Hugo Bouvard est maître de conférences en histoire et sociologie des États-Unis à l’UFR Études anglophones et membre du LARCA (Laboratoire de Recherche sur les Cultures Anglophones).
Paul Schor est maître de conférences en histoire américaine à l’UFR Études anglophones, membre du LARCA et spécialiste d’histoire sociale des États-Unis.
François Vergniolle de Chantal est professeur de civilisation américaine à l’UFR Études anglophones et également membre du LARCA. Ses recherches portent sur les institutions américaines, les idéologies et les partis politiques.
Le Laboratoire de recherche sur les cultures anglophones (LARCA UMR 8225) est une unité mixte Université Paris Cité – CNRS qui rassemble des spécialistes du monde anglophone : histoire politique, sociale et culturelle ; littérature et idées ; arts et cultures visuelles. En savoir plus >
Article de Hugo Bouvard, La libre Belgique du 28 octobre 2024
Donald Trump fait le pari de la transphobie pour attirer les conservateurs… mais aussi les mères de famille
Va-t-on vers un retour en arrière aux États-Unis ? C’est la crainte des communautés LGBTQIA +, les personnes, qui ont une orientation sexuelle autre qu’hétérosexuelle et/ou une identité de genre différente de celle qui leur a été attribuée à la naissance (féminin ou masculin). Lesbiennes, gays, bisexuelles, trans, queer, intersexuées, asexuelles… Ces identités – qui ne se choisissent pas – font encore l’objet d’importantes stigmatisations dans le pays. […]
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Tribune de François Vergniolle de Chantal et Raymond La Raja,
Le Monde du 02 novembre 2024
La dénonciation de “l’élection truquée” depuis 2020 s’est avérée un coup de maître, un mythe mobilisateur du trumpisme
[…] En érigeant la vengeance comme thème de campagne, Trump voudra certainement punir ses ennemis par des décisions qui nuiront à leurs électeurs (en refusant la priorité aux infrastructures et aux dépenses sociales dans leurs Etats), voire utiliser le ministère de la justice et le fisc pour poursuivre les personnes qui l’ont critiqué.
Dans ces conditions, le Trump de 2024 ne diffère guère de celui des deux précédentes campagnes, si ce n’est par les coups d’éclat. Il a une fois de plus stupéfié. Le tout dernier show médiatique, au Madison Square Garden, à New York, n’est que le dernier exemple d’une campagne qui ne laisse personne indifférent : mugshots et accusations de complot, insultes vulgaires et racistes, poing levé et visage ensanglanté, après la tentative d’assassinat lors d’un meeting, virilité exacerbée et misogynie. Sa tactique pour gagner est la surenchère, avec l’objectif d’attirer les électeurs des classes populaires, y compris au sein des minorités où les priorités socialement progressistes des démocrates suscitent parfois des réticences. […]
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Tribune de Paul Schor, Le Monde du 03 novembre 2024
Trump joue de cette peur ancienne de l’altérité raciale dont le suprémacisme blanc est le débouché
[…] A côté des considérations économiques, sociales ou sécuritaires particulièrement sensibles dans les régions frontalières, les conservateurs réactivent une vieille angoisse eugéniste sur le futur de la population, celle qui, il y a exactement cent ans, a inspiré les quotas pour protéger le peuple américain des indésirables et inassimilables. Comme en 1924, une population blanche vieillissante craint que les minorités ne deviennent la majorité.
[…] Les clichés racistes repris par Donald Trump à propos d’Haïtiens illégaux qui mangeraient les chats et les chiens des habitants de la ville de Springfield, en Ohio, prolongent eux aussi une longue tradition de dénigrement de la première république noire dont l’indépendance avait suscité une grande crainte chez les esclavagistes américains au début du XIXe siècle. […]
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