Le projet MethaTransferts a pour double objectif (1) de caractériser la manière dont se définit la transition agroécologique en lien à la fois avec les choix des politiques publiques et les innovations et (2) de réaliser des transferts de connaissances impliquant les chercheurs du projet, des agriculteurs et des lycéens via des ateliers pour favoriser des techniques agricoles plus vertueuses pour l’habitabilité. 

Plus spécifiquement, l’étude de cas de MethaTransfers porte sur le choix d’investissement des agriculteurs dans la technologie de méthanisation. La méthanisation implique des enjeux d’habitabilité car elle est présentée comme une solution technique pour la décarbonation de l’agro-industrie et des industries consommatrices de gaz naturel. En effet, l’utilisation de la biomasse issue de la photosynthèse pour produire du biogaz est considérée comme « carbonnement neutre ». C’est ignorer un ensemble de pratiques se développant dans le sillage de la production de biogaz : production de cultures dédiées en concurrence avec les enjeux de l’alimentation, recours à de la biomasse importée, usage du digestat (produit joint de la production de biogaz) comme fertilisant organique, etc. Il s’agit d’investiguer et de caractériser la diversité des unités de méthanisation agricoles françaises au regard de leur degré d’intégrabilité dans des processus de transformation agroécologique. Les modalités de fonctionnement de ces installations en tant que composantes intégrées au sein d’agro écosystèmes complexes conditionnent l’évaluation de leur impact sur l’habitabilité. 

Par ailleurs, le projet MethaTransferts a été pensé comme un projet visant à agir pour une meilleure habitabilité terrestre. Il s’agit de lier la diversité des pratiques agricoles relatives à la méthanisation à une diversité de recommandations, dans un esprit de transfert de connaissances entre les scientifiques et les agriculteurs. Le cas pratique portera sur la question du niveau de qualité du digestat. Sa qualité découle des choix opérés par les agriculteurs. Il s’agira d’une part d’observer en laboratoire la qualité du digestat « en usage » en reproduisant expérimentalement les pratiques d’utilisation d’une 30aine de digestats collectés auprès d’agriculteurs qui auront spécifié la manière dont ils l’utilisent. D’autre part, l’équipe de recherche échangera son savoir-faire avec celui des agriculteurs sur l’usage du digestat. Il s’agit notamment de développer une méthode simple de transfert de connaissances relatives au test sur la qualité du digestat « à la ferme » et avec les outils disponibles dans une cuisine. 

L’équipe 

Pascal Grouiez est économiste, professeur des Universités à UPCité. Il s’inscrit dans le champ de l’économie écologique afin de questionner les conflits et compromis d’acteurs qui se nouent autour des enjeux du rapport entre les activités économiques et leur soutenabilité écologique. 

Renaud Metereau est économiste, maître de conférences à UPCité et membre du LADYSS (UMR7533). Ses travaux de recherche et ses enseignements articulent des approches en économie politique du développement et en socio-économie écologique, principalement autour de l’étude des transformations des systèmes agroalimentaires et des formes coopératives d’organisation du travail.

Sylvie Friant est directrice de recherche en biologie au CNRS. Elle dirige l’équipe « Trafic membranaire et signalisation lipidique » au sein du GMGM (Génétique Moléculaire, Génomique, Microbiologie), U. Strasbourg. Elle a obtenu une médaille de bronze du CNRS (2005). Depuis 2021, elle étudie l’effet de cocktails de pesticides sur des levures, des cellules neuronales et des tissus de rats dans le cadre d’un PHC franco-algérien avec le Pr M. Kebieche (toxicologue, U. Batna).

Sabina Issehnane est maîtresse de conférences en économie à l’UPCité, chercheure au LIED (UMR 8236), associée au CEET-CNAM et à l’INED. Economiste de travail, ses travaux récents cherchent à identifier les conséquences des projets énergétiques menés au sein des exploitations agricoles sur les créations d’emplois, la qualité des emplois, ainsi que sur l’organisation et les conditions du travail. 

Bruno Rinaldi est ingénieur d’études au CNRS. Au sein de l’équipe de Sylvie Friant, il a développé une approche d’humanisation de la levure. Il s’agit d’une méthodologie rapide et fiable utilisant le modèle de la levure de boulanger  S. cerevisiae pour une validation fonctionnelle de nouveaux variants de patients identifiés par les médecins et potentiellement responsables de maladies génétiques rares. 

Emelyne Kircher est étudiante en thèse sous la direction de Sylvie Friant. Lors de son master de microbiologie, elle a débuté l’étude d’un cocktail de fongicides utilisé pour traiter la vigne. Elle a testé l’effet de ces pesticides seuls et en cocktail (en utilisant les posologies des vignerons) sur 10 souches de levure de différentes origines géographiques et écologiques issues de nos collections.  

 

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