Le 9 juin 2023, le Conseil du Département Universitaire de Maïeutique (DUM) a élu Julie Gaillard, en tant que Directrice du département et Ethan Deslande, en tant que Vice- Directeur étudiant. Engagés dans la création de celui-ci, ils nous parlent des projets qu’ils souhaitent mettre en place pour le DUM durant leur mandat respectif.

Julie Gaillard et Ethan Deslande

Julie Gaillard, Directrice du Département Universitaire de Maïeutique d’Université Paris Cité
Ethan Deslande, Vice-Directeur étudiant du Département Universitaire de Maïeutique d’Université Paris Cité

©Université Paris Cité

Quel est votre parcours ?

Julie Gaillard : Je suis diplômée de l’école de sages-femmes Saint-Antoine (Paris) depuis 2004. J’ai ensuite exercé en secteur hospitalier public, à l’hôpital Saint-Antoine (Paris 12) puis en secteur libéral à Montreuil (93). Ces quinze premières années d’expérience m’ont permis de me confronter aux différents modes d’exercice de notre profession et d’évoluer en intégrant nos nouvelles compétences, notamment en gynécologie. Durant cette période, j’ai accompagné de nombreux étudiants lors de leur cursus et j’ai pris conscience de leurs attentes et de leurs préoccupations.
Parallèlement à mon exercice médical, j’ai suivi des études de droit et je suis titulaire d’un Master 2 de Droit de la Santé – Management des Etablissement sanitaires, sociaux et médico-sociaux.
Depuis quatre ans, je suis sage-femme enseignante à temps plein et je participe au quotidien au projet d’universitarisation de l’école de sages-femmes. J’ai souhaité conserver une activité clinique sous forme d’une consultation hebdomadaire au sein du Centre de Planification et d’Education Familiale de l’hôpital Cochin-Port-Royal.

Ethan Deslande : Je suis actuellement en fin de licence de sciences maïeutiques. J’ai obtenu un baccalauréat scientifique dans un lycée du Val d’Oise en 2020. J’ai ensuite décidé de faire une année de PASS, en ayant une seule idée en tête, réussir le “concours” de médecine. Malgré la présence d’un parent dans le milieu de la santé, je n’avais que peu d’informations sur le métier de sage-femme. C’est durant le difficile premier semestre de PASS que j’ai découvert la maïeutique et cette discipline m’a tout de suite attiré. Etre sage-femme, c’est être plongé rapidement dans l’exercice pratique de la médecine, être centré sur l’écoute des femmes et le respect de la patiente. Sage-femme, tout comme les autres métiers de la santé, est un métier extraordinaire.

Pourquoi avez-vous souhaité vous présenter aux élections du Département Universitaire de Maïeutique de la Faculté de Santé d’Université Paris Cité ?

Julie Gaillard : Le Département Universitaire de Maïeutique de la Faculté de Santé d’Université Paris Cité vient de voir le jour. Les enjeux qui sous-tendent ce premier mandat sont à la fois structurels, sanitaires et pédagogiques. J’ai voulu mettre à disposition du département mon expérience de sage-femme clinicienne, d’enseignante et de juriste.
Par ailleurs, je travaille déjà en bonne intelligence avec l’équipe qui compose le Département. J’ai une grande confiance dans les personnels, je connais leur motivation et leurs qualités et je m’attacherai à les associer à chaque projet, en fonction de l’expertise de chacun.e.

Ethan Deslande : Je souhaite avant tout représenter les étudiants en maïeutique au sein du département, de la faculté de santé et de l’Université Paris Cité. Il est essentiel de faire le lien entre les étudiants des différentes composantes, les enseignants et les instances. Je souhaite porter leurs paroles et associer les étudiants aux décisions prises, aux réflexions sur le remodelage de la formation (bientôt en six ans), à l’amélioration de la qualité de vie étudiante prenant en compte leurs besoins qu’ils soient matériels, physiques ou psychologiques.

Quels projets envisagez-vous de mener durant vos mandats respectifs au sein de la Faculté de Santé ?

