger leurs pratiques et ce que chacun.e trouve dans cette bifurcation en matière de recherche. Cette session sera animée par la géophysicienne et psychosociologue spécialisée sur les crises et les risques, Maud Devès – IPGP, UFR IHSS, UPC et membre du Centre des Politiques de la Terre.

 
Session 5

Subsistance et résistances

Subsistance, entre-subsistance, auto-subsistance sont des termes variés employés pour indiquer une proposition de transformation sociale radicale à partir d’une réappropriation collective des conditions de satisfaction des besoins de base, en lien avec un milieu de vie et en s’autonomisant du marché global. Pour la perspective de la subsistance, s’engager pour l’habitabilité des milieux et de la Terre implique se réapproprier le contrôle sur la production de la nourriture, du logement, du soin de soi et des êtres avec lesquels on cohabite, pour répondre à ces besoins non pas par le biais de la relation marchande et anonyme mais par la coopération, l’entraide et la construction de communautés vicinales. Contre la division sexuelle et internationale du travail de reproduction de la vie, contre l’exploitation des milieux et la destruction des communs naturels, est-ce que la subsistance peut représenter une forme de résistance et de production de changement ?

La sociologue du travail et du genre Geneviève Pruvost – Cems, EHESS, CNRS, auteure de Quotidien politique – et l’ingénieur agronome et docteur en écologie François Léger – INRAE, AgroParisTech – en parleront avec la philosophe Germana Berlantini – post-doctorante du Centre des Politiques de la Terre.

 
Session 6

Femmes, luttes et milieux : s’engager contre l’accaparement du monde rural en Abya Yala

Pendant cette séance du séminaire « S’engager pour l’habitabilité de la terre », nous aborderons le thème de l’engagement des femmes et des engagements féministes pour l’habitabilité de la terre à partir du contexte de l’Amérique latine, ou Abya Yala selon une dénomination du peuple Kuna revendiquée par plusieurs communautés autochtones. Trois chercheuses qui ont travaillé sur les luttes des femmes paysannes, indigènes ou afro-descendantes dans ces régions nous aideront à comprendre pourquoi les femmes sont en première ligne dans la lutte contre l’extractivisme, l’agrobusiness, la déforestation, quels modèles alternatifs elles proposent et quels sont les rapports entre ces mobilisations et l’écologie conservationniste du système des parcs nationaux. À la lumière de leurs recherches, nous explorerons l’intersection entre le genre, la race, la classe et les écologies pour réfléchir à ce qu’est un environnement habitable du point de vue des femmes et des communautés du Sud global.

Nous en discuterons avec la philosophe et sociologue Jules Falquet – Laboratoire d’études et de recherches sur les Logiques de la Philosophie, Université Paris 8 -, la sociologue Héloise Prévost – CESSMA, IRD, Université de Paris – et l’anthroplogue Renata Machado Freitas – Centre des politiques de la Terre, Cité du Genre, Université Paris Cité. La discussion sera animée par la philosophe Germana Berlantini – Centre des politiques de la Terre, Université Paris Cité.

 

Session 7

Les écologies des santés

Exceptionnellement, la session 7 du cycle de séminaires « S’engager pour l’habitabilité de la Terre » prend la forme d’une journée d’étude.

Cette journée d’étude vise à enquêter sur ces multiples formes d’engagement de la recherche qui ont émergé autour du lien entre les toxicités et les santés. Des luttes pour la régulation des polluants à celles pour la reconnaissance et la prévention des maladies professionnelles, des nouvelles techniques de captation pour mesurer les expositions au développement d’une théorie « écologique » de la carcinogenèse, les contributions réunies au cours de cette journée incarnent diverses manières de s’engager face aux enjeux de justice environnementale de notre temps.

> Programme de la journée d’étude

 

Session 8

Quelles politiques pour les limites planétaires ?

Les neuf limites planétaires représentent des indicateurs pour évaluer et surveiller l’impact des activités humaines sur la planète. Elles ont été quantifiées comme des seuils au-delà desquels les équilibres terrestres risqueraient d’être irrémédiablement perturbés. Le cadre théorique des limites planétaires a été proposé comme un référentiel capable de rassembler les multiples dimensions de la crise écologique et environnementale, dépassant ainsi une approche purement centrée sur le climat. Au fil du temps, ce référentiel a été enrichi d’une prise en compte des différences sociales en matière d’impact environnemental et d’accès aux ressources écosystémiques, dans le cadre d’une réflexion sur les enjeux de justice sociale.

