Quand
Jeudi 14 décembre 2023 de 17h à 19h
Où
Grands Moulins, salle 679C et à distance
Séminaire organisé par Fanny Barnabé (Université de Namur), Marie-Lucie Bougon (Université d’Artois), Marion Coste (CY Cergy Paris Université), Victor Faingnaert (Université de Caen-Normandie) Anaïs Goudmand (Sorbonne Université), Sarah Ghelam (Université Paris Nanterre), Aurélie Huz (Université Paris Nanterre), Alice Jacquelin (Université Paris Nanterre), Marc Vervel (Université Paris Cité)
Le séminaire de recherche mensuel de la LPCM, “Dans l’atelier des chercheur·se·s en littératures populaires et culture médiatique”, vise à favoriser les rencontres et les échanges entre les chercheur·se·s qui se spécialisent dans l’analyse des cultures populaires et médiatiques, quel que soit leur ancrage disciplinaire (littérature, sciences de l’information et de la communication, sociologie, histoire, économie, musicologie, humanités numériques…) et leur objet d’étude (littérature, bande dessinée, littérature jeunesse, cinéma, séries télévisées, productions transmédiatiques, musique, jeux vidéo, jeux, figurines, images…).
Séance 2 – Jeudi 14 décembre 2023, 17h-19h : BD, numérique, légitimation
Répondant : Benoit Crucifix (KU Leuven /KBR)
Interventions :
Ana Mujkovic (Académie de Paris) : « Comics, online: finding, approaching, and reading independent graphic literature on the internet »
Florent Perget (Sorbonne Université) : « Lire et étudier de la bande dessinée : pratique culturelle populaire ou littéraire ? »
Présentation des deux interventions
Ana Mujkovic (Académie de Paris) – « Comics, online: finding, approaching, and reading independent graphic literature on the internet » :
It is easy to get lost when initially approaching comics. Many initial problems surface quickly: is it art? Is it literature? What qualifies as a graphic novel and is there a difference comics and graphic literature? How do we read them?
If the term “graphic novels” has over the course of the recent years somewhat not lived up to its fame in popular culture, perhaps due to an elitist connotation of the term that Charles Hatfield calls the comics’ “passport to recognition as a form of literature,”[1] it has indeed allowed comics to enter into a realm of authentic literature and be recognized as such in both academic and noneducational spheres. Comics, or as Theirry Groensteen dubs them, “the bastard genre,”[2] have managed to preserve their elusive image of a genre that does not quite fit the norm and in which there is also confusion about categories and terms. One of the possible definitions of both terms that best fits the visual ideas they attempt to communicate is given by Ann Miller: “As a visual and narrative art, comics produce meaning out of images which are in a sequential relationship, and which co-exist with each other spatially, with or without text.”[3] This definition applies with great aptitude to the majority of comics published up until now. However, what happens when the images in a sequential relationship move online? By what methods does one approach, read and discover graphic literature online and do there seem to be any similitudes to the methods applied to the classical, page approach? In my essay, I will try to elaborate on the methodology of finding indie and alternative comics online aside from the evident and mainstream platforms that host famous online comics. Further on, the questions of how to approach these specific comics will be tackled, and finally, linked to the second notion, I will finish on the methodology of reading the digital comics and on expanding on the ways it differs from the classical reading of a page.
The aim of this research is to show that, while at times obscure in nature, with their linear experimentation, doing away with panels, and open-page layout, digital indie comics offer a read experience that goes further than the traditional physical page graphic literature in a way that provides the reader with an interactive and open-world experience. The methods employed in order to find, read and appreciate these online comics stay similar, but necessitate a real work of research for the reader due to the density of mainstream online comics.
