Le 25 avril, à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le paludisme, la mobilisation reste essentielle face à cette maladie transmise par les piqûres de moustiques et responsable de centaines de milliers de décès chaque année. À l’Université Paris Cité, plusieurs équipes de recherche s’investissent pour mieux comprendre le paludisme, développer de nouvelles stratégies de prévention et de traitement, et contribuer à l’effort mondial d’éradication.
Photographie d’un moustique femelle du genre Anopheles, vecteur du parasite Plasmodium responsable du paludisme chez l’humain. Une maladie parasitaire aux conséquences mondiales
© James Gathany
Le paludisme, une maladie très présente dans les pays tropicaux
Le paludisme est une maladie causée par un parasite du genre Plasmodium, dont l’espèce falciparum est la plus redoutable. La transmission se fait par la piqûre d’une femelle moustique du genre Anopheles. La maladie est présente dans 83 pays tropicaux, et a entraîné environ 600 000 décès en 2023, touchant principalement les enfants de moins de 5 ans. Les pays d’Afrique subsaharienne sont les plus durement touchés. En France, on recense chaque année environ 6 000 cas de paludisme, essentiellement chez des voyageurs revenant de régions où la maladie est active. Par ailleurs, le paludisme sévit également dans le département de la Guyane.
Des recherches sur le paludisme à l’Université Paris Cité
À l’Université Paris Cité, plusieurs équipes de recherche œuvrent à mieux comprendre la physiopathologie du paludisme et à lutter contre cette maladie. Les équipes de l’UMR MERIT (IRD 261 INSERM 1344) implantées au Bénin et à Paris s’intéressent à tous les aspects de la maladie. Leurs travaux ont montré que :
- Chez les femmes enceintes vivant en zone d’endémie, le paludisme contracté au cours de la grossesse a des effets délétères sur le développement du fœtus. Il entraîne une sensibilité du nouveau-né aux infections lors de la première année de vie.
- La distribution en communauté des moustiquaires imprégnées d’insecticide – dont l’efficacité dans la lutte contre le paludisme a été démontrée – ainsi que l’administration du traitement préventif intermittent chez la femme enceinte, restent sous-optimales. La mise en place de nouvelles stratégies de prévention est donc indispensable (https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/38764069/).
- Les parasites à l’origine des formes graves de la maladie et des décès expriment des antigènes spécifiques qui altèrent la circulation sanguine et provoquent des atteintes multi-organes (https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/38297098/).
- Le portage du parasite chez les personnes asymptomatiques est très fréquent, ce qui permet au moustique de transmettre la maladie, impactant ainsi les efforts d’éradication (https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/39666763/).
- Les parasites développent des résistances aux derniers antipaludiques actuellement recommandés laissant craindre des échecs thérapeutiques selon un scénario déjà observé dans l’histoire de cette infection (https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/35213688/).
- De nouvelles molécules ou d’anciennes repositionnées peuvent être des espoirs de traitement pour répondre à la résistance (https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/35214104/).
- Des vaccins contre les formes graves de la maladie, ainsi que contre le paludisme gestationnel, devraient bientôt compléter les vaccins déjà validés par l’OMS (https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/38587985/).
Un défi de santé publique aux multiples dimensions
Près de 150 ans après la découverte de l’agent infectieux par un Français, Alphonse Lavéran, prix Nobel en 1907, le paludisme reste un problème majeur de santé publique mondial, affectant principalement les populations fragilisées déjà exposées à de nombreux challenges. Au-delà de son impact sanitaire dévastateur, le paludisme entrave considérablement le développement économique et social des pays d’endémie, réduisant les taux de croissance annuels de 1,3 % par rapport aux régions exemptes de paludisme. Cela perpétue la pauvreté et limite l’accès aux soins de santé pour les populations les plus vulnérables.
De plus, le changement climatique constitue une menace sérieuse en étendant la portée géographique du paludisme. Les régions actuellement exemptes de paludisme sont confrontées à des risques croissants, notamment avec l’augmentation des cas importés. Ainsi, il est essentiel que les voyageurs respectent les conseils de prévention et se protègent contre les piqûres de moustiques pour limiter le risque d’infection.
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