Cette séance du séminaire du Centre des politiques de la Terre vise à approfondir le dialogue entre l’écologie politique et les limites planétaires : comment la gouvernance environnementale et les mouvements sociaux ont-ils abordé ce référentiel ? Comment mobiliser localement le cadre des limites planétaires pour évaluer les politiques publiques ? Comment calculer équitablement les seuils pour chaque territoire ?

Nous en discuterons avec la professeure en évaluation environnementale Natacha Gondran – UMR 5600 EVS, École Nationale Supérieure des Mines de Saint-Etienne – et le politiste Joost de Moor – CEE, Sciences Po. La séance sera animée par la géographe Nathalie Blanc – LADYSS, CNRS et Directrice du Centre des Politiques de la Terre.

 
Session 9

Mondes en traduction : un dialogue interdisciplinaire autour d’une étude de cas

Lors de cette session, la chercheuse en langues et littératures françaises et francophones Myriam Suchet – THALIM, Sorbonne Nouvelle et Directrice du Centre d’études québécoises – et la juriste spécialisée en biotechnologie Marie-Angèle Hermitte – directrice de recherche en retraite, CNRS ; directrice d’études, EHESS – se pencheront sur une étude de cas où humain.e.s et non-humain.e.s coexistent au sein d’un même territoire. Rivières, castor.ette.s, forêts, agriculteur.rice.s et paysan.ne.s, partageant le même espace de vie, posent le problème de repenser les formes politiques et juridiques de la cohabitation.

Entremêlant leurs compétences respectives en droit de la Nature et en recherche-création, Hermitte et Suchet chercheront ainsi à rendre saillantes les manières dont le geste de la traduction (avec ses possibilités, ses limites et ses écueils) peut donner la voix à des non-humain.e.s (animaux, végétaux et écosystèmes) au sein d’un tribunal de justice. Cette session expérimentale sera animée par la chercheuse en lettres Mara Magda Maftei – université de Bucarest ; IIAC, EHESS. Ainsi la traduction viendra ici poser la question en creux des nouvelles alliances entre recherche et art, recherche et action : de quelles formes de transdisciplinarité avons-nous besoin pour nous engager pour l’habitabilité de la Terre ?

 

Session 10

L’engagement, le sacré, les religions : une entrée par le christianisme

La dernière séance du séminaire S’engager pour l’habitabilité de la Terre sera dédiée au rapport entre écologie et sacré : Comment les religions, et plus en particulièrement les monothéismes, s’engagent-ils face à la crise écologique et environnementale ? Le sacré, dans un sens confessionnel et plus largement spirituel, est étroitement lié aux manières d’habiter et d’aménager les territoires. C’est la thèse du géographe Étienne Grésillon – LADYSS, UPC – qui nous proposera une analyse du jardin en tant que lieu d’une écologie du quotidien et de son rôle dans l’histoire polyphonique du christianisme. La philosophe Cécile Renouard – département Éthique philosophique et théologie morale, Centre Sèvres Paris, Faculté Jésuites ; cofondatrice du Campus de la Transition – apportera une perspective plus contemporaine, analysant la manière avec laquelle les engagements écologistes confessionnels associent des pratiques spirituelles de reconnexion à plus que soi avec des cultures de l’éco-responsabilité et de la sobriété.

La séance sera animée par le philosophe morale Bernard Reber – CEVIPOF, Sciences Po ; membre du Centre des Politiques de la Terre.

 

Ce cycle de séminaires a été coordonné par Germana Berlantini et Anne-Sophie Milon.

« habitabilitéS »

2022/2023

 

Le cycle de séminaire de l’année universitaire 2022/2023 est consacré aux formes hybrides d’habitabilité de la Terre soit à la manière dont les humain.e.s tendent à s’approprier leurs environnements pour les transformer en des « milieux de vie » (urbains, ruraux, montagnards, aquatiques, etc.), au cours de co-transformations en perpétuel renouvellement mettant aux prises matières, actions et symboles.

