Arts et création au présent

Présentation

Ce nouvel axe, fondé par des collègues issus d’axes anciennement séparés mais dont les objets et les visés de recherche ont toujours été proches, se propose de mettre au coeur de ses activités deux choix majeurs.

D’une part, le fait de travailler résolument sur le contemporain, mais selon un point de vue qui n’oublie pas la modernité et reste attaché aux enjeux qui traversent continûment tous les arts. 

D’autre part, la mobilisation d’une pensée théorique réflexive relevant autant de la théorie littéraire, des théories des arts, de la philosophie, de l’esthétique, de l’écopoétique et écocritique que de l’anthropologie, la sociologie ou l’histoire sans exclure aucune perspective critique, et fondée dans l’idée qu’une approche interdisciplinaire et interartistique est le meilleur moyen d’arriver à cerner les enjeux les plus actifs et les plus importants du champ contemporain. 

L’axe s’intéresse à toutes les formes actuelles de rencontre entre le lisible, le visible et l’audible (intermédialité et transmédialité entre littérature, arts visuels, cinéma, musique) et à la manière dont elles déplacent, renforcent ou estompent les frontières entre les arts concernés, intensifient, minorent ou périment la question de la spécificité du médium, redéfinissent voire dé-définissent les notions d’art, d’artiste, d’écrivain et de création. L’axe invite parallèlement à réfléchir aux cadres théoriques et aux méthodes d’analyse spécifiques à ces phénomènes.

Plusieurs questionnements ou directions de recherche sont ainsi proposés (liste indicative) :

– Comment le tournant numérique et les pratiques de remédiation accentuent-ils la tendance à l’inter- ou transmédialité ?

– Comment la forme livre, l’exposition, la performance, les supports numériques accueillent-ils ou stimulent les phénomènes en question ?

– Quel rôle les institutions (universités, écoles d’art, formations en écriture créative, recherche créative, centres d’art, musées) jouent-elles dans ces évolutions ?

– Quels sont les problèmes de réception et de légitimation rencontrés par les productions concernées ?

– Comment, dans le discours critique, s’opèrent les transferts de catégories esthétiques et de méthodes d’analyses d’un art à l’autre, voire les emprunts à des disciplines non artistiques ?

Que ce soit dans les travaux collectifs ou dans les travaux proposés par chacune et chacun et rattachés à cet axe, il s’agira de favoriser la recherche suivant des perspectives visant à décloisonner les savoirs, en suscitant des rapprochements entre recherche et création, en incluant les formes d’archivage et les pratiques muséales contemporaines, les pratiques architecturales et urbaines, les nouvelles pratiques musicales (field recording), soit en accueillant les diverses pratiques artistiques les plus ouvertes de notre époque. Dans toutes ces démarches, l’axe ACP accueille et invite les doctorants concernés à participer effectivement aux diverses activités et à l’organisation des séminaires. Un atelier ou une journée doctorale est envisagée.

Activités scientifiques

L’axe propose deux séminaires annuels (ouverts aux étudiants des Master et aux doctorants de l’ED 131). 

Un premier séminaire envisage d’aborder des notions, questions ou pratiques qui permettent d’interroger le présent sur un mode dialectique, comme par exemple :  matière/forme, visibilité/invisibilité, fiction/document, singulier/collectif, performer/archiver, immersion/point de vue. Il est proposé sous la forme d’une rencontre à deux voix (celle de la théorie et celle de la création vive), ou bien selon les circonstances ou l’actualité événementielle, sous la forme d’un dialogue entre des tenants de pratiques artistiques convergentes. 

