Avant l’été, Sabine Sarnacki a été élue à la direction de l’UFR de Médecine. Elle a pris ses fonctions le 1er septembre dernier. Le décanat marque une nouvelle étape dans la carrière déjà bien remplie de celle qui est déjà chirurgien pédiatre, membre fondateur d’un laboratoire, et a été vice-présidente du deuxième Plan National Maladies Rares.

Sabine Sarnacki

Pouvez-vous nous en rappeler les grandes lignes de votre carrière, que l’on sait déjà très riche ?

Chirurgien pédiatre à l’hôpital Necker – Enfants Malades, j’ai pris la chefferie du service en 2015. Mes activités de recherches ont été menées principalement dans le laboratoire dirigé à l’époque par le Pr A.Fischer sur les mécanismes d’induction  de tolérance en transplantation d’organes. Je me suis ensuite intéressée au développement du système nerveux entérique dans les pathologies malformatives intestinales de l’enfant, en collaboration avec Nadine Cerf-Bensussan. Impliquée dans le traitement des cancers pédiatriques, j’ai également développé des modèles expérimentaux pour soutenir les recherches sur la préservation de la fertilité chez les enfants devant subir des traitements stérilisants. Ces activités de chirurgie pédiatrique et de recherche m’ont apporté d’immenses satisfactions à la fois sur le plan médical, scientifique et humain.

Il y a 10 ans, avec le Pr Isabelle Bloch, j’ai fondé le laboratoire IMAG2 dédié à l’anatomie computationnelle des tumeurs et malformations de l’enfant. Ce laboratoire, associé à l’Institut Imagine, rassemble une équipe pluridisciplinaire (radiologues, chirurgiens, ingénieurs) a pu développer un logiciel de modélisation automatique 3D à partir des images d’IRM  permettant de mieux préparer la stratégie chirurgicale et de mieux communiquer avce les médecins et surtout les familles sur l’anatomie de la maladie. Ce logiciel a été lauréat du Prix Gallien 2023.

Comme on peut le constater, j’ai toujours aimé travailler en interdisciplinaire pour développer des axes de recherche innovants et souvent peu explorés.

De 2011 à 2016, j’ai été vice-présidente santé du deuxième Plan National Maladies Rares (PNMR2). J’ai piloté une filière qui s’est intéressée à un sujet qui souvent demeure dans l’ombre, celui des troubles de la continence liés aux maladies rares. Impliquée dans de multiples fonctions de coordination et d’animation pédagogique et scientifique, j’ai souhaité aujourd’hui mettre mon expérience au service de l’UFR de médecine de Paris Cité.

Quelle est votre ambition pour l’UFR de Médecine ?

Je connais bien l’UFR de Médecine de l’université Paris Cité, pour avoir été représentante de l’hôpital Necker – Enfants Malade au sein de son conseil de gestion depuis de nombreuses années, avant même la fusion des deux UFR (paris Diderot et Paris Descartes). En 2021, le Pr Ruszniewski m’a proposé d’être Vice-Doyenne et j’ai donc accepté.

J’ai pris cette décision en connaissant très bien les équipes enseignantes et administratives, sûre de pouvoir compter sur leurs compétences, leur implication et leur dévouement. Je suis très honorée d’occuper cette place au sein de la plus grande UFR de Médecine à l’échelle nationale.

Ma première ambition est de tendre vers l’excellence, sans disruption avec le passé. La fusion, la réforme des études médicales et la pandémie sont derrière nous, il convient à présent de faire rayonner la médecine de l’université Paris Cité. Mes priorités sont de poursuivre le travail initié par le Pr Ruszniewski pour créer un sentiment et favoriser les projets collaboratifs au sein de l’UFR. Avec le conseil de gestion, nous aurons à cœur d’identifier les jeunes talents personnels hospitalo-universitaires, qui feront la médecine de demain.

Dans quels domaines se déploieront les premiers projets que vous mettrez en œuvre ?

Il me semble nécessaire de soutenir les axes forts de l’UFR, et d’en faire émerger d’autres, qui correspondent aux évolutions de la médecine. La journée DigiHealth, organisée en cette rentrée et consacrée à l’enseignement de la santé numérique, en est un exemple : il s’agira de faire connaître les immenses possibilités de la santé numérique, tant dans le domaine de la pédagogie que dans la recherche ou la pratique médicale.

Un autre enjeu est de favoriser la transversalité au sein de l’université Paris Cité qui a la chance de disposer de facultés fortes, en santé, en sciences et en sociétés et humanités. La présence de l’Institut physique du globe de Paris et de l’Institut Pasteur est également un atout considérable pour développer des axes de recherche transversaux et innovants avec des compétences interdisciplinaires

La commission pédagogique de l’UFR réalise un travail remarquable qui va se poursuivre de manière certainement plus fluide depuis la fusion de toutes les années. Ces jeunes futurs collègues font face aujourd’hui à des difficultés liées aux tensions économiques et sociétales qui perturbent leurs capacités à se concentrer et à porter la charge mentale inhérente à la médecine. Il est absolument fondamental de prendre soin de nos étudiants mais aussi de nos enseignants. De nombreux dispositifs ont été mis en place pour cela ; nous entendons les renforcer, les diversifier pour que l’UFR devienne un lieu convivial où ces jeunes futurs médecins auront envie de travailler. Les études médicales  continuent d’attirer des jeunes formidables, engagés et qui souhaitent donner un sens à leur vie en s’occupant e la santé de leurs prochains et/ou en s’investissement dans des activités de recherche pour atteindre ce but. Je leur dis qu’ils ont choisi le plus beau métier du monde, un des seuls qui allie intérêt scientifique et relations humaines, uniques source d’émotion et de satisfaction.

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