 

Les « habitabilitéS »

 

Le milieu habitable est celui qui permet à l’humain de l’occuper durablement, d’y aménager son habitat, d’y établir des relations, ou encore d’accéder aux ressources nécessaires à sa vie. À ce titre, il dépasse largement le seul règne humain et inclut l’air, l’eau, la terre mais également le carbone, l’azote, l’oxygène, le phosphore, ainsi que, sous une autre perspective, les autres organismes (depuis les bactéries aux animaux en passant par les plantes et les minéraux). Autant d’éléments, d’acteur.trice.s et de processus qui entrent en interaction à différentes échelles et qui relient activement les milieux les uns aux autres au sein de chaînes d’actions, de rétroactions et d’interdépendances encore trop mal comprises. L’habitabilité a ainsi pu être envisagée comme le produit d’une Terre conçue tel un système géophysiologique autorégulé – à l’instar de l’hypothèse Gaïa formulée par James Lovelock. Or, la crise sociale et environnementale contemporaine, ainsi que l’effondrement de certains milieux sous l’effet des activités humaines, nous montrent les limites d’une conception abstraite et uniforme de l’habitabilité. Le concept de « Zone Critique » permet ainsi d’envisager le milieu habitable du vivant comme une fine pellicule de la Terre, s’étendant des sols à la basse atmosphère, et de penser les multiples interconnexions physiques, chimiques et biologiques entre ces composantes. En ce sens, il invite à considérer l’ensemble des processus participant de l’habitabilité des milieux en relocalisant et territorialisant les grands cycles biogéochimiques longtemps envisagés à la seule échelle planétaire et isolés par rapport au vivant.

 

En outre, l’habitabilité des milieux est située, circonscrite par des « limites » planétaires, conditionnant leur maintien, leur évolution ou encore leur réfraction dans le temps et l’espace. Loin de constituer un concept figé, la notion de limite invite ainsi à envisager les transformations des milieux au-delà de l’habitable, depuis les milieux dégradés aux ruines, et aux environnements durablement pollués ou contaminés. Elle renvoie également au franchissement des points de bascule (tipping points) à différentes échelles, aux temporalités critiques et aux stratégies d’adaptation des êtres vivants face à des opportunités et des contraintes changeantes. La notion d’habitabilité constitue alors une façon de problématiser la crise sociale et environnementale en prenant en considération la diversité des trajectoires selon les territoires et les inégalités en matière de ressources. Par ailleurs, ces habitabilités et inhabitabilités apparaissent aujourd’hui comme largement produites, mises à l’agenda ou passées sous silence, par des formes de gouvernance plus ou moins locales de l’environnement. À bien des égards, elles reflètent autant les systèmes de pouvoir et l’organisation socio-économique des communautés humaines que les dynamiques complexes des grands cycles planétaires, ces derniers n’apparaissant plus comme un cadre donné et immuable à l’heure de l’Anthropocène.

 

Dès lors, ce cycle de séminaires vise à associer et à confronter différentes perspectives sur les milieux habitables et habités par les humain.e.s, notamment dans leurs interactions entre eux.elles et avec d’autres formes de vie. Au-delà d’une interrogation sur les limites planétaires, il s’agit de prolonger le questionnement sur les dynamiques, les acteurs, les éléments et les formes des milieux rendus inhabitables – ou en passe de l’être. L’on pourra aussi discuter les échelles pertinentes pour décrire et analyser des formes d’(in)habitabilité. Une telle démarche s’efforce d’établir un dialogue entre des sciences qui s’intéressent aux dynamiques bio-physico-chimiques, et d’autres qui se sont spécialisées dans la manière dont l’humain habite le monde ; entre celles ayant fait des systèmes leur cadre d’analyse, et d’autres privilégiant les formes de l’expérience et la description dense. Dans cette perspective, l’habitabilité nous paraît constituer un objet heuristique car commun à différentes disciplines et permettant de faire dialoguer les échelles. Au-delà de l’objet, il vise aussi à mettre à jour et à renouveler les méthodologies d’analyse, en vue de poursuivre l’effort engagé par les cycles de séminaires interdisciplinaires du Centre des Politiques de la Terre. Enfin, il sera question de mettre en évidence les formes de gouvernance des milieux, qu’ils soient habitables ou inhabitables, en vue de réinterroger la place de l’action publique dans les évolutions que connaît notre planète et les enjeux soulevés en matière d’inégalités et de justice socio-environnementale. La production de connaissances, tout comme les représentations et les imaginaires, ou encore les multiples formes d’engagement individuel et collectif, se trouvent au cœur de la transformation des modes d’habiter durablement la Terre.

