La BIU Santé Médecine, en collaboration avec la Faculté des Lettres de Sorbonne Université, organise le 23 septembre 2022 une journée d’étude autour de son nouveau « Métadictionnaire médical multilingue ». Le métadictionnaire améliore la recherche parmi plus de 450 volumes de dictionnaires médicaux du XVIIe au XXe siècle, qui sont numérisés dans Medica, et il permet de découvrir ou de redécouvrir le trésor lexical et scientifique qu’ils contiennent. Le projet a aussi permis d’enrichir encore le corpus. Il est soutenu par le groupement d’intérêt scientifique CollEx-Persée.

23 septembre 2022, 9h – 18h

Amphithéâtre Georges Molinié – Maison de la recherche de la Faculté des Lettres de Sorbonne Université, 28 rue Serpente, 75006 Paris

Informations pratiques

  • Vendredi 23 septembre 2022, de 9h à 18h
  • Amphithéâtre Georges Molinié
  • Maison de la recherche de la Faculté des Lettres de Sorbonne Université, 28 rue Serpente, 75006 Paris
  • De 14h à 14h30 : visite de la BIU Santé Médecine, 12 rue de l’École de Médecine, 75006 Paris
  • Contact : Anaïs CHAMBAT (anais.chambat@parisdescartes.fr) 

La journée d’étude aura lieu en présentiel. L’inscription est gratuite. Il sera également possible de suivre les échanges à distance et de poser des questions par l’intermédiaire de la messagerie instantanée de Zoom via ce lien de connexion.

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Programme de la journée d’étude

  • 9h – 9h20 – Accueil des participants
  • 9h20 – 9h30 – Ouverture
    • Première session
      – 9h30 – 10h – Jean-François Vincent (Université Paris Cité, Direction des bibliothèques et musées, BIU Santé Médecine) : Comment faire du neuf avec du vieux : le Métadictionnaire, une nouvelle phase de Medica
      – 10h – 10h30 – Anaïs Chambat (Université Paris Cité, Direction des bibliothèques et musées, BIU Santé Médecine), Cahal Taaffe (Ingénieur de recherche) : Quand les humanités numériques rencontrent la dictionnairique : la reconnaissance automatique de caractères entre approche automatique et spécialisée
      – 10h30 – 11h – Jean-Luc Chappey (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Institut d’histoire moderne et contemporaine – UMR 8066) : Les médecins au crible des récits de vie : enjeux et effets des notices biographiques dans les dictionnaires médicaux entre les XVIIIe et XIXe siècle
  • 11h – 11h30 – Pause-café
    • Deuxième session
      – 11h30 – 12h – François Zanetti (Université Paris Cité, UR 337, Laboratoire ICT « Identités, Cultures, Territoires ») : Les dictionnaires au fil des eaux. Retour d’expériences d’un historien moderniste
      – 12h – 12h30 – Pascal Duris (Université de Bordeaux, UMR 4574 SPH « Sciences, Philosophie, Humanités ») : Du bon usage des dictionnaires en histoire des sciences du vivant
  • 12h30 – 14h – Pause déjeuner
  • 14h – 14h30 – Visite de la BIU Santé
  • 14h45 – 15h15 – Session posters
    • Anaïs Chambat (Université Paris Cité, Direction des bibliothèques et musées, BIU Santé Médecine) et Frédéric Glorieux (Ingénieur de recherche) : Conception et réalisation de l’interface du Métadictionnaire de Medica
    • Anaïs Chambat (Université Paris Cité, Direction des bibliothèques et musées, BIU Santé Médecine) et Cahal Taaffe (Ingénieur de recherche) : Du papier au numérique : l’évolution des caractères grecs dans les dictionnaires médicaux (XVIIe – XVIIIe siècles)
    • Ondine Arnould (Université de Strasbourg, UR 2623 CRePhAC – UR 1341 MGNE) et Anaïs Chambat (Université Paris Cité, Direction des bibliothèques et musées, BIU Santé Médecine) : L’anatomie à l’épreuve de l’axiologie : typologie des sexes dans le Métadictionnaire de Medica
    • Jonathan Fouchard (Institut de Biologie Paris-Seine, UMR 7622 Biologie du développement, CNRS – Sorbonne Université) et Nathalie Rousseau (Sorbonne Université, UMR 8167 Orient et Méditerranée, Institut universitaire de France) : Les apports du Métadictionnaire de Medica à l’histoire du terme stroma dans la langue scientifique française
    • Troisième session
      – 15h15 – 15h45 – Nathalie Rousseau (Sorbonne Université, UMR 8167 Orient et Méditerranée, Institut universitaire de France) : Les Definitiones medicae de Jean de Gorris et le Lexicon medicum graeco-latinum de Bartolomeo Castelli, ponts entre la lexicographie médicale des Anciens et celle des Modernes
      – 15h45 – 16h15 – Sylvie Kleiman-Lafon (Université Paris 8, UR 7233 « Fabrique du Littéraire ») : Mélancolie, hypocondrie, hystérie : évolution d’une nomenclature
  • 16h15 – 16h45 – Pause café
    • Quatrième session
      – 16h45 – 17h15 – Joëlle Ducos (Sorbonne Université, EPHE, EA STIH « Sens, Texte, Informatique, Histoire ») : Prospective et histoire du français médical : les enseignements de Medica pour la terminologie médiévale
      – 17h15 – 17h45 – Sylvie Bazin (Université de Lorraine, UMR 7118 ATILF « Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française ») : Dire la cicatrisation : devenir du lexique médiéval dans le Métadictionnaire multilingue de la bibliothèque numérique Medica (début XVIIe – début XXe siècle)
  • 17h45 – 18h  Perspectives

