Ce projet aborde la question des continuités et discontinuités des soins, accompagnements et liens (sociaux, familiaux et affectifs) dans le cas des évacuations sanitaires de mineur.es de Mayotte vers l’Ile de La Réunion. Dans un contexte de fortes disparités dans l’accès aux droits et aux soins, nous analyserons l’expérience des mineur.es et de leur entourage et les modalités de leur accompagnement par les professionnels. Ce projet est co-porté par Aude Béliard et Lynda Lotte Hoareau.

Ce projet aborde la question des continuités et discontinuités soignanntes, des accompagnements et liens (sociaux, familiaux et affectifs) dans le cas des évacuations sanitaires de mineur.es de Mayotte vers l’Ile de La Réunion.
Le sujet des évacuations sanitaires dans les territoires d’Outre-Mer de l’Océan Indien s’inscrit dans une réflexion plus générale sur les mobilités et circulations thérapeutiques, et sur les expériences de santé et de soin des populations migrantes. A Mayotte, la complexité des parcours de soins des patient.es s’explique autant par leur situation de précarité, l’insécurité administrative et une offre de soins insuffisante. Dans ce contexte singulier, nous avons choisi d’observer les modalités d’accompagnement de personnes faisant ou ayant fait l’objet d’une évacuation sanitaire de Mayotte vers l’Ile de La Réunion et de leur famille – à travers l’observation du fonctionnement du dispositif EVASAN et l’analyse du discours des professionnel.les engagé.es auprès de ces patient.tes. Notre projet vise à comprendre les effets de ce contexte (social, géopolitique, juridique et institutionnel) sur les trajectoires des mineur.es nécessitant des soins et de leurs proches ainsi que les effets de la séparation/rupture précoce sur l’enfant et sa famille lorsque celui-ci part seul, pour un soin de longue durée.

Le projet poursuit deux principaux objectifs :

1) Identifier et décrire les formes et les dispositifs d’accompagnement, officiels ou spontanés, et les acteurs impliqués : acteurs institutionnels, professionnel.les de santé, famille, entourage, associations.

2)  Documenter la diversité des trajectoires des enfants et de leurs proches, à l’articulation entre situations sanitaires, configurations familiales, inégalités de ressources et situations administratives.

La méthode retenue est inductive et compréhensive, liant étroitement savoirs conceptuels et pratiques d’enquête ethnographique (entretiens, observations). 
Notre recherche se construit avec une pluralité de regards du fait de nos trajectoires de recherche inscrites dans différents champs disciplinaires (anthropologie, sociologie, psychologie, géographie, droit) et nos expériences antérieures de dialogues interdisciplinaires. Cette pluridisciplinarité nous permet de mieux saisir les expériences et trajectoires des enfants et de leurs proches, et les modalités de leur accompagnement : nous mettons ainsi en dialogue les approches anthropologiques des circulations thérapeutiques, les travaux sociologiques sur les trajectoires de soin, les organisations de santé et les pratiques de soin, la production des inégalités dans l’enfance, ainsi que les travaux en psychologie sur la prévention des liens précoces dans un contexte de séparation.

Équipe du projet

Responsables de la recherche :

  • Lynda Lotte Hoareau, Psychologue, Ingénieure CNRS, CERMES3.
  • Dolorès Pourette, Anthropologue, Chargée de recherche IRD, CEPED.

Membres de l’équipe de recherche :

  • Aude Béliard, sociologue, maîtresse de conférence Université Paris Cité, CERMES3. 
  • Yaël Lévy, économiste, ingénieure CNRS, CERMES3.
  • Céline Gabarro, sociologue, maîtresse de conférence, université de Lille, CeRIES
  • Victoire Cottereau, géographe  de la santé, maîtresse de conférence, centre universitaire et de recherche de Mayotte (CUFR), ESPACE-DEV.

Ce travail réalisé dans le cadre de l’Institut La Personne en Médecine a bénéficié du soutien de l’Initiative d’Excellence Université Paris Cité (ANR-18-IDEX-0001, IdEx Université Paris Cité).

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