 

Détails du cycle 2022/2023

 
Session 1

Habitabilités et limites planétaires

Rencontre entre le professeur d’études environnementales David Kanter (New York University) et le docteur en sciences économiques et ingénieur en agriculture Bruno Dorin (CIRAD, CIRED) animée par le physicien modélisateur Cédric Gaucherel (INRAE).

 

Session 2

Frottements d’échelles

Rencontre entre l’anthropologue Nathalie Ortar (LAET) et l’hydroclimatologue Thierry Lebel (IGE – CNRS, IRD, Université Grenoble-Alpes) animée par la géographe Sylvie Fanchette (IRD).

 

Session 3

Le changement climatique et ses impacts sur la santé

Rencontre entre la chercheuse en sciences humaines à l’Institute of Global Health Sandra Barteit (Heidelberg University), le géographe au Center for Remote Sensing of Land Surfaces Jonas Franke (Rheinische-Friedrich-Wilhelms-University) et le professeur du Climate Change and Health à l’Heidelberg Institute of Global Health Rainer Sauerborn animée par la directrice du Centre Virchow-Villermé de Santé Publique Paris-Berlin et membre du bureau du Centre des Politiques de la Terre Anneliese Depoux (Université Paris Cité).

 

Session 4

Interdisciplinarité, données et modèles

Rencontre entre la sociologue de l’environnement Isabelle Arpin (LESSEM – INRAE) et le physicien modélisateur Cédric Gaucherel (INRAE) animée par la géographe et directrice du Centre des Politiques de la Terre Nathalie Blanc (LADYSS).

 

Session 5

Inhabitabilités et remédiation

Rencontre entre l’anthropologue Florence Ménez (UMR 6308 AMURE, UBO-Cnrs-Ifremer, UMR 8053 LC2S UA-Cnrs, Fondation de France) et le médecin Thierry Le Brun (CHU Martinique) animée par l’anthropologue et membre du Centre des Politiques de la Terre Sandrine Revet (CERI, Sciences Po). Il.elle.s présenteront le projet SaRiMed portant sur l’échouement des sargasses (algues brunes du Nord-Est des Antilles) en Martinique et à Marie-Galante.

 

Session 6

Habitabilités et Anthropocène

Rencontre entre le paléontologue et ancien directeur de l’Anthropocene Working Group Jan Zalasiewicz (department of geography and geology, Leicester University) et le sociologue Bronislaw Szerszynski (department of sociology, Lancaster University) animée par le géochimiste et membre du Centre des Politiques de la Terre Jérôme Gaillardet (OZCAR, IPGP).

 

Session 7

Habitabilités et gouvernance des milieux

Rencontre entre le biogéochimiste marin et responsable du Réseau Zones Ateliers Olivier Ragueneau (CNRS, LEMAR) et des membres du Centre des Politiques de la Terre, Nathalie Blanc, Bernard Reber, Sandrine Revet et Richard Balme, animée par le membre du Centre des Politiques de la Terre et géochimiste Jérôme Gaillardet, autour de la responsabilité scientifique dans des dispositifs de recherche transdisciplinaires visant la transformation écologique des territoires. Cette rencontre interrogera ce faisant les asymétries épistémologiques et de pouvoir qui structurent les relations entre les acteurs de ces dispositifs.

 

Session 8

Habitabilités et « Justice ! » : Résistances multispécifiques aux Big Pharmas

Rencontre entre la biochimiste et cofondatrice d’Open Insulin Foundation Louise Lassalle et l’anthropologue des sciences et de la santé Charlotte Brives (CNRS, Centre Émile Durkheim), animée par le biologiste spécialisé en diabète et obésité et membre du bureau du Centre des Politiques de la Terre Christophe Magnan (Université Paris Cité), autour des manières dont l’accès à la santé pour tou.te.s est aujourd’hui remis en cause par l’organisation de la production du médicament et des formes de résistances impliquant médecins, scientifiques et juristes mais aussi protéines et virus en lutte pour une démocratisation de la production et de l’accès aux médicaments.

 

Ce cycle de séminaires a été coordonné par Romain Leclercq, Justine Rives et Anne-Sophie Milon.

 

 

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