Cycle « Cinéma au féminin engagé : Pratiques, discours, théories »

Cycle de conférences-projections « Cinéma au féminin engagé : Pratiques, discours, théories » organisé par Olga Kobryn (CERILAC, Université Paris Cité) et Géraldine Sfez (CEAC, Université de Lille)

« Feminism, Commitment, and Women’s Cinema: Practices, Discourses, Theories », Research Seminar and Screening Series

Présentation

Qu’est-ce que le féminisme aujourd’hui ? Quelles images engagées produit-il ? Comment le faire dialoguer avec le féminisme des années 1960-70-80 dont l’empreinte est manifeste, tant au niveau des expérimentations formelles que des engagements politiques ? À travers un cycle de projections-dialogues nous voudrions instaurer des conversations entre les artistes femmes issues des courants féministes historiques et actuels : quels sont les combats qui ont été gagnés et quels sont ceux qu’il reste, de manière urgente, à mener ? La parole féministe, qui dépasse désormais la notion de genre, s’impose aujourd’hui pour déconstruire les hiérarchies, penser un principe d’égalité et une « communauté, fondée sur la réalité », comme le rappelle Erika Balsom[1].

Séance 1 : Feminisms / Féminismes

Dépliant téléchargeable

Séance conçue en partenariat avec Capricci – producteur, distributeur et éditeur du cinéma, Filmform – The Art Film & Video Archive Stockholm (Suède) et National Asian Culture Center (Corée du Sud) 

Conférence d’Erika Balsom (maîtresse de conférences au King’s College de Londres et commissaire d’exposition, curatrice de l’exposition « No Master Territories: Feminist Worldmaking and the Moving Image ») suivie d’une discussion avec Corinne Maury (chercheuse, réalisatrice, maîtresse de conférences HDR en esthétique du cinéma à l’Université de Toulouse – Jean Jaurès) et d’une projection de films.

Erika Balsom présentera l’exposition et le cycle de projections « No Master Territories: Feminist Worldmaking and the Moving Image » conçus avec Hila Peleg pour la Maison des cultures du monde (Haus der Kulturen der Welt) à Berlin en 2022. Ce projet a réuni plus de 100 œuvres (films et vidéos) réalisées par 89 artistes et collectifs dans les années 1970-80-90, l’époque où les mouvements de libération des femmes prirent de l’ampleur et acquirent une dimension internationale. Nous examinerons les réflexions curatoriales et historiographiques mobilisées dans le cadre de ce projet, en portant une attention particulière à la manière dont les médiums et les médias numériques ont été utilisés au sein d’un accrochage « post-cinématographique ».

Erika Balsom est maîtresse de conférences en études cinématographiques au King’s College de Londres. Elle est l’auteure de quatre ouvrages, dont After Uniqueness: A History of Film and Video Art in Circulation (2017, Columbia University Press) et TEN SKIES (Fireflies Press, 2021). Ses écrits ont été publiés dans des revues telles qu’Artforum, Cahiers du cinéma, e-flux, Frieze, Grey Room, New Left Review et Screen. Avec Hila Peleg, elle est co-éditrice de Documentary Across Disciplines (MIT Press, 2016) et Feminist Worldmaking and the Moving Image (MIT Press, 2022). En 2021/22, elle a été co-commissaire de l’exposition rétrospective « Peggy Ahwesh: Vision Machines » (Spike Island, Bristol / Kunsthall Stavanger), et en 2022/23, elle a été co-commissaire de « No Master Territories: Feminist Worldmaking and the Moving Image » (HKW Berlin / Museum of Modern Art, Varsovie).

[1] Erika Balsom, « La communauté fondée sur la réalité », dans Erika Balsom et Marcella Lista, Eric Baudelaire. Faire avec, Paris, Paraguay, 2022, p. 7-30.

Screening – a carte blanche to Erika Balsom: /

Projection – carte blanche à Erika Balsom :

Gunvor Nelson et Dorothy Wiley Schmeerguntz, 1965, 16 mm, 15 min

HAN Ok-Hee, Untitled 77A, 1977, 16mm, 7 min (film provided by National Asian Culture Center)

Chantal Akerman, Saute ma ville, 1968, 16 mm, 14 min

Séance 2 : Ecopoétique

Mardi 26 novembre 2024, 19h-21h30

Dépliant téléchargeable

Rencontre avec Rose Lowder, animée par Augustin Gimel (réalisateur et enseignant à l’Université de Lille et à l’ENSAD) et Géraldine Sfez (maîtresse de conférences en Études cinématographiques à l’Université de Lille), suivie d’une projection de films.

Rose Lowder est née en 1942 au Pérou, elle vit et travaille aujourd’hui à côté d’Avignon. Cinéaste expérimentale, elle déploie depuis la fin des années 1970 une pratique singulière qui consiste à tisser ses films image par image. À l’aide de sa Bolex 16 mm, elle compose ainsi ses films « dans la caméra » : à l’image de ses Bouquets qui durent chacun une minute et sont constitués de photogrammes pris en des lieux et des moments différents. Son travail s’inscrit dans une démarche écopoétique, tant par les moyens utilisés (une petite caméra Bolex) que par les lieux et les motifs choisis. À travers Tournesols (1982), la série des Bouquets (initiée dans les années 1990 et toujours en cours) ou Voiliers et coquelicots (2001), le motif végétal, et en particulier floral, apparaît en effet comme l’un des fils conducteurs de son travail. Rose Lowder s’est vue décernée en 2023 le Prix d’honneur AWARE (Archives of Women Artists Research & Exhibition).

PROJECTION :
> Rose Lowder, Bouquets 1-10, 1994-1995, 16 mm, 11 min 33 sec.
> Rose Lowder, Voiliers et coquelicots, 2001, 16 mm, 2 min.
> Rose Lowder, Bouquets 21-30 (Bouquets écologiques), 2001-2005,
16 mm, 14 min.
> Ana Vaz, Atomic Garden, 2018, 16 mm, 8 min.
> Jodie Mack, Blanket Statement #1: Home is where the heart is, 2012,
16 mm, 3 min.