Quand

Vendredi 21 avril de 9h à 18h

Salle Pierre Albouy, Grands Moulins

Journée d’études de l’Axe EMOI, organisée par Jeanne Bacharach, Marc Goldschmit et Evelyne Grossman.

 

Cette journée d’études, au croisement des arts, de la littérature et de la philosophie, cherchera à interroger la notion de désorientation. Orienter, à l’origine, signifiait disposer (une église, une abside) face à l’orient, l’autel tourné vers l’est (vers Jérusalem).
Dans nos sociétés désacralisées, l’orientation est plus communément scolaire, professionnelle, voire politique ou sexuelle (elle remplace peut-être dans cette dernière acception le beau mot d’inclination, sans doute par contamination de l’anglo-saxon).
La désorientation dès lors s’entend négativement : difficulté à se situer, perte des repères. Ainsi la désorientation spatio-temporelle s’inscrit-elle parmi les premiers symptômes de la maladie d’Alzheimer et des troubles apparentés.
Autre diagnostic, celui d’Alain Badiou : dans un opuscule récent (Remarques sur la désorientation du monde, « tracts », Gallimard, 2022, 52p), il nomme « désorientation » un déficit contemporain de la vérité au profit des opinions, un brouillage général des valeurs. La fameuse question kantienne (« Comment s’orienter dans la pensée ? ») serait-elle devenue caduque ? Fustigeant le primat actuel d’une contestation sans horizon créateur, Badiou en appelle à une résistance s’inscrivant dans la « réorientation communiste ».
D’autres encore soulignent que les extrémismes ont historiquement prospéré dans les époques de forte désorientation existentielle et politique dans la mesure où, en réponse au déracinement et aux vies aliénées, ils proposent les repères univoques de mythes consolateurs.
 
Pourtant, au-delà de ces postulats philosophico-politiques, peut-on concevoir une désorientation créatrice? Ainsi par exemple  la plasticienne Tatiana Trouvé invitait récemment à une traduction poétique et plastique de la désorientation dans son grand atlas de la désorientation au Centre Pompidou (8 juin – 22 août 2022). « L’art désoriente, explique-t-elle, parce qu’il nous invite à penser autrement, à partir du déplacement de nos repères. » 
 
La question à laquelle à notre tour nous voudrions inviter serait celle-ci : peut-on imaginer un art contemporain (terme englobant ici la littérature, la poésie, la musique, la danse, les arts vivants et plastiques) d’ordinaire réputé pour sa capacité à nous déstabiliser qui nous permette non seulement d’affronter la désorientation du monde mais d’en extraire un principe de vie et de création.
 

Outre des universitaires, Interviendront des poètes, artistes, spécialistes de musique et de danse.

Interventions de Evelyne Grossman, Emmanuelle André, Isabelle Barbéris, Elsa Tadié, Esther Tellermann (poète et psychanalyste), Christine Herzer (poète et plasticienne), David Christoffel (musicologue), Jeanne Bacharach, Marc Goldschmit, Stéphane Bouquet (danseur et poète).

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