Un second séminaire d’écopoétique – « La Transverse » – propose l’écologie comme cadre d’un renouvellement des questionnements théoriques et des pratiques artistiques : entre histoire des représentations du vivant (animal ou végétal), éco-esthétique des formes et des motifs cinématographiques, arts paysagers, écofictions et nouvelles esthétiques environnementales. Il s’agit, dans le contexte de la crise environnementale et de ses conséquences géopolitiques et sociales, de porter attention à leurs impacts sur la production artistique mais également à cerner les réponses théoriques, pragmatiques et proprement créatives qui semblent en procéder. En particulier, nous sommes soucieux d’interroger les capacités du langage, de la philosophie, des arts et des médias à informer, à mobiliser, à ébranler les certitudes et les catégories dans l’appréhension du monde marquées par l’instrumentalisation de la planète et du vivant.

Pour l’année 2024-2025 : Activités en cours 

1/ Séminaire : « Imaginaires contemporains de la création », 

Porté par Pascal Mougin et Cécile Narjoux, le mercredi soir (18h-20h, salle Pierre Pachet , 677C).

5 Séances programmées (https://u-paris.fr/cerilac/seminaire-2024-2025-imaginaires-contemporains-de-la-creation/)

Programme : 16 octobre 2024, Alexandre Portron – MCF en droit privé : « La création au regard du droit » ; 12 février 2025, Maylis de Kerangal, romancière ; 12 mars 2025, Pierre-Michel Menger, PR au Collège de France « La notion de travail créateur en sociologie » ; 9 avril 2025

Emmanuelle Pireyre – autrice, performeuse, 14 mai 2025, Anne Simon, PR ENS Ulm « Imaginaires de la créativité animale »

2/ Séminaire La Transverse : « La terre en écritures »

Porté par Gaspard Delon, P-Luce Limido et Cécile Narjoux, le mercredi soir (18h-20h, salle P. Albouy, 685C )

6 Séances programmées : https://u-paris.fr/cerilac/seminaire-2024-2025-la-terre-en-ecritures/

Ce séminaire est envisagé pour une période de 3 années où nous allons décliner les éléments de la nature. Cette année : la terre, puis l’air et le feu, puis l’eau.

Programme 02 octobre 2024, « L’Écopoétique », Pierre Schoentjes, Pr de littérature, université de Gand ; 27 novembre 2024, « Soundscape : Écouter la terre », Mélia Roger (doctorante au Fresnoy et CEAC de Lille) et Julie Michel (doctorante à LISAA, université Gustave Eiffel) 11 décembre 2024, « Renaître au contact des effondrements : expériences minérales dans le cinéma français contemporain», par Vincent Deville, Mcf en études cinématographiques, université de Montpellier ; 5 février 2025, « L’engagement écologique dans la bande dessinée : discussion autour de l’album « Sertão » de Sébastien Carcelle et Laurent Houssin, animée par Florent Perget, docteur en en littérature, université Paris Cité. 5 mars, « La condition terrestre », par Sophie Gosselin, docteure en philosophie, Tours, 19 mars, « Photographier la terre et le paysage », par Danièle Méaux, Pr d’esthétique, université de Saint-Étienne.

3/ Une double Journée d’étude – Art et philosophie, « Réalité et idéalité de l’œuvre d’art », les 12 et 13 mai

Organisée par Quentin Gailhac et Patricia-Luce Limido

Se posera la question renouvelée du statut de l’œuvre d’art entre création artistique, travail artisanal, production industrielle, installation éphémère, etc.

https://u-paris.fr/cerilac/aac-je-realite-et-idealite-de-loeuvre-dart/

4/ Colloque interdisciplinaire et interartistique (dans le prolongement de la Transverse) – « Graines, semences et créations », 18-19 et 20 juin,

Organisé par Gaspard Delon, P-Luce Limido et Cécile Narjoux, et de nombreux collègues du Cerilac y sont déjà associés (Clélia Nau, JF Cottier, Inès Cazalas, Marik Froidefond), et en co-organisation avec Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Centre des Politiques de la Terre et Collège international de philosophie.

Les approches se feront autour des multiples dimensions historiques, politiques et artistiques des graines et des semences dans la pensée européenne et extra-européenne.

https://u-paris.fr/cerilac/aac-colloque-graines-semences-et-creations/