Partenaires

Le projet Métadictionnaire

Depuis le lexique hippocratique d’Érotien (Ier s. apr. J.-C.), le plus ancien qui nous ait été conservé, jusqu’à une œuvre monumentale comme les cent volumes du Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales, publié à Paris sous la direction d’Amédée Dechambre entre 1864 et 1889, les dictionnaires de médecine constituent l’un des grands genres de la littérature médicale, et illustrent de façon exemplaire l’évolution de cette science, ainsi que de celles qui lui sont fréquemment associées dans ces ouvrages (physique, chimie, botanique, minéralogie, pharmacie, art vétérinaire…). Mais ces dictionnaires sont également des témoins de tout premier plan au sein de l’histoire générale des pratiques lexicographiques et encyclopédiques, tandis que la porosité entre langue usuelle et langue technique les rend aussi très utiles pour retracer l’histoire du vocabulaire.

Lorsque la BIU Santé a développé une bibliothèque numérique au tout début des années 2000, les bibliothécaires ont défini presque aussitôt comme l’un des chantiers prioritaires la mise à disposition d’une collection importante de dictionnaires et encyclopédies. Quarante-neuf d’entre eux, soit 331 643 pages en 453 volumes publiés entre le début du XVIIIᵉ siècle et le début du XXᵉ siècle, ont été numérisés et rendus interrogeables grâce à une interface spécifique qui donne accès aux vedettes indexées.

Vingt ans plus tard, la numérisation de masse des imprimés du domaine public a changé les conditions de la recherche historique ; les techniques d’exploration des corpus ont évolué. Ce travail pionnier sur les dictionnaires médicaux méritait d’être approfondi. Le projet intitulé « Métadictionnaire médical multilingue de la bibliothèque numérique Medica » (oct. 2020 – sept. 2022), porté par la Bibliothèque interuniversitaire de santé d’Université Paris Cité en partenariat avec l’UMR 8167 « Orient & Méditerranée Textes Archéologie Histoire » (CNRS – Sorbonne Université) et l’UMR 7118 ATILF (Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française. CNRS – Université de Lorraine), et financé par l’infrastructure de recherche CollEx-Persée, a permis deux types d’amélioration.

D’une part, le corpus a été enrichi de plusieurs dictionnaires comportant des vedettes en grec et/ou en latin, dont les Definitionum medicarum libri XXIIII de Jean de Gorris (1622), qui élargit d’un siècle la période couverte par le corpus, ainsi que l’avant-dernière d’une longue lignée de rééditions corrigées et augmentées du Lexicon medicum graeco-latinum de Bartolomeo Castelli (1746). Le Medicinal Dictionary de Robert James (1743-1745), rédigé en anglais, mais dont les vedettes sont en latin, et sa traduction française par Diderot, Eidous et Toussaint (1746-1748) se réfèrent à ces deux ouvrages majeurs, qui étaient des lacunes dans le corpus. Est également ajoutée la version française abrégée du dictionnaire de Jean de Gorris due à François Thevenin (1658), qui constitue la source des définitions médicales du dictionnaire de Richelet (1680).

D’autre part, huit dictionnaires représentatifs ont fait l’objet d’une indexation fine destinée à recueillir les informations lexicologiques qu’ils fournissent sur les relations entre les vedettes (synonymie, traductions en différentes langues anciennes et modernes, renvois). Ainsi, la nouvelle interface, développée à la faveur d’une restructuration profonde du modèle de données existant, donnera accès à un index unifié des vedettes de tous les dictionnaires tout en permettant une navigation fluide au sein de cet immense corpus encyclopédique. Elle suggérera de surcroît à l’utilisateur de nouvelles pistes de recherche, en exploitant les informations lexicologiques recueillies.

Au terme des deux années du projet, nous réunissons des chercheurs d’horizons divers – histoire de la médecine ou des « sciences qui s’y rapportent » (selon le titre du dictionnaire de É. Littré et Ch. Robin, 13e éd., Paris, 1873), philologie classique, lexicologie, lexicographie, terminologie, humanités numériques – qui vont se saisir de ce nouvel outil pour le mettre à l’épreuve. Ces explorations croisées mettront en lumière des aspects inédits du trésor lexical et scientifique que renferme ce corpus, et feront naître de nouvelles questions.

Comité scientifique
  • Sylvie Bazin (Université de Lorraine, UMR 7118 ATILF « Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française »)
  • Anaïs Chambat (Université Paris Cité, Direction générale déléguée des bibliothèques et musées, BIU Santé Médecine)
  • Nathalie Rousseau (Sorbonne Université, UMR 8167 « Orient et Méditerranée » – équipe « Médecine grecque et littérature technique », Institut universitaire de France)
  • Jean-François Vincent (Université Paris Cité, Direction générale déléguée des bibliothèques et musées, BIU Santé Médecine)

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