Le 6 mai 2024, Elizabeth Macintyre, professeure d’hématologie, a invité les membres du bureau de direction de la Biomedical Alliance in Europe, à venir à la Faculté de Santé pour débattre de l’avenir de la recherche en santé au sein de l’Union Européenne. Ce séminaire, intitulé The place of health research after the EU elections, avait pour but de renforcer l’écosystème de la recherche en santé face aux changements politiques à prévoir en Europe. Étaient notamment présents Agnès Buzyn, ancienne ministre de la Santé, et Didier Samuel, président-directeur général de l’Inserm.

Didier Samuel, président-directeur général de l’Inserm, et Elizabeth Macintyre, professeure à l’Université Paris Cité et présidente de la Biomedical Alliance in Europe, le 6 juin 2024 dans les locaux de la Faculté de Santé

© Crédit photo : Elizabeth Macintyre

Contexte du séminaire sur l’avenir de la recherche en santé de l’Union Européenne

En 2009, les sociétés savantes de recherche biomédicale européennes se sont organisées dans la Biomedical Alliance in Europe, afin de représenter d’une seule voix la communauté de recherche médicale auprès du Parlement et de la Commission Européenne. La Biomed Alliance, comme on l’appelle plus rapidement, organisation à but non lucratif, représente aujourd’hui 34 sociétés académiques médicales, qui rassemblent plus de 400 000 chercheurs et professionnels de la santé.

Il est à prévoir que les élections européennes de juin 2024 apportent des changements susceptibles de modifier profondément l’écosystème de la recherche en santé. Le contexte politique devrait se polariser vers les extrêmes. La tendance, déjà sensible, de diminution des financements européens dédiés à la santé, devrait s’intensifier, en raison de la réorientation des crédits vers des domaines de recherche en lien direct avec la guerre en Ukraine. De manière générale, la gouvernance européenne et le Parlement seront renouvelés.

Dans ce contexte, Elizabeth Macintyre, ancienne Vice-Présidente International de l’Université Paris Cité, ancienne présidente de l’European Hematology Association (EHA), Présidente de la Biomedical Alliance in Europe, a souhaité réunir à Paris les membres de son bureau, en dehors des deux réunions annuelles de l’organisation à Bruxelles. Son objectif : ouvrir une discussion stratégique sur l’avenir de la recherche en santé de l’Union Européenne, et mettre en rapport les membres de l’organisation avec les principaux représentants de la recherche biomédicale en France

Retour sur les débats à propos de l’avenir de la recherche en santé de l’Union Européenne

Le séminaire du 6 mai 2024 a notamment réuni Didier Samuel, président-directeur général de l’Inserm, Monika Frenzel, coordinatrice internationale de l’Agence Nationale de la Recherche (ANR), et Wilfried Ellmeier, immunologiste à l’Université de Médecine de Vienne (Autriche), en présence de Matthieu Resche-Rigon, doyen de la Faculté de Santé, et de Philippe Ruszniewski, doyen de l’UFR de Médecine de l’Université Paris Cité. Étaient également présents trois présidents français des sociétés savantes de recherche biomédicale européennes : Valérie Comier-Daire pour l’European Society of Human Genetics, Jérôme Bertherat pour l’European Society of Endocrinology (ESE), et Elie Azoulay pour l’European Society of Intensive Care Medecine (ESCIM).

Didier Samuel a présenté le modèle français de recherche en santé, un modèle unique en Europe. Wilfried Ellmeier a proposé une évaluation des programmes européens de recherche, aux plans scientifique, sociétal et politique. Monika Frenzel, quant à elle, a développé les enjeux du partenariat européen pour la médecine personnalisée. Ces trois interventions, qui ont déclenché de vifs débats entre intervenants en ligne et dans la salle, sont disponibles à la page rassemblant les interventions sur l’avenir de la recherche en santé de l’Union Européenne.

À l’issue des communications, Agnès Buzyn, ancienne Ministre des Solidarités et de la Santé, et ancienne présidente de la Haute Autorité de Santé (HAS), et Alan Fraser, titulaire de la chaire du comité réglementaire de la Biomed Alliance, ont animé une discussion entre les participants présents à la Faculté de Santé, sur la meilleure façon d’intégrer l’expertise médicale lors du design et de l’implémentation de la politique de l’Espace Européen de Santé.

Après le séminaire consacré à l’avenir de la recherche en santé de l’Union Européenne

Forte de cette première expérience et face à la richesse des débats qui ont eu lieu le 6 juin dernier à la Faculté de Santé, la Biomedical Alliance in Europe a décidé de renouveler périodiquement ses rencontres locales avec les acteurs de la recherche biomédicale des états-membres de l’Union Européenne. La prochaine visite devrait se tenir en Norvège, pendant la présidence du Pr. Tom Hemming-Karlsen, actuellement président-elect.

C’est peut-être Agnès Buzyn qui a résumé le mieux le rôle que la Biomed Alliance entend jouer auprès de l’Union Européenne, par ces mots : « Je comprends que la route est encore longue pour Biomed Alliance, mais vous devez vous positionner comme un interlocuteur pour la Commission Européenne porteur des valeurs de l’evidence-based medicine {médecine où une affirmation n’est tenue pour vraie que si elle est validée par des épreuves}. Le besoin est évident. »

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