Keywords: online comics, graphic literature, comics theory, digital comics, comics studies
Ana Mujkovic received a bachelor’s degree in anglophone literature and civilization from the University of Saint-Quentin-en-Yvelines – Versailles and a master’s degree in American literature from the University of Sorbonne Nouvelle – Paris 3. Her first year’s master thesis centered on the representations of the self in alternative graphic literature and her second master thesis was focused on the structure and form of Chris Ware’s Building Stories. She is currently working as a high school teacher for the Académie de Paris and as a professeur vacataire at the University of Sorbonne Nouvelle – Paris 3 where she is doing her PhD under the direction of Prof. Beatrice Pire on the new forms of the (anti)hero figure in contemporary graphic novels as a member of the research unit EA 4398-PRISMES.
Florent Perget (Sorbonne Université) : « Lire et étudier de la bande dessinée : pratique culturelle populaire ou littéraire ? »
Supposer qu’une bande dessinée se lit, plutôt qu’elle ne se regarde ou se contemple, c’est considérer de manière implicite qu’elle participe du champ de la littérature ou, tout au moins, des littératures. Penser la réception et l’étude d’ oeuvres de bande dessinée nécessiterait alors, d’une part, de rendre explicites puis de caractériser les modalités d’une lecture médiatique semblable à nulle autre. D’autre part, cela pose également la question de la valeur culturelle du médium, qui détermine les rapports que le lectorat entretient avec lui. Or, la nature hybride spécifique de la bande dessinée, la faible présence de textes verbaux et le fait qu’une part importante de sa production ait été destinée à un jeune lectorat ont longtemps informé notre manière d’appréhender le médium et freiné sa reconnaissance culturelle comme sa légitimité en tant que forme littéraire.
Toutefois, portée par l’essor des catégories du roman graphique et de la « bande dessinée littéraire »[4], la bande dessinée a acquis depuis le début de la décennie 1990 une valeur culturelle qui semble l’éloigner de sa dimension historiquement populaire. Forte de cette reconnaissance, elle est progressivement entrée, parmi d’autres médias, dans les objets d’étude de la discipline français. Nous observons cependant que cette entrée s’est le plus souvent faite au moyen de bandes dessinées ambitieuses, exploitant de manière démonstrative leurs proximités avec la littérature, et ce au détriment de productions industrielles et commerciales, plus populaires, qui se sont vues maintenues à l’écart de ce processus.
Cette communication se propose d’interroger les aspects discriminants des processus de légitimation et de didactisation de la bande dessinée, lesquels tendent à mettre en tension ses dimensions littéraire et populaire. Au-delà de cette tension, nous envisagerons des approches médiatiques spécifiques pour lire et étudier de la bande dessinée sans écarter un pan entier de ses productions ou de son histoire.
Florent Perget est à la fois doctorant à Sorbonne-Université (STIH), où il mène depuis 2019 une thèse sous la direction de Jacques Dürrenmatt intitulée « Quelle place pour la bande dessinée dans l’enseignement littéraire ? Enjeux et perspectives », et PRAG de Lettres modernes à Université Paris-Cité (UFR Lettres, Arts, Cinéma ; DEFI ; SEE).
[1] Hatfield, Charles. Alternative Comics: An Emerging Literature. Univ. Press of Mississippi, 2009, p. 9.
[2] Groensteen, Thierry. Un Objet culturel non identifié, Éditions de l’An 2, Essai, 2006, p. 23.
[3] Groensteen, Thierry. Comics and Narration. University Press of Mississippi 2013, p. 9.
[4] BAETENS, Jan, « Littérature et bande dessinée. Enjeux et limites », Cahiers de Narratologie, n°16, 2009, URL : http://journals.openedition.org/narratologie/974. Selon le chercheur, cette appellation recoupe autant les adaptations littéraires en bande dessinée que les bandes dessinées « d’ambition littéraire ».
Informations pratiques
Sur place : Bâtiment des Grands Moulins (entrée côté esplanade Vidal-Naquet), Campus des Grands Moulins, Université Paris Cité, salle 679C (bâtiment C, 6e étage).
A distance : en ligne sur Zoom
Lien de connexion : pour obtenir le lien de la réunion et suivre à distance cet événement, merci de bien vouloir écrire à l’équipe organisatrice via l’adresse mail de contact : atelierlpcm@protonmail.com
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