Julie Gaillard : Depuis plusieurs années, la maïeutique est en pleine mutation. Le champ de compétences des sages-femmes s’élargit, leurs modalités d’exercice se diversifient, la recherche en maïeutique ne cesse de progresser. J’ai à cœur de promouvoir une vision large de notre discipline alliant compétences cliniques, connaissances académiques, accompagnement humain et production de savoirs. Aucun de ces aspects ne doit être négligé.
A partir de la rentrée universitaire 2024, les étudiantes et étudiants en maïeutique suivront un cursus d’une durée de six ans, la dernière année d’études constituant un troisième cycle court. Dès aujourd’hui, nous devons travailler à une réingénierie pédagogique. Il nous faudra suivre les prescriptions ministérielles en y intégrant les immenses opportunités offertes par Université Paris Cité. Je pense notamment aux outils numériques, à la simulation en santé et surtout, à l’interdisciplinarité. Notre profession ne se pratique jamais seule, quel que soit le mode d’exercice. Je tiens à développer des modules d’enseignement intégrant des étudiantes et étudiants de différentes composantes de la Faculté de Santé.
Cette refonte pédagogique d’envergure ne peut s’imaginer sans une réflexion sur le bien-être des étudiantes et étudiants en maïeutique dans leur cursus. Une enquête de l’Association Nationale des Etudiantes et Etudiants Sages-Femmes nous révèle que nombre d’entre eux souffrent lors de leurs études. Nous devons nous interroger et avoir comme double objectif de leur offrir une formation de haute qualité et de contribuer à leur bien-être, tout au long de leur cursus.
L’un des axes fondamentaux de ce premier mandat sera également de contribuer au rayonnement de la maïeutique, et ce de deux façons.
Nous devons tout d’abord faire mieux connaitre notre filière aux lycéens et aux étudiants en PASS et en L.AS, afin que toutes les places offertes en maïeutique par Université Paris Cité soient pourvues à chaque rentrée universitaire. Les premières actions de valorisation sont engagées mais nous devons poursuivre et amplifier cette démarche.
Il nous faut également favoriser la recherche. Le Département Universitaire de Maïeutique a la chance de compter en son sein deux enseignantes-chercheuses, toutes deux reconnues pour la qualité de leurs travaux. La commission scientifique locale aura pour mission de dégager plusieurs axes de recherche, de susciter des vocations et de faire grandir le vivier de chercheurs dans le domaine de la périnatalité.
Enfin, nous devons ouvrir une nouvelle voie, celle de l’accès à la formation continue. Le Département Universitaire de Maïeutique devra être capable d’offrir au plus vite aux professionnels déjà en exercice une ou des formations diplômantes de qualité.
Mais pour que ces projets puissent être menés à bien, le premier d’entre eux est, bien entendu, de faire fonctionner pleinement et rapidement ce jeune département. Il s’agit pour cela d’élire et de nommer les personnes qui siègeront au sein des différentes instances du département et de conduire l’intégration des personnels enseignants dans de bonnes conditions. Travail auquel je m’attelle déjà.

Ethan Deslande : L’une de mes premières missions sera de contacter les représentantes et représentants étudiants des différents départements universitaire de maïeutique de France déjà créés ou en cours de construction pour discuter avec eux des opportunités que nous offre l’intégration universitaire (activités pluridisciplinaires avec les autres composantes de santé, temps de formation, enseignements innovants, modalités d’enseignement et d’évaluation, accompagnement en retour de stage ainsi que les aides spécifiques mises en place pour répondre aux besoins des étudiants.)
J’envisage de dialoguer dès à présent avec Julie Gaillard, Directrice du Département, ainsi qu’avec l’association des étudiants sage-femme de Baudelocque pour réfléchir à améliorer la qualité de vie des étudiantes et étudiants en maïeutique, notamment sur le plan de la santé mentale et de la précarité financière.  
Les pistes sont multiples pour amorcer des changements.
Concernant le bien-être des étudiants, nous souhaiterions :

  • En lien avec l’ANESF (Association Nationale des Etudiant.e.s Sages-Femmes), planifier un rappel des droits dont bénéficient nos étudiantes et étudiants que ce soit sur le plan social, médical, juridique, alimentaire ou économique avec notamment une intervention en début de SMa2 et 4 sur les différentes aides possibles.
  • Des interventions sur la précarité menstruelle ;
  • L’installation de distributeurs de protections périodiques dans nos locaux ;
  • Des consultations avec un psychologue de la médecine préventive et des nightline plus accessibles.

Concernant le volet pédagogique, nous envisageons : 

  • La mise en place, avec l’équipe pédagogique, de tables rondes, interventions et projets pluridisciplinaires entre les différentes composantes de la Faculté de Santé (médicales et paramédicales).