Depuis quelques années, la phénoménologie revient sur le devant de la scène clinique et scientifique, mais à quelle fin ? Comment peut-elle être utile, pratique pour le clinicien ? Pour y répondre, nous explorerons les questions du soin, de l’interdisciplinarité et de la recherche actuelle dans ce colloque qui aura lieu le 20 septembre 2025 au Campus des Grands Moulins.

Programme

8h45-9h

Mot d’ouverture
Fabian Lo Monte, psychologue clinicien, DCME
Université Paris Cité, Université Libre de Bruxelles

9h-10h

Questions, discussion, introduction
Bernard Pachoud, MD, PhD, psychiatre, professeur des universités
Centre de Recherches Psychanalyse, Médecine et Société, Université Paris Cité
Jérôme Englebert, PhD, psychologue clinicien, professeur des universités Université Libre de Bruxelles, Université Catholique de Louvain

10h30-11h15

L’approche phénoménologique, un pont entre réalité psychique et réalité sociale ?
Quelques questions cliniques à partir des angoisses écologiques
Sarah Troubé, PhD, psychologue clinicienne, maîtresse de conférences Centre de Recherches Psychanalyse, Médecine et Société, Université Paris Cité

11h15-12h

La phénoménologie concrètement dans la clinique et la recherche
Mareike Wolf-Fédida, PhD, psychologue clinicienne, professeur des universités Centre de Recherches Psychanalyse, Médecine et Société, Université Paris Cité

13h-13h45

Niches en résonance – Vers une phénoménologie de la psychiatrie sociale
Samuel Thoma, MD, PhD, psychiatre École de médecine de Brandebourg, Immanuel Klinik Rüdersdorf
Co-rédacteur en chef de la revue Sozialpsychiatrische Informationen

13h45-14h30

L’antidépresseur entre phénoménologie et psychanalyse
Thomas Lepoutre, PhD, psychologue clinicien, maître de conférences, directeur du DEP
Centre de Recherches Psychanalyse, Médecine et Société, Université Paris Cité

15h-15h45

L’entretien d’explicitation, une pratique fondée sur la phénoménologie de Husserl
Frédéric Borde, Président du GREX2, formateur indépendant

15h45-16h30

EASE, instrument d’inspiration phénoménologique, de la recherche à une possible pratique en clinique ?
Michel Cermolacce, MD, PhD, psychiatre, professeur des universités
APHM/AMU, Pôle de Psychiatrie, Pédopsychiatrie et Addictologie, Institut de Neurosciences de la Timone, CanoP

16h30-17h

Synthèse, conclusion, ouvertures
Jasper Feyaerts, PhD, psychologue clinicien, professeur des universités
Department of Psycho-analysis and clinical consulting (PP08), Ghent University

 

ARGUMENTAIRE

Agir en primitif et prévoir en stratège.
René Char, Feuillets d’Hypnos.

Depuis une vingtaine d’années, la phénoménologie suscite un regain d’intérêt sur la scène clinique et scientifique, en psychologie, en psychopathologie et en psychiatrie. Mais pour certains (e.g. Abettan, 2015), tout cela s’est fait au prix lourd d’un manque de rigueur épistémologique ou de fidélité philosophique au courant initial, issu, pour rappel, de Husserl.
Avec son fameux retour aux choses mêmes, la méthode phénoménologique est vouée à la description du vécu et de ses conditions d’apparition à la conscience, plutôt qu’à la re- cherche des causes de ce même vécu. Il s’agira, dès lors, de l’expliciter, non de l’expliquer.

Or, dès ses débuts, le fond philosophique de la psychopathologie phénoménologique s’est heurté aux exigences pratiques et empiriques inhérentes à tout cadre clinique. Dès 1922, Bleuler contestait les assises éidétiques de la phénoménologie, fermées aux autres sciences, et risquant de nous conduire à une description à l’infini des expériences vécues, chose que Piaget (1965) verra plus tard au prisme de ses prétentions suprascientifiques, ou, au mieux, para- scientifiques. Tatossian lui-même, à la fin de sa Phénoménologie des psychoses, évoquera cette imperméabilité de la phénoménologie aux autres démarches, son indifférence à l’égard des attentes usuelles de la psychiatrie, qu’il qualifiera, de son fait même, de glorieuse inutilité.

La finalité de la phénoménologie résiderait donc dans la critique et le réexamen des évidences et concepts. Mais peut-on réagir avec elle sur ces évidences et faire avec elle face à la situation concrète des outils et de l’esprit de la clinique ? « Voir » est-il réellement le premier et le dernier mot de la phénoménologie ? Ou peut-on considérer la phénoménologie autrement que dans sa « glorieuse inutilité » ? Celle-ci peut-elle avoir, justement, une utilité ?

Comment la phénoménologie peut-elle permettre une reprise en main des objets et des sujets de la psychiatrie, sans tomber dans l’inauthenticité utilitaire d’un soin standardisé ? En somme, peut-on agir phénoménologiquement en situation clinique ? Et si oui, comment ?

20/09/2025 de 8h30 à 17h30
Université Paris Cité
Campus des Grands Moulins
GRATUIT SUR INSCRIPTION
https://forms.gle/422NWyJFFHtSwmqy7
Contact : fabian.lo-monte@u-paris.fr
Comité d’organisation
Florestan Delcourt
Irma Merkiled
Fabian Lo Monte

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